Y'a comme un hic [Terminée]

Chapitre 46

         Ce matin, il est 6 heures quand le réveil sonne. Sébastien se redresse dans le lit et l’éteint. Jenifer ne bouge pas. Elle dort encore. Alors pour l’extraire de son sommeil, le beau brun lui caresse doucement le visage. Puis sa main descend sur ses bras nus. Elle frissonne.

-        Mmmh, grogne-elle.

Elle remonte la couverture sur sa tête et se tourne afin de poursuivre sa nuit. Aux grands maux les grands moyens. Le beau brun se lève pour ouvrir les volets et la fenêtre. Le vent froid entre dans la pièce. Il fait encore nuit. Et au mois de Janvier à 6 heures du matin, il fait plutôt très froid. Jenifer s’enroule un peu plus dans la couverture. Sébastien se trouve au niveau de ses pieds. Alors il tire brutalement sur la couette jusqu’à la lui retirer entièrement. Elle est maintenant seule sur le lit, en petite nuisette dans la chambre glaciale. Elle se recroqueville sur elle-même en frissonnant.

-        Seeeb ! crie-elle. J’ai froid !
-        Lève-toi, ça réchauffe, rit-il.
-        À cause de toi, je vais être malade. Après tu vas devoir me soigner alors que ce sera entièrement ta faute, dit-elle afin de le faire culpabiliser.
-        Ça ne marche pas Jen. Si tu veux te réchauffer, mes bras t’attendent avec impatience. Mais pour ça, debout !

Elle se lève en râlant. Elle passe devant Sébastien qui ouvre ses bras pour l’accueillir contre lui. Elle le regarde dans les yeux et continue d’avancer en l’ignorant.

-        Si tu crois que je vais te faire un câlin après ça, tu rêves, dit-elle en riant.

Elle avance de quelques pas. Elle pose sa main sur la poignée de la porte et au moment où elle s’apprête à l’ouvrir, elle se retourne vers le beau brun. Il est debout au milieu de la chambre et la regarde avec tendresse.

-        Bon d’accord. Mais c’est bien parce que c’est toi, dit-elle en se jetant dans ses bras.

Sébastien sourit et la serre contre lui. Ils restent quelques minutes dans cette position. Sans bouger. Mais la jolie brune, toujours en nuisette commence à avoir froid. Elle quitte alors les bras de son homme et part s’habiller dans la salle de bain dont l’accès se trouve dans la chambre du beau brun. Ce dernier entre dans la chambre d’Alice pour la réveiller.

-        Lili, il est 6 heures. Il faut se réveiller, dit Seb en s’asseyant sur le lit.
-        Je suis déjà réveillée papa, dit-elle avec son téléphone dans les mains. Laura m’a proposé de dormir chez elle ce soir. On a un exposé en anglais à préparer, du coup je peux y aller ?
-        Oui, mais tu es sage.
-        Papa ! J’ai plus 8 ans ! s’exclame Alice.
-        Justement, tu en as 13 et c’est l’âge où les bêtises commencent. Alors je me méfie, dit-il. Allez, debout, et prépare tes affaires pour ce soir.
-        Oui papa, dit-elle en l’embrassant sur la joue.

Sébastien sort de la chambre de sa fille. Il tombe nez à nez avec Jenifer qui s’apprêtait à descendre préparer le petit-déjeuner.

-        Tu reviens ici ce soir ? lui demande Seb.
-        Je ne pense pas, dit Jen. Il faudrait quand même que je retourne chez moi un jour. Et puis comme ça, je te laisse du temps avec ta fille.
-        Mais Alice n’est pas là ce soir. On sera que tous les deux. S’il te plait mon chat, dit-il en l’attrapant par les hanches. Tu iras chez toi demain soir…
-        Si on est que tous les deux alors… comment refuser ? dit Jen en l’embrassant.
-        Oui, merci ! dit-il en la serrant contre lui.
-        Seb ! Je ne peux plus respirer là, rit Jen.

Il desserre un peu son étreinte et Alice sort de sa chambre à ce moment-là. Quand elle les voit tous les deux dans les bras l’un de l’autre, elle ne peut retenir sa réflexion.

-        C’est bien, je vois que mon absence de ce soir fait des heureux, dit-elle en partant.

Les deux amoureux se regardent sans dire un mot. Ils sont là, au milieu du couloir. Ils restent bêtes quelques secondes avant de finir par se lâcher. Jenifer descend prendre son petit-déjeuner et Sébastien part se doucher. En bas, Alice est à table. Seule face à son chocolat chaud. La jolie Corse s’assoit en face d’elle.

-        Il ne me semble pas avoir été prévenue de ton emménagement ici, lance Alice.
-        Oh, non, je ne vis pas ici. Je viens juste de temps en temps, répond Jen. Mais si tu veux plus de temps avec ton père, je peux venir moins souvent si tu veux.
-        Beaucoup moins souvent s’il te plait, dit Alice sur un ton provocateur.

Jenifer, déstabilisée par l’arrogance de la jeune fille ne répond pas tout de suite.

-        Euh… demain soir je ne serai pas là. Tu auras la soirée libre avec ton père, répond-elle.
-        Ah super, c’est tellement gentil de ta part, dit l’adolescente sur un ton ironique. Et tu vas faire quoi demain soir ? Tu vas voir ton deuxième mec ?! C’est vrai que ça fait longtemps que tu ne l’as pas vu, il doit s’inquiéter.

Jenifer reste sidérée face au répondant d’Alice. Elle ne comprend même pas ce qu’elle lui dit.

-        Hein ?! Mais euh… tu parles de quoi ? demande Jen perturbée.

Elle a tout juste le temps de poser la question que Sébastien les rejoint dans le salon. Alice à la vue de son père, se lève et prend son sac à dos.

-        Bon j’y vais moi, à demain papa !

Elle claque la porte et s’en va. Sébastien regarde sa belle avec incompréhension. Il faut dire que la tête de Jenifer en dit long sur la scène qui vient de se dérouler.

-        Il s’est passé quelque chose ? demande-il.
-        Non, non. Elle ne voulait sûrement pas rater son bus. C’est tout, ment Jen.

Sébastien, loin d’être bête, se doute que les filles lui cachent quelque chose. Mais il ne sait pas exactement quoi. Il a bien une idée, mais ce n’est pas possible. Alice a fait des efforts hier avec Jenifer, elles s’entendent bien maintenant. Enfin, ça, c’est ce que le beau brun a envie de croire. Mais quelque chose au fond de lui lui dit que la situation n’est pas aussi parfaite qu’il le voudrait. Seulement admettre cela reviendrait à briser en mille morceaux son rêve d’avoir une famille. Alors, il préfère ne pas y penser et éviter toute discussion à ce propos. Il n’a aucune envie de se mettre l’une des deux à dos en s’en mêlant. Tant que personne n’est malheureux, il se contentera de cette situation. En tous cas, il sait maintenant que laisser Jenifer et Alice, seules dans une même pièce, n’est pas spécialement une bonne idée. Même si c’est pour dix minutes.