[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 108 : La Demande

Novembre 851 : 5ème mois de grossesse
Décembre 851 : 6ème mois de grossesse

Je quittais ensuite l'hôpital pour rentrer à la maison. J'avais pris une calèche mais j'avais demandé au conducteur de m'arrêter une rue avant. Je me mis ensuite à marcher les quelques pas qui me restaient pour aller chez Rivaille. J'avais besoin de marcher, peu importe à quel point mon ventre, mon bassin, mon dos, ma poitrine me faisaient mal. Je voulais respirer la fraîcheur de l'hiver. Mais lorsque je levais la tête pour regarder la nuit noire étoilée... je sentis de nouveau la culpabilité de ma vie entière m'assaillir.

Si je n'avais pas été enceinte, je crois bien que j'aurais laissé tomber la marche, je me serais assise sur le pavé par terre, et j'aurais éclaté en larmes, ne pouvant plus aller plus loin. Mais pour le bébé, juste pour cet être qui me donnait des coups de pieds, comme s'il avait ressenti ma plus profonde détresse, mon grand désarroi intérieur, je me forçais à continuer.

Je rentrais enfin à la maison. Rivaille n'était pas encore rentré, c'était commun que ses réunions durent avec Zackley. Je me déshabillais et voulus aller directement dans notre chambre à coucher pour dormir. Mais trop fatiguée pour faire un pas de plus, je m'assis sur le canapé et m'endormis d'épuisement.

Je fus réveillée par plusieurs voix d'homme dont celle de Rivaille. Je pense qu'il parlait à des soldats. Je tendis l'oreille.

- Bon travail, vous avez chevauché dans ce froid pour ça, merci. Allez retrouver Hanji.

Je ne me lassais jamais de sa voix calme et impénétrable ainsi que de sa gentillesse qui se méritait. Les soldats partirent et j'entendis Rivaille rentrer dans le salon. Je me levais, je n'étais pas d'humeur à parler ce soir. Je lui donnerais la lettre de Petra et j'irais dormir dans la chambre.

- T'as l'air de quelqu'un qui s'est fait piétiner par un cheval.

Je tournais la tête vers lui. Dans ses habits de ville, il était adossé contre la chambranle de la porte qui reliait la cuisine au salon. Il avait les bras croisés contre sa poitrine et ses yeux calmes étaient fixés sur moi.

- Il s'est passé quelque chose ? Continua-t-il en remarquant mon manque de réaction.

Je regardais ailleurs, toujours assise sur le canapé. Il décida de finalement venir vers moi et mit une main sur mon épaule.

- Si un abruti t'as énervé t'as juste à me dire un nom. Je t'épargne le prénom.

Je soupirais doucement et serrais les dents en regardant mon ventre.

- Il ne s'est rien passé. Je vais au lit, je suis fatiguée.

- Tu as mangé ?

- Non je n'ai pas faim.

- Alors tu bouges pas de ce salon avant d'avoir mangé un truc. La binoclarde me fait chier chaque semaine pour que je lui fasse un rapport complet sur toi et ce bambin. Tu sais qu'elle a écrit un putain de manuel de grossesse en prenant référence les titans ? Elle veut le faire publier, fit-il plus doucement comme s'il voulait me faire changer les idées. Je me demande qui achèterait ça. D'autres crétins dans son genre peut-être.

J'aurais vraiment ri, amusée si je n'avais pas été aussi démoralisée.

Mon patient avait détruit toute confiance en moi.

- Aujourd'hui, le père de Petra Ralle est venu me voir. Il m'a laissé une lettre de Petra pour toi.

Sa main qu'il avait posé sur mon épaule retomba. ll s'était presque figé devant moi. Je pris la lettre de ma poche et lui tendis. Il la regarda et attendit quelques secondes avant de la prendre. Son visage s'était assombri. Et tout à coup, je vis ses cernes sous ses yeux se prononcer à travers ses traits devenus tendus. Il venait brusquement de vieillir.