[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 180 : La Rébellion (S4 Ép. 12)

Entrer dans la capitale et franchir les grilles du quartier général militaire était comme si je m'étais jetée dans une fosse au lion, tant les habitants comme les journalistes avaient été impitoyables à l'approche de ma calèche.

J'aurais pu vomir sur l'un d'eux que cela ne les aurait pas arrêté de manifester et de hurler dans mes oreilles : Libérez Eren ! Libérez Eren ! Offrons notre cœur ! Sur le cœur !

Et leur slogan m'avait littéralement donné la nausée. Ce motto qui était presque notre devise militaire, accompagnant le geste symbolique de la main sur le coeur, ces gens l'avaient détourné. Ce motto qu'utilisait souvent mon mentor pour galvaniser les coeurs, avait été volé par des ignorants qui pensaient qu'avoir Eren était la solution pour nous sortir de ce merdier.

Entre les taupes menées par Frock pour la libération d'Eren, Frock lui-même qui avait été utilisé à son insu par la tête des Mercenaires que j'ai nommé Yelena, puis ces mêmes Mercenaires qui avaient introduit des seringues pour transformer le peuple en titan comme moyen de pression...

Il fallait être sacrément aveugle pour ne pas voir que l'étau se reserrait autour de nos gorges, Zackley, Hanji, Nile, Pixis et moi. Et ignorant pour ne pas réaliser que toute cette agitation n'était en rien un hasard et répondait à un moyen de renversement du pouvoir actuel de manière douce. Erwin même aurait été impressionné par cette tactique perverse mais intelligente et efficace (avant de renverser la situation à son avantage comme il avait toujours su le faire).

En franchissant tant bien que mal les grilles du quartier militaire, c'était justement à quoi je songeais. Comment tous les événements de ce mois-ci s'étaient superposés dans un engrenage parfait.

L'arrestation de Eren contestée par des soldats proches de lui et qui nous avaient dénoncé aux journalistes pour nous faire perdre toute crédibilité. Des journalistes qui avaient ensuite propagé cette rage aux civils et sans s'en rendre compte nous avions perdu la main sur le peuple.

Et le plus brillant dans tout ça était que derrière cette agitation, la vraie responsable de ces temps d'instabilité politique était tranquillement en train d'admirer la vue sur sa terrasse sans bouger le petit doigt.

C'était ça qui me donnait la rage aux dents en traversant le chemin de la grille jusqu'au palais, où je pouvais entendre le peuple huer derrière moi.

Yelena...

Je souris, amère, en pensant à elle.

Et sur ça, je sentis une petite chatouille au ventre, signe que le bébé venait de bouger. Ha. Je devais rester positive et penser à lui au lieu de l'autre hypocrite, alias l'obsessionnelle du macaque comme aurait dit Rivaille.

J'étais revenue au quartier militaire pour faire mon bilan à Zackley sur les entretiens de Pixis et de Hanji, avec Yelena et Onyankopon : il y avait plusieurs factions de Mercenaires, les purs et durs comme Yelena qui avait introduit des seringues... Et d'autres qui n'en avaient pas la moindre idée et étaient vraiment venus pour nous aider comme Onyankopon.

Je devais aussi lui rapporter comment tout s'était ficelé dans un engrenage politique contre nous. Il fallait trouver un plan d'urgence pour savoir qui était exactement dans notre camps et qui ne l'était pas, et cela à plusieurs échelles : est-ce qu'il restait des journalistes dehors qui voulaient encore prendre notre partie? Les déesses savaient que je voulais hurler au complot politique.

Je ne voyais pas des manifestants et des résistants, je voyais juste des pantins manipulés par une fausse vérité : Eren pouvait nous sauver du monde entier. Mais personne ne pensait au prix à payer. Et dans ces temps-ci, malheureusement, la vérité n'existait plus. Le vainqueur politique serait celui qui arriverait à modeler un mensonge si beau et si satisfaisant pour un peuple dans l'insécurité, qui gagnerait.