[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 171 : Souvenirs Éternels

Un peu plus de trois semaines s'était écoulé depuis le départ de Rivaille pour la Forêt des Géants.

Et j'avais vraiment bien entamé mon quatrième mois de grossesse. Mon petit ventre arrondi était devenu légèrement plus imposant et plus voyant, je ne pouvais plus le cacher désormais. Et c'était en me regardant dans le miroir les matins que je me disais que cette deuxième grossesse était bien réelle, dans quelques mois je tiendrais ce bout de chou dans mes bras. J'étais toujours tellement happée par les événements que j'avais du mal à le réaliser (et pourtant les nausées m'avaient bien nargué les mois précédents). Penser que j'allais donner  une nouvelle fois la vie, une vie qui était le fruit de ma relation avec Rivaille, était la seule chose qui me donnait de l'énergie pour le futur. Ça et les câlins de Kuchel qui était très affectueuse.

Certains me félicitèrent comme Nile et Marie (et Odil avait changé mon nom de raton laveur en baleine... Il aurait dû garder ça en réserve pour mon sixième mois au moins !), d'autres firent semblant de ne rien voir comme Faustina. Car je suppose qu'elle avait déjà découvert ma grossesse depuis bien longtemps, elle était très observatrice et savait rester discrète quand elle le voulait. 

Mais je perçus un changement chez Sirus. Moi qui m'étais continuellement fais du sang d'encre pour lui depuis qu'il m'avait partagé ses intentions, il semblait s'être calmé. Du moins... Il ne faisait plus allusion devant moi. Les dieux savaient ce qu'il pouvait en réalité penser. Sauf que, s'il voulait me ménager, c'état raté. J'aurais aimé qu'il soit honnête, qu'il me dise ce qui n'allait pas.

La vengeance ne partait pas comme ça.

J'étais certaine qu'il n'avait toujours pas digéré ça d'ailleurs (comment le pouvait-il ? Il avait perdu sa meilleure amie, sa première amoureuse). J'essayais d'être là le plus possible en venant régulièrement voir l'escouade Rivaille dans leurs quartiers militaires mais j'étais inutile.

Le moral était au plus bas.

Zackley prenait son putain de temps pour émettre sa décision concernant Eren et Sieg : fallait-il les faire se rencontrer finalement, dévorer Eren pour le mettre hors d'état de nuit, faire dévorer Sieg... C'était une attente infernale. Et comme me l'avait personnellement rappelé Sieg, on n'avait pas le temps. Et d'après Alexis, les pays se concertaient déjà sur notre mort.

Après la conversation que j'avais eu avec Alexis, la peur m'avait pris aux tripes de plus belle. Sans le vouloir il m'avait foutu une pression monstre sur mes épaules. La peur de mourir pour de bon ou de voir ma famille mourir hantait mon esprit. La peur de ne pas être à la hauteur. La peur des conséquences. De l'affrontement final. Ne pas avoir Rivaille à mes côtés ou ne serait-ce qu'en ville était un coup plus dur que ce que je l'aurais cru sur mes nerfs.

Et justement, n'en pouvant plus, je décidais de faire le premier pas. J'avais besoin de sa présence, qu'il me rassure plus que tout au monde. Me réveiller le matin dans notre maison où sa présence s'était volatilisée était plus dur que les vomissements et mon corps raidi et endolori.

Mais ça tombait bien, j'étais l'une des rares personnes qui connaissait l'emplacement de Sieg et Rivaille, avec les chefs, Zackley et une poignée de soldats qui était chargée de faire l'aller-retour pour informer régulièrement la situation à Rivaille.

J'étais alors allée voir Hanji dans son bureau au quartier militaire (non pas Zackley, je n'avais pas eu la force de l'affronter) et demandais sa permission pour faire partie du groupe d'éclaireurs qui était chargé d'aller voir Rivaille pour lui donner les nouvelles de la semaine.

Hanji grimaça en essuyant ses lunettes et je sus que ça n'allait pas être gagné d'avance.

- Je ne sais pas si c'est une brillante idée... Tu es enceinte, s'il t'arrive quelque chose je ne me le pardonnerais pas. Et en plus, vous arriverez en soirée, il fera sombre, ce ne sera vraiment pas prudent.