Épisode 174 : Le Vengeur

1.8K 164 200
                                    

Il était midi passé et j'étais dans mon bureau en train de travailler à l'hôpital quand on toqua à la porte. J'avais demandé à Hanji ce matin de convoquer Sirus dans mon bureau, et elle avait tenu parole. Par chance, Faustina étant ailleurs dans une salle d'opération à charcuter quelqu'un, j'avais le bureau à moi toute seule.

- Entre Sirus !

Je vis le concerné entrer avant qu'il ne ferme la porte derrière lui... Et mon coeur bondit dans ma poitrine en le voyant de dos.

Nausha, c'est pas le moment de défaillir...! Si ! Si c'est le moment de défaillir ! Qu'est-ce qu'il a grandi ! Je veux chialer ! Il est où mon petit Sirus de quatre ans dans sa petite salopette brune qui jouait avec sa petite peluche avec ses petites mains hein ?!

À chaque fois que je le voyais, je restais étonnée, presque pantoise. Ça me surprenait toujours. Comment ses épaules s'étaient élargies, comment il me dépassait en taille, comment son visage perdait lentement mais sûrement ses traits d'enfants. Drôle de fait, ses cheveux avant raides s'étaient légèrement mis à former des petites bouclettes. Peut-être que sa mère biologique avait eu des cheveux bouclés ? On ne le saura jamais.

Mais à chaque fois, je pensais à Kuchel. Bon sang, combien de temps me restait-il pour profiter de mon petit bébé avant qu'elle ne grandisse comme Sirus ? Je n'avais sérieusement rien vu passer ! Je n'avais rien vu venir !

En revanche, j'étais consciente de sa souffrance.

Un mois s'était presque écoulé depuis les funérailles et de l'annonce de son désir de vengeance. Dès fois j'avais vu son regard se perdre dans le vide, dès fois ses traits s'étaient renforcés, ses yeux s'assombrissaient. Sirus n'était plus un enfant, et Rivaille avait raison. Rien qu'à le voir dans mon bureau à cet instant, je voyais ses épaules remontées dans une tension intérieure et sa mâchoire se serrer continuellement.

À ce rythme là, la douleur n'était plus un masque sur son visage.

La douleur était son visage.

Et quand je le voyais, je souffrais aussi.

Je savais qu'il avait voulu me ménager durant ma grossesse en arrêtant d'exprimer sa colère et sa rage, mais au contraire, ça m'angoissait encore plus.

- Naush', tu voulais me voir ? Demanda-t-il en s'avançant vers mon bureau, dans sa tenue des bataillons.

Je posais les feuilles que j'étudiais sur mon bureau et pris une grande bouffée d'air. Une fois détendue, je me laissais retomber sur le dossier de ma chaise et commençais à caresser mon ventre arrondi.

- J'ai un message de la part de Rivaille, commençais-je sur un ton neutre.

Ses yeux s'agrandirent légèrement, étonné, et je le vis se gratter la paume dans un tic nerveux avant de hocher la tête.

- Ton caporal te demande de te bouger le cul et de te ressaisir. Si t'as du temps à perdre avec la vengeance, t'as le temps de nettoyer la crasse des bâtiments des bataillons, citais-je.

- Qu'est-ce que... Tu lui as parlé de moi ?!

Je haussais les sourcils.

- C'est ton chef Sirus. Il est peut-être absent, mais il n'est pas indifférent aux soldats de son escouade. Quoi qu'il en soit, tu saisis le message non ?

Il grinça des dents en me fusillant du regard.

- T'étais pas obligée de lui dire Maman ! Génial, t'as pas de la pommade pour les fesses pour que je les prépare à recevoir sa botte quand il rentrera ? Parce qu'il va clairement me botter le popotin. Et qu'est-ce qu'il y a de mal à vouloir la justice hein...?

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant