Chapitre 110

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        Quand Sébastien entre dans le studio, Robin et Adèle se jettent dans ses bras. Il les porte et regarde sa belle. Elle fait son regard de chien battu pour ne pas se faire engueuler. Mais ça ne marchera pas cette fois.

-        Il faut qu’on parle je crois, lance-t-il.
-        Je sais ce que tu vas dire, mais laisse-moi m’expliquer cette fois, s’il te plait ?
-        Ouais. On verra ça à la maison. En attendant je t’ai ramené ton attèle pour l’épaule. Puisque l’écharpe tu l’enlèves, je vais te mettre ça.

Elle souffle et il s’approche pour lui mettre doucement l’attèle. Il est énervé, mais il reste doux. Il ne voudrait pas lui faire mal. Mais à peine il la touche elle grimace.

-        Jen ! Tu n’as pas pris tes calmants ?
-        Avec tout ça j’ai oublié. Je te jure que je n’ai pas fait exprès, dit-elle au bord des larmes.
-        Ne pleure pas mon chat, je te crois. On va rentrer ok ?

Elle acquiesce. La journée a été longue et il lui tarde de retrouver son lit. Sébastien avait raison. Elle a besoin de repos. Elle aurait dû l’écouter. Les enfants portent les affaires de Jenifer à la voiture pendant que Sébastien la soulève et l’installe. Ses collègues lui souhaitent un bon rétablissement et ils la laissent partir, assez rassurés. Il n’a pas l’air violent. Mais ils espèrent ne pas se tromper. Dans la voiture, le trajet se passe dans le silence. Sébastien et Jenifer ne veulent pas s’engueuler devant les enfants. Alors ils se taisent. Robin et Adèle eux, sentent la tension. Ils n’osent pas ouvrir la bouche. Mais le téléphone du beau brun vient interrompre ce silence. Il s’arrête sur le bas-côté et décroche. C’est Alice.

-        Allo Alice ? Il y a un problème ? demande-t-il inquiet.
-        Je crois oui, dit-elle affolée. Je viens de rentrer et il n’y a plus Jenifer dans la maison.
-        C’est normal elle est avec moi, on arrive là.
-        Mais il y a eu un problème ? Pourquoi elle est avec toi ? demande Alice.
-        Non, ne t’inquiète pas. Je suis allé la chercher au studio. C’est tout. Bon je vais te laisser, on est sur la route.
-        Ok, bisous, dit-elle sans comprendre ce que faisait Jenifer au studio.

Sébastien raccroche. Il jette un regard à Jenifer. Un regard qui veut dire : « Tu m’épuises ». Celle-ci le comprend très bien et baisse la tête. Il va finir par en avoir marre d’elle. Quelques longues minutes plus tard, ils arrivent chez eux. La voiture d’Amélie est garée devant la maison. Sébastien se gare à côté et sort Jenifer de la voiture pendant que les enfants courent à l’intérieur rejoindre leur mère. Le beau brun dépose sa compagne sur le canapé et lui donne immédiatement ses calmants avant de prendre Amélie à part, dehors.

-        Là ce n’est plus possible, dit-il. Tes enfants sont adorables et Jen les aime beaucoup. Mais tu ne peux pas lui laisser tous les quatre matins. Tu n’as peut-être pas remarqué mais elle ne va pas bien. Et avant de s’occuper de tes gosses, il faudrait qu’elle s’occupe d’elle. Donc elle ne gardera plus Robin et Adèle jusqu’à nouvel ordre. Ils peuvent l’appeler. Venir la voir quand je suis là. Mais elle ne les garde plus.
-        Et je fais comment moi ? demande Amélie.
-        Comme tous les autres parents. Tu te débrouilles. Jenifer n’est pas la nounou de tes gosses. Et elle n’est pas non plus directrice de centre aéré. Parce qu’elle est gentille, elle garde tes enfants, mais elle n’a rien en retour. Même pas un merci ou une attention. Tu t’es demandé ce qu’elle avait ? Tu t’es inquiétée pour elle depuis ce matin ? Parce que tu l’as vue. Tu as vu qu’elle était mal. Mais à aucun moment il ne t’a traversé l’esprit de prendre de ses nouvelles ou de trouver quelqu’un d’autre pour garder tes enfants. Et moi j’appelle ça de l’égoïsme. Alors je le répète, je n’ai rien contre tes enfants, je les adore. Mais Jen ne les gardera plus. En tous cas, pas seule.
-        Robin, Adèle ! On s’en va ! crie Amélie vexée.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant