Épisode 46 : La Fuite Du Temps

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J'avais une mise affreuse lorsque je me regardais dans le miroir des toilettes de l'étage de l'hôpital. Des cernes étaient apparus sous mes yeux et j'avais le teint blafard. Mes yeux étaient presque mornes, sans brillance.

J'entendis des infirmiers m'appeler dans le couloir pour me dire que les membres du bataillon étaient arrivés pour être soignés. Je m'étonnais de leur rapidité mais lorsque je regardais ma montre je vis avec horreur que j'avais perdu une bonne grosse demie heure enfermée dans les toilettes. Qu'avais-je fait à part me débarbouiller le visage ? Étais-je restée une demie-heure à me fixer ? Le temps passait trop vite, comme s'il fuyait, comme s'il courrait pour échapper à quelque chose.

Habillée de ma blouse de médecin, avec mes cheveux réunis en une queue de cheval, je quittais les toilettes.

Trois infirmiers accompagnaient les neuf soldats dont l'apparence piteuse n'avait pas changé.

J'ordonnais à l'une d'aller me chercher des vêtements propres pour eux, à une autre de préparer deux chambres et d'accompagner les femmes, Hanji, Sasha et Mikasa dans une, et les hommes, Rivaille, Jean, Sirus, Connie, Eren, et Armin dans une autre chambre. Quant au dernier infirmier, je lui ordonnais de m'apporter Alfred. Il était un brillant étudiant de médecine dont j'avais complètement foi en son avenir.

Il apprenait très vite et les opérations à corps ouvert ne lui faisait pas peur. Je ne faisais pas dans le favoritisme d'élève mais j'admirais ses qualités.

- Capitaine... Commença l'infirmier embarrassé. Alfred faisait partie des soldats-médecins...

- Et ? Je ne l'ai encore pas vu, s'il revient, dit lui qu'il passera une semaine au service nettoyage. Non, au service paperasse.

- Directrice...! S'il-vous-plaît... m'implora presque l'infirmier pour une raison inconnue.

- S'il n'est pas là, apportez-moi Michael alors !

Je vis Hanji me regarder avec une lueur étrange dans ses yeux. Et Sirus aussi. Je ne savais pas pourquoi ils me dévisageaient ainsi mais ça m'était insupportable.

Je laissais le bataillon avec l'infirmière numéro deux et marchais à grand pas pour quitter le couloir. En réalité je ne devais aller nulle part, mais j'avais ce sentiment d'étouffement qui remontait à la surface lorsque j'étais en leur présence.

Alors une fois que je tournais à l'intersection, je m'adossais au mur.

C'était bien étrange. J'avais passé plus de deux jours à prier pour les revoir et maintenant qu'ils étaient devant moi, j'étais incapable d'être contente. Pourquoi étais-je comme ça ? Pourquoi faisais-je l'ingrate ? J'aurais dû les accueillir plus chaleureusement ! Mais je sentais la colère monter en moi quand je les voyais. Et Erwin n'était toujours pas là ! Il se faisait vraiment attendre ! Lui et mes étudiants ! Notamment Silvestre et Alfred ! Je fis la promesse d'envoyer l'un au service nettoyage et l'autre au service paperasse. Ça leur apprendra à me faire attendre...

Je n'avais pas réalisé que j'étais en train de respirer avec difficulté contre le mur. Je mis une main sur mon cœur. J'avais beau respirer profondément, j'avais l'impression qu'il n'y avait pas assez d'air dans mes poumons. Avais-je attrapé un microbe ? Une bronchite ? Pourtant je n'avais pas de fièvre et je n'étais pas enrhumée.

J'avais besoin d'air frais. Tout à coup en sueur et chancelante, je me ruais vers une des fenêtres de l'hôpital et l'ouvris en grand. Je plongeais ma tête à l'extérieur et je fus frappée par un grand bol d'air frais.

J'étais redevenue plus calme. Lorsque je me sentis mieux, je refermais les vitres et allais à la chambre des filles.

A partir de ce moment, je ne me rappelais plus trop de rien.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant