Épisode 145 : Les Détestés

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Le message avait été très clair.

La peluche désignait ma fille. La colombe et ses ailes arrachées faisaient référence à la liberté, et plus précisément aux bataillons d'exploration. mon mari. Mais personne sur l'Île serait assez idiot pour s'en prendre au soldat le plus fort de l'Humanité... Ainsi après réflexion, la colombe pouvait aussi désigner Sirus. 

S'ajoutait à cela, la note qui disait qu'ils me surveillaient. Je devais disparaître. Et je n'avais pas le droit de prévenir les autorités ou les bataillons pour les menaces sinon à la seconde où ils me verront le faire, ils s'en prendront à Kuchel et moi.

Je réagis au quart de tour. Je réagis à la frayeur. A la panique. Toute raison sensée et raisonnée avait quitté mon esprit, mon esprit était seulement obnubilé par la colombe qu'on avait éventrée sur mon perron. 

Seule une chose m'importait désormais : fuir cette maison et protéger Kuchel.

Peu importait si j'avais des responsabilités, si j'étais capitaine, si j'étais en charge du corps médical, si on me considérait comme le "Bouclier de l'Île", peu importait ce qu'il se passait avec Eren et Sieg et je-ne-sais-quoi... La survie de ma fille était plus important que tout pour moi. Je mourrais pour elle s'il le fallait. Je n'avais plus aucun autre statut que celui de mère, là, tout de suite.

Ils devaient être aux alentours de la maison ou du quartier, et il était hors de question de rester une seconde de plus dans cette maison où Kuchel était en danger. Alors ni une, ni deux, je claquais la porte, tremblante, et en titubant presque, je courus prendre un sac pour mettre les affaires de Kuchel, biberon, vêtements, jouets, couches et enfin, j'allais réveiller Kuchel.

Je la pris doucement et elle bougea de la tête en maintenant ses yeux fermés pour dire qu'elle voulait retourner dans le royaume de Morphée. Mais pas ce soir. Pas maintenant. Pas dans cette maison que j'avais désormais en horreur et qui me terrifiait. Si je n'étais pas en sécurité dans ma propre maison, où le serais-je ?!

Finalement elle se réveilla à contrecœur, je l'aidais ensuite à aller au pot et je la changeais. Moins d'une vingtaine de minute plus tard, elle et moi étions prêtes, elle dans mes bras, ses petites jambes autour de moi, et sa tête enfouie dans mon cou. D'une main, je pris son sac que j'avais préparé.

Si seulement Rivaille était là... Il irait à la rencontre des expéditeurs des menaces fissa. Il les aurait trouvé sans faille et leur aurait donné une bonne leçon. Mais non. Comme par hasard, le soir où Rivaille était absent, j'avais reçu ça.

Puis ça me frappa.

Bien sûr...! Ce n'était pas un hasard. Kuchel et moi devions être dans leur ligne de mire depuis un moment. Au point qu'ils avaient retrouvé la peluche de Kuchel. Ils m'avaient scrupuleusement surveillé... Et à chaque fois que j'avais reçu une lettre, j'avais été seule ! Ils avaient absolument tout préparé ! Ils m'avaient menacé quand Rivaille était avec les bataillons !

Un frisson me parcouru l'échine.

On surveillait le moindre de nos faits et gestes, et ça ne datait pas d'aujourd'hui.

Je me dépêchais de quitter la maison en trombe dans la nuit noire, en laissant colombe éventré et sang sur mon perron. Bonsoir les voisins. Je marchais ensuite d'un pas pressé dans le froid de l'hiver jusqu'au point de calèche de mon quartier, avec Kuchel se cramponnant contre moi, dans le vent glacial. Pauvre amour, c'était franchement pas la nuit qu'elle espérait avoir et moi non plus.  Elle frissonnait dans mes bras !

J'étais gelée aussi, mes yeux s'embuaient dans le froid et je voulais vomir de peur. L'angoisse me serrait les tripes mais mon désir de protéger Kuchel passait avant tout. Même la fois où j'avais été perdue dans les rues de la capitale de Mahr ne m'avait pas aussi fait peur, ça avait été même du gâteau comparé à ce que je subissais tout de suite.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant