[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 129 : Amour Et Devoir

La colère de Rivaille avait été bien réelle tout le long du mois de septembre. Et je pouvais la comprendre, lui qui me disait depuis deux ans de ne pas m'approcher d'Alexis, pour éviter que je me fasse manipuler.

Toutefois, je savais qu'il faisait des efforts juste pour Kuchel. Mais notre conflit qui avait commencé professionnellement devint très vite personnel et vint s'immiscer dans notre vie familiale.

Il m'arrivait dès fois d'être ailleurs, d'avoir la tête dans mon travail, de penser à mes patients ou de réfléchir aux paroles d'Alexis (comment ne pas y penser ? Ce nigaud m'avait dit que j'étais presque une déesse !) et de ne pas remarquer Kuchel qui m'appelait Mama ! Mama !! pour chercher mon attention. Rivaille avait déjà surpris cette scène et avait pris Kuchel dans ses bras en me reprochant de ne pas être avec elle.

- Tu abuses. Toi tu n'es presque jamais là je te signale !

- La différence c'est que cette morveuse est devant toi et t'es incapable de la voir. Tu feras quoi si elle se blesse ?!

- Je suis ''toubib'', je la soignerais, avais-je répliqué, de mauvaise humeur. Il me semble que ce n'est pas dans tes capacités à toi non puisque tu fais l'inverse ?!

Il m'avait toisé de haut et j'avais regardé ailleurs, me rendant compte que j'avais peut-être été trop loin.

Mais j'avais un caporal à la maison. Pire. Il était du côté du Kuchel. Je l'avais ignoré et avais présenté mes excuses à Kuchel qui était dans les bras de Rivaille et il avait fini par me la donner car elle tendait les bras vers moi pour que je la prenne.

En parlant de Kuchel, sa phase de dire non à tout bout de champ avait diminué. Elle adorait se rendre utile et m'aider et encore plus, d'être remerciée. Elle était aux anges quand je disais ''merci, Kuchel est la plus gentille !". D'ailleurs, la dernière fois, en rentrant à la maison, elle m'avait vu enlever mes mocassins à lacets et elle s'était abaissée pour m'aider à défaire mes lacets.

- Chauchures ! Chauchures !!

- Yep chérie, chaussures. Tu veux aller les ranger et les mettre à l'entrée pour moi ?

Je l'avais testé, je n'avais pas dit ça sérieusement. Mais ma surprise a été très grande lorsqu'elle s'agenouilla devant mes chaussures et qu'elle commençait déjà à les rapporter.

- Kuchel ! Kuchel je rigole ! Attend !

Je m'étais dépêchée de la rattraper... Avant que Rivaille rentre et ne voit ça. S'il voyait que j'utilise notre fille comme esclave il me divorcerait à coup sûr. Je l'avais remercié et elle avait haussé les épaules comme si ce n'était rien mais elle avait joint ses petites mains qui signifiait qu'elle était heureuse de m'aider.

La surprise de Rivaille fut encore plus grande que la mienne lorsqu'il rentra et qu'elle tenta de l'aider avec ses bottes à lui.

Elle pouvait dire moultes autres choses, comme désigner ses vêtements, ou les parties de son corps qu'elle savait situer. J'étais persuadée qu'elle ferait un excellent médecin. Et Rivaille un excellent soldat. Elle obéissait à tout sans broncher, trop contente d'aider, et rien que la dernière fois, je lui avais donné mon verre pour qu'elle aille le donner à Rivaille qui faisait la vaisselle. À titre indicatif, c'était encore pour la tester hein. Évidemment. Mais le regard vers moi avec un sourcil arqué de Rivaille me fit comprendre que mes expériences s'achèveraient là. Et que je n'avais pas intérêt à recommencer où la prochaine fois il me faisait bouffer mon verre.

Suite à ce dimanche matin où j'avais fui la maison pour aller auprès d'Alexis, entre Rivaille et moi ce n'était plus la rose. Nous étions plein de reproche envers l'un l'autre et pour tout. L'atmosphère devenait de plus en plus lourde, sans compter ses absences puisque les bataillons exigeaient sa présence. Mais lorsqu'il revenait, il était attendrissant envers Kuchel et s'occupait d'elle mais gardait ses distances avec moi.