[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 60 : Tribunal

On avait menotté les mains derrière mon dos et deux gardes semblaient penser qu'il était nécessaire de me pousser pour me faire avancer. C'était ainsi que j'entrais dans le tribunal sous la plus grande des humiliations. Je râlais auprès des gardes qui ne connaissaient aucune délicatesse mais ils firent la sourde oreille. Ces crétins. Ça leur plaisait d'humilier leur supérieur. Ils avaient sans doute un complexe d'infériorité quelque part.

Le tribunal était rempli de tout le gratin des aristocrates et des politiciens qu'il pouvait y avoir. Zackley était là comme d'habitude. Pixis, Nile et Hanji aussi. Cette dernière demeurait calme mais je voyais qu'elle n'était pas sereine... Mais alors là Nile l'était encore moins. Il avait des cernes sous les yeux et tripotait son fusil. Il n'en revenait pas de cette situation et je savais que ça lui avait brisé le coeur de savoir que j'allais être jugée. N'en parlons pas du choc qu'il avait dû avoir en apprenant que l'éclair étrange violacée c'était moi. Quant à Pixis, il était le seul impassible. Il avait croisé mon regard et il avait hoché la tête comme pour me saluer et depuis il regardait juste devant lui. Malheureusement, dans cette histoire de vie ou de mort, il ne pouvait pas faire grand chose.

Mais je sus que ça allait se passer très mal lorsque je ne vis pas Rivaille et son escouade dans la salle.

Les gardes me firent avancer au centre du tribunal et par chance, on ne m'attacha pas à un poteau comme une bête de foire. On me força seulement à m'agenouiller par terre et un des gardes prit un malin plaisir à me prendre le crâne et me la baisser comme pour me prosterner encore plus.

- Reculez, ordonna Pixis. Lâchez cette jeune capitaine, elle n'a pas besoin de vous pour baisser la tête. Elle peut le faire toute seule. Un peu de dignité voyons messieurs.

Putain j'aimais ce vieil homme. Sans prendre clairement position, il m'aidait à garder une certaine fierté dans cette terrible situation. Les hommes reculèrent et se postèrent derrière moi.

On entendit un brouhaha et je savais que dans ce flot de parole on m'insultait clairement et on me condamnait à mort. Ils étaient tous effrayés par ceux qui ne les ressemblaient pas. Au début on m'avait détesté parce que j'étais une femme qui avait pu s'imposer dans un milieu d'homme, maintenant on voulait ma tête sur un bûcher parce que je pouvais faire quelque éclairs par-ci par-là quand je mourrais. Vraiment sympathique ces hommes.

Zackley finit par s'installer et les introductions habituelles commencèrent. Il y avait ceux qui trouvaient en moi un danger potentiel : les politiciens, les riches, et les soldats qui étaient venus m'arrêter hier et qui avaient été prêt à tirer sur mon visage à la moindre de mes respirations. Et puis il y avait moi qui défendait mon innocence et le fait que je n'étais pas un titan et de ce fait, je ne me considérais pas comme un danger pour l'humanité.

Je n'étais pas seule dans ce combat ; Hanji avait clairement énoncé sa position de défense à mon égard en précisant que j'avais sauvé une citoyenne d'une mort certaine. Pixis avait rappelé entre deux gorgés d'alcool qu'il buvait de sa gourde que j'étais la capitaine du corps médical et que j'avais aidé à la population et l'humanité en évitant une extinction humaine dans un centenaire. Et Nile, sous la nervosité, avait raconté comment le matin même, j'étais allée encourager l'équipe volontaire dont j'étais la fondatrice qui allait descendre dans les bidonvilles distribuer des vives et soigner les blessés.

Mais les politiciens et les riches avaient tellement de la suite dans les idées quand ils le voulaient qu'ils démontèrent point par point la défense. Notre défense.

A Hanji, ils réfutèrent le fait que j'avais sauvé cette fille. En effet, où était-elle pour témoigner que je lui avais bien sauvé ? Sans témoignage, ce fait ne pouvait être considéré comme un fait. Sans preuve, ce fait était renvoyé. Et je trouvais aussi bizarre qu'Hanji n'avait pas fait venir cette fille... Ou bien elle avait refusé de témoigner en ma faveur.