[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 63 : La Force Des Autres

Plus de deux semaines s'étaient écoulées depuis ce moment dans sa cuisine et malheureusement nous nous n'étions plus revus. Avec mon procès terminé, les missions qui avaient été mises en suspension reprirent, comme la mise en place de l'opération alerte aux populations et l'amélioration des centres médicaux qui me faisait me déplacer tous les jours de Sina à Rose. Quant au bataillon, ils avaient repris le nettoyage de tout Maria et Shiganshina, avec le caporal à leur tête. Hanji, assumant ses fonctions de major restait en retrait dans le quartier général pour élaborer des plans de nettoyage à l'extérieur des murs.

J'évitais de montrer ma tête au quartier général d'ailleurs. Après le fiasco de mon procès pour eux, et d'une réussite pour moi, je savais que de nombreux visages m'avaient dans le collimateur. Bien que celui qui avait organisé toute cette riposte était Rivaille et les chefs des autres corps de l'armée, c'était après moi qu'on en avait pour avoir ridiculisé le gratin politique. Je venais donc seulement aux réunions obligatoires et évitais de venir aux autres. Toutefois, Zackley n'était pas quelqu'un de rancunier, il était déjà au dessus de cette histoire et il nous arrivait de discuter stratégie puisque je lui rendais mes comptes concernant l'opération alerte aux populations... Mais depuis qu'il avait appris que je n'étais pas tout à fait ordinaire, il ne m'appelait même plus par mon titre. Bon il n'avait jamais rien dit de dégradant à mon sujet, ni lui ni aucun autre homme politique mais c'était parce qu'ils savaient que Rivaille était dans mon côté comme l'avait été Erwin, c'était pour ça que j'étais un minimum respectée.

Les dieux savaient par contre ce qu'ils se disaient derrière mon dos dans les diners mondains où ils buvaient du vin de qualité entre hommes et où on pouvait entendre certaines grossièretés qui ne ressortiraient jamais des murs de leur pièce.

À part ça j'étais plutôt appréciée de la population Sina et Rose confondues, bien que désormais une partie plus crédule de la population avait réellement cru aux mots des journalistes concernant mon titre de déité. Les enfants ça passait encore, il m'arrivait plusieurs fois de me promener dans les rues et les enfants courraient vers moi pour me poser toute sorte de question comme si j'avais des supers pouvoirs ou si j'étais immortelle. Certains s'approchaient juste pour me toucher comme si j'allais provoquer un effet divin et de bénédiction. Je leur expliquais alors que c'était une histoire de gène et que je n'étais pas si différente qu'eux...

Bon ils s'en allaient plus confus qu'autre chose une fois que je commençais à parler de gène et de trait héréditaire... Mais ce qui m'embarrassait le plus c'était que des femmes et des hommes venaient jusqu'à toquer à ma porte. On pensait toute sorte de chose de moi : que je pouvais lire l'avenir en touchant leur cheveux ou que si je leur souriais, le bonheur allait frapper à leur porte. Un long moment de gêne absolue s'installait alors quand je leur donnais la même explication que je donnais aux enfants.

D'ailleurs, puisqu'on parlait de divinité et de croyance, certains membres du Culte du Mur avaient été libérés, ceux qui étaient au bas de leur hiérarchie et qui ne connaissaient rien. D'autres étaient toujours tenus captifs mais on entendit moins parler d'eux, peut-être parce que je volais leur popularité, avec les bataillons d'exploration.

Comme je l'avais dit plus tôt les bataillons se chargeaient de nettoyer la zone de Maria et l'impatience et la joie se faisaient ressentir dans les rues.

J'aurais pensé que ça allait éloigner plus d'un puisque Maria avait été une terre envahie par les titans pendant cinq ans, mais au contraire, les familles agricoles pensaient déjà aux immenses terres qu'elles pouvaient posséder afin de produire du blé et de devenir riche, d'autres prévoyaient même de faire fureur en ouvrant des nouvelles boutiques, des boulangeries, des magasins diverses et variés. On avait déjà oublié la bataille de Shiganshina avec tous ces morts en héros et on se projetait dans l'avenir et je devais avouer que cette bonne humeur me faisait plaisir aussi. Un plaisir nuancé puisque la population ne connaissait pas encore la menace extérieure...