Épisode 75 : Question De Fibre Paternelle

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Rivaille m'avait ensuite porté jusqu'à son lit, m'ordonnant de me reposer pendant qu'il apporterait le thé et le léger dîner qu'il avait fait avec le peu d'aliments qui lui restaient dans les placards : du riz et des légumes.

J'avais enlevé mon haut et j'étais en débardeur, assise sous la couette de son lit à deux places. Sa chambre était presque vide, trahissant le peu de sa présence ici. Il y avait le lit, un bureau où de nombreux livres et documents y étaient posés, un placard et deux tables de chevets à chaque côté du lit. Il avait le strict minimum puisque le clair de son temps il vivait dans les quartiers du bataillon d'exploration avec ses escouades.

J'étais même certaine qu'il était revenu en ville rien que pour moi. Il n'y avait rien pour lui ici, tous les bataillons étaient aux camps, Hanji y était aussi. Et il était venu à l'hôpital pour me voir. Rien qu'à cette pensée, ça me remis du baume à mon cœur brisée par cette journée éprouvante.

Je le vis plusieurs fois faire l'aller-retour dans la chambre pour installer une petite table juste à côté du lit, et rapporter le service à thé et les deux plateaux. Je lui avais plusieurs fois proposé mon aide mais il avait refusé et m'avait répondu que je devais me reposer.

- Rivaille, l'appelais-je amusée. Je ne suis pas malade ni mourrante.

Il me jeta un regard en coin en revenant avec une chaise pour qu'il s'y asseoit. Il ne prit même pas la peine de me répondre.

- Onyankopon a dit que je devais juste prendre soin de moi, continuais-je. Tu vas vraiment devenir une maman poule ? Je ne vais pas mourir maintenant !

- Est-ce que j'ai l'air d'être une poule Nausha ? Me répondit-il finalement sur un ton de menace.

Je pinçais mes lèvres pour ne pas rire face à son expression. J'étais tentée de lui répondre mais son fameux regard de caporal farouche me dissuada d'ajouter quoi que ce soit.

Pour changer rapidement la conversation, je lui demandais ce qu'il s'était passé après qu'Hanji et moi étions parties. Il me raconta alors la  journée qu'il avait eu pendant que nous dînions, notamment la rencontre avec les prisonniers qui étaient eux des vrais Mahr. Et quand il avait dit rencontre, je savais déjà qu'il ne faisait pas allusion à une rencontre sympathique. Mais peut-être rempli de coup de poings par-ci par-là pour discipliner quelques uns. Mais devant moi, il se garda de me donner des détails bien sûr. Il avait ensuite continué à discuter avec Yelena et Onyankopon... Et encore une fois, je savais que discuter était un bien grand mot pour la conversation houleuse qu'ils avaient eu avec Rivaille sans Hanji. On parlait d'interrogatoire à la rigueur. Puis il avait dû former des équipes qui feraient des allers-retours pour alterner les pauses entre les membres des bataillons et il avait fini par écrire les rapports de la journée tandis qu'Hanji était revenue pour superviser les camps.

Je levais la tête pour le regarder. Il ne semblait pas du tout fatigué, et pas une seule fois il avait baillé en ma présence. Je m'apprêtais à me lever pour l'aider à débarrasser la petite table qu'il avait installé mais il me menaça de rester au lit si je ne voulais pas être amputée de mes jambes.

J'abdiquais et l'obéis. Je l'entendis alors faire la vaisselle et je repliais les jambes contre moi sous la couette. Rivaille avait été mon calmant. À la minute où il m'avait prise dans ses bras, je m'étais réconfortée dans sa chaleur, dans sa voix calme, dans ses mots. Au final il n'avait pas dit grand chose mais le peu qu'il avait dit... Avait fait son effet.

Je l'aimais terriblement. Mais la façon dont il m'avait regardé ce matin... Faisait du nuage dans mes pensées. Et si des situations comme ça recommençaient ? Et si je n'arrivais plus à me contrôler de nouveau ? Ça allait être problématique pour le futur. Plus précisément, notre futur.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant