Épisode 67 : L'Invasion

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Je n'avais plus reparlé à Rivaille depuis ce moment dans la cuisine, nous avions été tellement occupés tous les deux que nous n'étions plus revus et ça m'avait attristé de nous quitter en des termes aussi pesants.

J'étais une habitante de l'Île du Paradis, j'avais vu comment les titans avaient détruit nos vies. J'avais soigné des milliers et des milliers de personnes dont leur vie avait été brisée par les titans. Même Erwin était mort à cause d'eux. Cet enfoiré de Sieg Jäger avait causé la perte d'Erwin. Mais je n'arrivais pas à détester Annie malgré les dommages qu'elle avait causé. J'aurais dû pourtant.

Mais mon problème était... Que j'avais sympathisé avec les circonstances de sa vie et de celle de Reiner et de Berthold.

Ces eldiens vivant dans un territoire où ils étaient opprimés avaient tellement souhaité bien faire qu'ils s'étaient engagés dans l'armée. Ils s'étaient engagés à finir le boulot jusqu'au bout. Quitte à mourir en rentrant chez eux, ou voir leur espérance de vie diminuer à treize ans si cela offrait la liberté à leur famille de vivre librement.

Finalement ça ressemblait un peu à l'histoire de ma famille : les Bernhardt qui avait été persécutés et tués par le gouvernement... Mais mon père n'avait jamais cherché à se rebeller. Au contraire il m'avait élevé dans les valeurs de la tolérance. Et j'avais tellement aimé bien faire que j'étais finalement devenue capitaine du corps médical pour sauver tout le monde.

Mais avais-je fait ça pour être acceptée ? Je ne m'étais jamais posée la question. Ou peut-être que je n'avais jamais eu le temps de réfléchir à ça.

Puis la nouvelle qui souleva tous nos coeur tomba un soir. Un éclaireur de l'escouade de surveillance sur le mur de l'Île vint en trombe dans la capitale nous dire qu'un bateau avait été aperçu à l'horizon. Les bataillons d'explorations étaient déjà sur les lieux mais on avait demandé la présence de quelques membres de la brigade spéciale et d'une équipe médicale au cas où il y aurait des blessés.

En tant que capitaine, ma présence était indispensable. Je choisis alors Wilfred comme bras droit, il avait été dans la brigade spéciale et ce jeune garçon était très attentif et soucieux de bien faire, ce qui était une réelle qualité en soi. Toutefois quand je lui avais demandé de m'accompagner, il m'avait tellement remercié et m'avait promis qu'il ne me décevrait pas que je crois qu'il avait oublié qu'il y avait la probabilité qu'il puisse mourir dans cet affrontement contre Mahr.

Les brigades, mon équipe et moi-même partîmes donc direction la mer en pleine nuit. Mon cœur battait à mille à l'heure. Jamais je n'avais cru qu'ils allaient arriver aussi vite et aussi tôt. Apparemment leur défaite à Maria ne leur avait pas suffit.

J'avais peur d'arriver en retard, dans mes souvenirs avec Rivaille nous avions pris un certain temps avant d'arriver à la mer. Mais je réalisais alors que Rivaille m'avait ménagé : notre cheval ne courrait pas aussi vite que maintenant, ma jument était tellement une furie que je devais m'accrocher à elle de tout mon corps pour ne pas tomber dans sa course. Rivaille avait prit soin de moi à sa manière et mon cœur se serra dans la poitrine.

Nous arrivâmes enfin et je fus étonnée de voir que les lieux avaient drastiquement changé rien qu'avant de passer de l'autre côté du mur : des tentes et des bases militaires avaient été construites et une centaine de soldats des bataillons étaient là à se préparer.

Je levais la tête et je vis sur le mur une vingtaine d'hommes. Beaucoup étaient allongés et regardaient à l'horizon grâce à des longues-vues. Le bateau n'avait pas encore accosté.

Avec Wilfred et mon équipe nous primes le monte-charge et on nous indiqua que leurs supérieurs étaient sur la plage. Je réalisais alors qu'ils n'avaient pas que des longues vues mais des arcs et des flèches aussi.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant