Épisode 175 : Le Catalyseur (S4 ÉP. 10)

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Main dans la main, Kuchel marchait à mes côtés, dans la rue qui menait au quartier militaire, en fin de soirée. Je marchais doucement pour maintenir son petit rythme et lentement mais sûrement, on arriva au bâtiment que Sirus m'avait indiqué.

Une fois à l'intérieur, je portais finalement Kuchel dans mes bras pour monter rapidement les escaliers tout en saluant d'un faible sourire et en hochant la tête aux soldats que je croisais et qui me faisaient tous le salut militaire. Et à force d'en voir, Kuchel fit de même. Sa petite main fermée en poing contre sa poitrine, les militaires souriaient face à ce spectacle, aussi attendris que moi.

- Dit ''Offrez votre coeur !", m'amusais-je en la défiant, face à des cadets qui me saluaient.

- Offez vot' coeureuh ! Répéta-t-elle, en tournant sa tête vers moi pour me regarder.

- A vos ordres ! S'amusèrent les jeunes soldats.

Erwin... Tu aurais tellement fondu devant ma choupie de fille !

Je finis par sourire en embrassant son petit nez et, arrivées au deuxième étage, je la déposais par terre pour qu'elle marche d'elle-même. Mais avant de traverser le couloir pour toquer à la porte de l'escouade Rivaille, je fis une petite pause pour reprendre mon souffle. Le poids de la grossesse m'avait vraiment pas manqué et mon dieu, ce n'était que le début.

- Fa'igué maman ? S'enquit Kuchel.

- Non t'inquiète pas. C'est mon ventre. Ou plutôt ta petite sœur ou ton petit frère, répondis-je en reprenant sa main. Tu as hâte de voir le bébé toi aussi ?

- Ouiii ! Hâ' ! Veux voi' bébé, Uchel ! S'exclama-t-elle alors en souriant en grand, les yeux pétillants.

C'était dans ces moments là que j'étais très impatiente d'accoucher, car finalement, toute la petite famille attendait le bébé. J'avais vaguement expliqué le concept de la grossesse à Kuchel (qu'il y avait un bébé dans mon ventre et qu'elle aurait un autre Sirus ou... Une Sirusette ha !) et elle adorait mettre sa joue contre mon ventre, exactement comme Hanji.

Et franchement, comment se refréner de penser au futur ? Rien que d'imaginer Kuchel jouer avec son futur frère ou sa future soeur, avoir mes deux petits bouts de choux avec moi, et imaginer Sirus prendre soin d'eux... Ça suffisait à combler mon cœur. Et alors que nous étions dans cette instabilité politique, je réussissais à me calmer grâce à ça.

Je me rappelais des moments précieux auxquels j'avais assisté quand Kuchel venait de naître. Rivaille s'était occupé d'elle comme personne lorsqu'il était à la maison, la berçant lentement contre lui pour l'endormir, la laissant roupiller (et baver) sur son torse pendant qu'il lisait ses rapports, les innombrables moments hilarants où il tiquait en changeant la couche mais il était meilleur que moi pour la nettoyer... J'avais très hâte de retrouver ces moments avec mon deuxième bébé. Ces moments d'amour, d'affection pure, de tendresse, de famille, de complicité en nous occupant de nos enfants. J'étais certaine que ce nouveau venu pourrait aussi nous rapprocher encore plus Rivaille et moi. Surtout lorsqu'il reviendrait à la maison après toute cette histoire terminée pour de bon.

Rêver de ces moments de famille était mon moyen à moi pour ne pas perdre la raison face à ce qui se passait actuellement. Rivaille, Sirus, Kuchel, l'enfant que je portais, les imaginer tous ensemble était mon jardin secret. Un jardin secret où Rivaille n'était pas avec Sieg, où Sirus n'avait plus la vengeance en tête, et Kuchel ayant ses deux parents et ses frères ou sœurs avec elle.

Évidemment, la réalité était toujours différente. Que se passerait-il dans cinq mois ? Est-ce que Rivaille pourrait être présent à mon accouchement ? Est-ce que Sirus serait toujours à mes côtés ? Seule Kuchel m'apportait un réconfort stable.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant