Épisode 114 : Naissance

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Venais-je de perdre mes eaux dans le lieu le plus improbable du monde ? Devant une table de réunion où tout le monde me fixait pour attendre la réponse à la question que Zackley m'avait posé ?

Mais ce bébé ne pouvait pas sortir tout de suite ! Il n'avait pas le droit de sortir ! Il était supposé arriver dans un mois ! Pas maintenant !

Je m'étais figée sur ma chaise. Je m'étais transformée en statue. Que devais-je faire désormais ? Me lever ? Et comment annoncer ça ? Ce n'était pas... possible.

- Bernhardt, si c'est pour rester silencieuse et faire perdre....

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Hurla Hanji. NAUSHA ! NAUSHA ! NAUSHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! MON SUCCCESSEUR ARRIVE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Elle avait vu mes eaux couler de la chaise au sol.

Tout le monde se figea sauf Rivaille qui réagit au quart de tour.

- Hanji qu'est-ce que tu racontes ?! Nausha ? Nausha qu'est-ce qu'il y a ? La binoclarde ! Qu'est-ce que tu touches... par terre ?!

- NAUSHA A PERDU SES EAUX ! IL ARRIVE ! Où sont mes échantillons ?! Il me faut garder ces eaux ! C'est essentiellement composé du pipi de ce bébé, tu le savais Nile ?! Ça me servira dans mes recherches !

Le monde se précipita autour de moi. Tout le monde se leva et on s'agita. On demanda des médecins de la cour royale, on se ruait vers moi pour voir si j'allais bien, certains mettaient leurs mains sur mes épaules... Mais j'avais l'impression d'être dans une bulle coupée d'eux.

J'allais m'évanouir avant même d'avoir commencé le labeur. J'étais comme dans les vapes, tout était bruyant, et mon corps était lourd et en même temps ramolli. La panique des politiciens me rendaient malade. Ma tête tournait atrocement.

Je sentis tout à coup deux mains fermes m'aider à me relever avant de me soulever. J'étais dans les bras de Rivaille. Il demanda s'il y avait une chambre de libre en gardant son calme, mais son coeur tambourinait à côté de mon oreille collé à son torse.

- Rivaille, murmurais-je en sueur.

- Accroche-toi, m'ordonna-t-il.

- Juste... Écoute... Je suis désolée pour...

...pour quoi déjà ? J'étais désolée pour quoi ? Ma tête me faisait mal. Mais une fois que je me remémorais ce que je m'apprêtais à lui dire, mon utérus fut pris d'une violente contraction et soudaine que je lâchais un hurlement de douleur. J'attrapais d'une main le pan du haut de Rivaille qui suivait Nile et les soldats en direction d'une chambre.

- RESPIRE NAUSHA ! Me cria Hanji. INSPIRE ET EXPIRE !

Je faisais que ça ! avais-je voulu crier à mon tour. Je serrais le vêtement de Rivaille avec une telle vigueur que j'en fus moi-même presque surprise. Mes yeux étaient embués de larmes. Je redoutais tellement la prochaine contraction ! Ce n'était pas possible, comment allais-je survivre ? Et ça allait être de pire en pire ! Tous mes muscles se comprimaient dans mon bas-ventre comme s'ils s'étaient dit "aujourd'hui c'est jour de fête!" !

- Nausha, ouvre les yeux, regarde-moi, insista Rivaille.

Je fis ce qu'il me dit pendant qu'on préparait le lit. Ses yeux si clairs, si profond, si beaux me dévisageaient inquiets.

- Tu peux le faire, continua-t-il. T'as faillis faire crever un titan avec du bois. Tu te souviens ?

Je voulus sourire face à cette tentative de réconfort auquel il s'adonnait. Mais si mes muscles de mon utérus faisaient la fête, ceux de mon visage étaient à un enterrement. Ils étaient tous crispés. Et mon sourire ressemblerait plus à une grimace qu'à autre chose.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant