Épisode 87 : Le Goût Du Pouvoir

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Faustina me regarda avec surprise mais ne se laissant pas abattre, elle continua :

- Vous ne pouvez pas me renvoyer ! Je suis là depuis bien plus longtemps que vous ! Pour qui vous vous prenez ?! Je ne partirais pas !

Je me levais et commençais à m'habiller pour sortir. La calèche n'allait pas tarder à venir me chercher.

- J'ai donné un ordre clair. J'ai tout autorité sur vous. Si vous êtes incapable de le suivre, il n'y a pas de soucis, je ferais venir la brigade spéciale pour vous faire quitter ces lieux de force.

- Je ne partirais p...

Je me retournais alors vers elle et la regardais d'un air le plus froid possible.

- Vous savez à qui vous vous adressez ? Je suis l'une des chefs de l'armée du Pays. Vous souhaitez tant que ça vous mettre à dos notre reine ? Moi qui pensais vous laisser une dernière chance en vous transférant à Rose, je pense que la solution la plus simple pour vous est de vous radier à vie du corps médical et de toutes ses infrastructures. À mon retour de ma réunion avec les autres chefs, je vous veux déjà partie.

Là elle comprit que je rigolais pas et que j'étais la plus sérieuse du monde. Et qu'en me répondant elle avait aggravé son cas.

Son visage se décomposa et ses lunettes qui étaient toujours maintenues strictement sur l'arrête du nez était penchées. Alors que je m'apprêtais à partir sans un regard en arrière, elle se précipita sur moi et mit sa main sur mon poignet droit blessé. Je grimaçais discrètement de douleur.

- Attendez...! Attendez s'il-vous-plaît ! Tout ce que j'ai voulu c'était le... Le bien-être de cet hôpital ! Ça fait vingt-cinq ans que je travaille ici, vous pouvez... Vous pouvez tenir en considération ceci non...? Bernhardt!

- Bernhardt ? Répétais-je d'un ton cinglant en la regardant du coin de l'œil.

- Je voulais dire directrice ! Laissez-moi une dernière chance ! S'il-vous-plaît ! Me radier à vie ? C'est... C'est trop !

Voyant que je ne réagissais pas elle me contourna et se posta devant moi.

- Directrice ! Supplia-t-elle en remettant ses lunettes sur son nez mais de travers.

Je la regardais de haut, indifférente. Du moins je feignais l'indifférence puisqu'au fond je devais avouer qu'elle me faisait un peu de peine. Mais tout ça faisait partie de mon plan. J'avais d'autres projets pour elle.

- Je suppose qu'une réflexion s'impose pour vos vingt-cinq années de bons et loyaux services. Nous en rediscuterons peut-être à mon retour si je suis de bonne humeur. Mais si j'entends que vous avez parlé dans mon dos, et croyez-moi, je le saurais, vous êtes finie. Vous et votre famille. Et toute votre descendance. Ça sera votre punition pour avoir discrédité mes ancêtres. Est-ce clair ?

Elle tremblait, non pas de colère mais de peur. Et c'était par la frayeur qu'elle hocha la tête.

- C-clair c-comme de l'eau de roche !

A défaut de m'aimer, elle allait obéir à mes ordres par la crainte.

Je quittais alors la pièce et marchais dans le couloir avant de descendre les escaliers pour aller dans le hall et quitter l'hôpital.

Faustina était une femme vicieuse et avait un diplôme dans le commérage de haut-niveau. Mais elle était aussi indéniablement hors-pair dans son travail. Elle gérait l'administration, elle me faisait remonter les problèmes, les rapports des médecins et les dossiers des patients et c'était grâce à son travail minutieux que je pouvais prendre mon temps pour enseigner aux étudiants et faire ce dans quoi j'excellais : les opérations chirurgicales. En plus de ça, c'était grâce à sa présence ici que je pouvais aussi m'absenter en dehors et collaborer avec Pixis et Nile. Et c'était encore grâce au fait qu'elle savait diriger le personnel derrière mon dos que j'avais pu m'absenter voir Hanji et rester des semaines avec les bataillons d'explorations.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant