[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 30 : Le Réveil D'une Femme

Si je voulais rajouter un effet dramatique à mon histoire, je pourrais vous dire que je ne savais pas combien de temps s'était écoulé depuis mon départ de Sina. Mais ça serait un mensonge car j'avais compté les jours.

Cinquante-huit jours s'étaient écoulés.

Cinquante-huit.

Presque deux mois complets dans quelques jours.

Je logeais dans une petite maison, à peine assez grande pour moi, dans un lieu reculé dans le mur Rose. Un endroit où il n'y avait pas de marché, de vendeurs ambulants et où il fallait faire des kilomètres à cheval pour acheter du pain ou voir un docteur. Ou aller faire un brin de causette chez le voisin.

J'avais un courant d'eau et de la forêt à proximité mais je n'avais pas assez de force pour couper du bois moi-même du coup je demandais à un bûcheron qui passait devant chez moi tous les matins à huit heures en échange d'une tasse de café.

J'avais bien eu deux gardes pour ma sécurité mais au bout de trois semaines, lorsqu'on constata que j'étais hors de danger ici ils partirent.

Mais je me sentais incroyablement seule.

Je manquais cette ambiance enfantin de la 104, ou les piques que se lançaient Rivaille et Hanji. Et surtout Sirus qui avait été là presque dix ans dans ma vie à mes côtés en m'apportant joie, entraide et bonne humeur.

Certaines personnes étaient des solitaires.

Je ne l'étais pas. J'aimais le contact. J'adorais faire la connaissance des gens, apprendre de nouvelles choses, partager des idées sur tout et n'importe quoi.

Mais tous les jours mon âme était en peine et je prenais sur moi. Tous les jours je me disais ''demain on viendra te chercher'', ''demain c'est la bonne''.

''Demain je retourne à Sina''.

En me répétant inlassablement ces phrases... J'avais survécu à deux mois de désillusions chaque jour.

J'écrivais des lettres à Sirus, Rivaille et Hanji pour m'occuper. Des lettres qui finissaient toujours brûlées car je ne savais pas comment leur faire parvenir.

Il y avait bien un garde d'Erwin qui venait me rendre visite une fois toutes les trois semaines mais le temps qu'il arrivait, j'étais déjà trop impatiente et énervée et brûlais tout.

Je relisais alors les bouquins de médecine que Erwin avait eu l'amabilité de me les redonner.

Lorsqu'il m'avait prit sous son aile, orpheline, je lui avais fais visiter la maison de mes parents et des livres que mon père et mon grand-père et mon arrière grand-père avaient rédigés sur la médecine.

J'avais été tellement fière d'eux que je les avais montré à Erwin, lui qui adorait le savoir. J'avais voulu lui plaire.

Et il avait été tellement fasciné par la modernité et l'innovation des idées de ma famille qu'il avait gardé ces livres. Et lorsqu'il était parti, il les avait pris avec lui.

Je les avais enfin en ma possession.

J'avais toujours cru qu'Erwin m'avait abandonné pour de bon, à vie.

Mais ça avait été plus fourbe que ça.

Il savait que nous allions nous retrouver un jour. Si le destin ne nous faisait pas rencontrer il aurait été allé à ma recherche.

Tout d'abord pour Sirus. Il avait été intéressé sur cette lignée des Ackerman mais il n'aurait pas pu élever Sirus.

Ensuite... Peu importe combien il avait été salaud avec moi, il n'était pas un voleur.