Chapitre 45

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         Le reste de la journée se déroule dans la joie et la bonne humeur. Ils ont eu le temps de faire tout ce qu’ils voulaient. Il est maintenant 20 heures et tout le monde est sur le parking de Disneyland.

-        Jenifer, on te revoie quand ? demande Robin.
-        Bientôt. Je te le promets, répond Jen.

Les enfants lui font un dernier câlin avant de monter en voiture. Axelle et Romain font de même, puis s’approchent d’Alice. Axelle lui chuchote à l’oreille :

-        Ne fais pas n’importe quoi avec Jen. S’il te plait. Si tu as un problème, tu as mon numéro.
-        Ne t’inquiète pas, je ne vais pas la tuer, lance Alice.
-        Arrête, je ne rigole pas. Elle n’y est pour rien si tu la détestes. Elle ne sait même pas pourquoi je parie. Alors s’il te plait, fais attention à ce que tu lui dis.

Alice se contente d’acquiescer. Elle croit assez peu au fait que Jenifer se préoccupe du fait que l’adolescente ne l’apprécie pas. Mais elle ne dit rien. Romain s’approche d’elle et lui fait un dernier câlin avant de la laisser partir. Voilà. Elle se retrouve maintenant seule dans la voiture avec son père et sa nouvelle belle-mère. La jolie brune sourit à Sébastien avant qu’il ne démarre. Alice le remarque et elle se met à penser à ce qu’Axelle et Romain lui ont dit depuis la veille. Après tout, ils ont peut-être raison. Jenifer est sûrement sincère avec eux. Mais le simple fait que son esprit pense à cela la rend mal à l’aise. Sa peur l’envahie. Et elle ne peut pas la faire disparaitre. Elle a ce présentiment que ça va mal se passer. Qu’elle va être encore une fois abandonnée. Elle essaie de lutter mais elle ne peut pas vaincre sa peur. En tous cas, pas toute seule. C’est la jolie Corse qui doit l’aider, en lui prouvant qu’elle va rester auprès d’eux.

-        On ramène Jenifer chez elle du coup ? demande Alice.
-        Non, elle dort à la maison ce soir, lui répond son père.
-        Ah… souffle Alice.
-        Mais si vous voulez passer du temps entre vous je peux rentrer chez moi. Il n’y a pas de problème, dit Jen.

Et voilà. Il n’aura pas fallu longtemps à Alice pour avoir une preuve que Jenifer va partir. Elle fuit, au moindre problème. Elle finira par craquer et partir à la première dispute avec Sébastien. C’est sûr.

-        Non. Vu l’heure de toute façon Lili va aller au lit juste après manger. Et puis, ça me ferait plaisir que tu restes, dit Seb en posant sa main sur la cuisse de sa belle.

Jenifer ne répond pas. La tête appuyée contre la vitre, elle a le regard perdu dans le vide. Elle voit les immeubles défiler sous ses yeux. Il fait nuit, les lampadaires de la ville sont allumés et éclairent les piétons déambulant sur le trottoir. Elle s’appuie un peu plus contre sa portière et se perd dans ses pensées. Elle est déconcertée face au comportement d’Alice. Il y a quelques heures, elle était adorable et tout allait bien entre elles. Il faut le dire, Jenifer a eu un élan d’espoir en voyant l’adolescente se comporter de manière agréable à son égard dans la boutique. Toute la semaine elle avait espéré que ce week-end serait l’occasion de faire plus ample connaissance avec la fille de Sébastien, et que celle-ci finirait par l’apprécier. Alors, même si ça avait plutôt mal commencé, elle a eu espoir que ça change cet après-midi. Mais maintenant, Alice recommence à la détester. C’est à n’y rien comprendre. Est-ce que la jolie brune a fait quelque chose de mal entre temps ? Elle essaie de se repasser la journée en boucle, pour chercher l’erreur. Mais elle ne la trouve pas. Ils arrivent devant la maison de Sébastien ce qui oblige la jolie brune à sortir de ses pensées. Ils descendent de la voiture et vont à l’intérieur. Alice part se doucher pendant que Jenifer fait réchauffer les restes de pâtes à la bolognaise de la veille. Quand l’adolescente redescend, ils passent à table et mangent rapidement avant d’aller se coucher. Sébastien attend patiemment sa belle, allongé dans le lit. Il est perdu dans ses pensées quand elle le rejoint enfin. Il la serre fort contre lui et s’approche de son oreille pour lui chuchoter quelques mots.

-        C’est dommage qu’on n’ait pas eu de moments que tous les deux ce week-end.
-        Oui, mais tu avais Alice et j’avais les petits. C’était compliqué, dit Jen.
-        Alice a 13 ans, elle pouvait rester un peu avec Martine et Joël. Mais c’est vrai que les petits ne te lâchent pas d’une semelle, dit Seb. Mais tu sais, tu n’es pas baby-sitter, tu n’es pas obligée de les garder.
-        Et tu voulais que je les laisse seuls au milieu de Disneyland ?! demande Jen étonnée par la remarque de son beau brun.
-        Non, non, bien sûr que non. Je me suis mal exprimé. Mais je trouve ça un peu facile de la part d’Éric et Amélie de te laisser leurs gosses. Évidemment que tu vas les garder. Tu es trop gentille. Tout le monde le sait. Et eux, ils en profitent.
-        Non mais, ils les ont tout le temps. Ils avaient envie de profiter un peu que tous les deux, c’est normal, dit Jen.
-        Non, ce n’est pas normal. Moi aussi j’avais envie de profiter de toi. Ce n’est pas pour autant que j’ai laissé ma fille pendant deux jours. Puis je ne parle pas que de ce week-end. Quand on était à la station-service, à quel moment ils ont fait à manger ?
-        Mais ils ne savent pas cuisiner. Ils l’ont dit, les défend Jen.
-        Mais arrête ! Qui a fait à manger pour tout le monde ?! Qui s’est occupé de leurs gosses ?! Qui a fait le ménage en partant ?! Qui a fait en sorte que tout le monde soit à l’aise ?! Qui a tout fait pour que leurs gosses aient un vrai Noël malgré la situation ?! La réponse à toutes ces questions c’est : toi !
-        Mais toi aussi, puis Martine, Joël, Axelle et Romain aussi, dit Jen.
-        Oui, mais pas Amélie et Éric. Ils n’ont rien fait. Et je ne trouve pas ça très cool. Puis la façon qu’ils ont de partir sans prévenir personne et en laissant les deux petits, ça m’énerve, dit Seb agacé.
-        Désolée, dit Jen en le voyant énervé.
-        Mais désolée de quoi mon chat ?! Ce n’est pas à toi d’être désolée. Toi tu fais tout pour les autres. C’est eux qui m’énervent, pas toi. Au contraire.

Il la serre un peu plus fort dans ses bras et lui embrasse la tempe.

-        On va peut-être dormir non ? Demain on travaille, dit Seb.
-        Oui, bonne nuit, dit Jen en se tournant dos à lui après l’avoir embrassé.
-        Bonne nuit mon petit chat, dit-il en la prenant par la taille.

Il lui dépose un baiser dans le cou puis la serre contre lui. Ils s’endorment une nouvelle fois dans les bras l’un de l’autre. Heureux d’être ensemble.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant