Chapitre 128

205 9 0
                                    

        Il est 18 heures quand Sébastien décide qu’il est temps de partir de chez Cécile. Sa belle semble fatiguée depuis sa petite sortie pour aller acheter des cœurs de palmiers. Elle est assise en face de lui, la tête appuyée sur ses mains. Elle n’a quasiment pas prononcé un mot de la journée. Et elle n’avait pas l’air captivée non plus par la conversation. Son beau brun n’a cessé de l’observer et il la trouve bizarre. Peut-être est-ce seulement la fatigue après tout. Depuis plusieurs minutes, il semblerait que les yeux de sa belle se ferment tout seuls. Il décide alors de se lever.

-        Alice, on y va, crie-t-il à l’intention de sa fille qui se trouve à l’autre bout du jardin.

Jenifer sursaute en l’entendant crier. Elle lève les yeux vers lui et elle remarque qu’il la regarde. Elle esquisse alors un léger sourire avant de se lever également. Quand la petite blonde les rejoint, ils saluent leurs hôtes. La jolie brune embrasse d’abord Nathan et Léo, puis Benoit et elle termine par Cécile qui la prend dans ses bras.

-        Ça va aller Jen. Ne te stresse pas et ne fais pas des choses que tu pourrais regretter. Tu m’appelles si tu as besoin. Ok ? chuchote Cécile dans l’oreille de son amie.
-        Merci, je te tiendrai au courant, chuchote Jen à son tour.
-        Prends soin de toi, sourit son amie avant de la laisser partir.

Jenifer quitte alors les bras de Cécile et monte dans la voiture de Sébastien qui l’attendait en l’observant. Il se passe vraiment quelque chose d’étrange entre elles. Mais vu le sourire qu’affiche sa belle en s’installant dans le véhicule, elle ne lui dira rien, c’est certain. Elle salue de loin ses amis pendant que le beau brun démarre. Une fois qu’elle ne peut plus les voir, elle s’appuie contre sa portière et réfléchit à la situation dans laquelle elle s’est mise.

-        C’est trop bien ici ! lance Alice pour briser le silence qui règne dans la voiture. Vous ne voulez pas qu’on déménage en Corse ?

Sébastien sourit à la question de sa fille. Il jette ensuite un regard à sa belle. Elle n’a pas bougé d’un cheveu. Elle ne les écoute pas. C’est certain. Sinon elle aurait réagi au fait qu’Alice veuille venir vivre ici.

-        Tu sais que si on vient vivre ici, tu ne verras plus tes amis de Paris ? demande Seb en riant.
-        Je sais, sourit Alice. Mais je m’en suis fait des nouveaux ici. Puis mes amis pourront toujours venir en vacances chez nous.
-        Non mais ne te fais pas de faux espoirs Lili. On ne peut pas. J’ai mon cabinet à Paris. Puis Jen travaille aussi là-bas.
-        Mais papa, tu pourrais en monter un ici de cabinet. Tu retrouveras des patients, c’est sûr. Puis, Jenifer, je suis sûre qu’elle doit pouvoir enregistrer ses albums ici. Elle aurait juste à aller à Paris pour les émissions. En plus ce serait cool, ça nous ferait des occasions pour y retourner et donc, pour revoir nos amis.
-        Non Lili. Mais par contre, on peut venir plus souvent ici en vacances.
-        J’espère. Parce que Nathan et Léo sont trop cool. Puis, on a fait un foot avec les voisins aussi, c’était trop bien. C’est beaucoup mieux ici qu’à Paris. La prochaine fois qu’on vient il faudra emmener Axelle et Romain, je suis sûre qu’ils seraient trop contents ! s’exclame Alice pleine d’enthousiasme.
-        En tous cas, je suis content que ces vacances te plaisent Lili, sourit Seb.
-        Bah, j’adore les vacances chez mamie hein… Mais là c’est mille fois mieux.
-        Mais on est déjà allés en vacances à la plage tous les deux quand même.
-        Oui, mais ce n’était pas pareil. On était que tous les deux. C’est moins drôle. Là il y a Jenifer et en plus elle connait plein de monde.

Sébastien sourit de toutes ses dents. Alice vient de dire que les voyages avec Jenifer sont mieux que ceux sans elle. Elle fait partie des atouts de ces vacances. Si on avait dit au beau brun qu’un jour il entendrait ces mots sortir de la bouche de sa fille… il n’y aurait pas cru. La relation entre les deux femmes de sa vie s’améliore vraiment en ce moment. Leur famille est enfin en train de se souder. Cela le rend tellement heureux. Instinctivement, Sébastien se tourne vers sa belle afin de partager sa joie avec elle. Mais son sourire se dissipe rapidement. Elle semble réellement inanimée. Si ses yeux ne clignaient pas, il penserait qu’elle a fait un malaise tellement elle est immobile. Afin de la sortir de ses pensées, il pose une main sur sa cuisse. Cela fonctionne puisqu’elle lève les yeux vers lui et lui lance un petit sourire.

-        Ça s’est bien passé votre petite escapade avec Cécile ? demande-t-il.
-        Comme des courses quoi… lance-t-elle en haussant les épaules.
-        Tout va bien mon chat ? Tu n’es pas très bavarde…
-        Vu tout ce qu’elle parle avec Cécile, elle ne doit plus avoir de salive, rit Alice.
-        Voilà, exactement. Ta fille a tout compris, sourit Jen.
-        Vous n’avez quasiment pas décroché un mot du repas, dit Seb.
-        Bah forcément papa. Tu crois qu’elles vont se raconter les potins devant vous ? Non… Tu crois que c’est pourquoi qu’elles sont parties aussi longtemps ? Elles ont dû tellement parler que ça leur a pris trois heures.
-        Merci Alice. Je vois qu’entre filles, on se comprend, sourit Jen.

Sébastien ne répond pas et regarde sa belle du coin de l’œil tout en se garant. Ils sont arrivés devant la maison de la jolie Corse. Ils descendent alors de la voiture et Jenifer va ouvrir la porte d’entrée. Une fois à l’intérieur, ils déposent leurs affaires et Alice se tourne vers son père.

-        On mange quoi ce soir ? demande-t-elle.
-        Je ne sais pas. Jen, une idée ? demande Seb.
-        Hum… Non… De toute façon je n’ai pas très faim. Je suis fatiguée, je vais aller me coucher, lance la jolie brune avant de commencer à rejoindre sa chambre.

Sébastien la suit, sans un mot. Il s’assoit sur le lit pendant qu’elle se douche rapidement. Quand elle sort de la salle de bain en pyjama, le beau brun se lève et la regarde s’allonger.

-        Tu vois, je te l’avais dit que tu allais te fatiguer en accompagnant Cécile, lance-t-il.
-        Ça n’a rien à voir, souffle-t-elle.
-        Bien sûr que si Jen. Tu es allée marcher dans pleins de magasins, tu as forcé sur ta jambe et maintenant tu es fatiguée. Tu aurais mieux fait de rester au calme avec nous. C’est trop tôt pour que tu marches longtemps, dit-il légèrement agacé.

La jolie brune ne répond pas. Face à son absence de réaction, Sébastien se radoucit.

-        Tu veux que je te monte à manger mon chat ?
-        Non merci, dit-elle en se tournant et en fermant les yeux.

Le beau brun embrasse alors la tempe de sa belle et quitte la chambre. Si seulement il savait que ce n’est pas le fait de marcher qui l’a fatiguée mais plutôt le fait de pleurer. Puis la responsabilité de cette décision. Le poids que cette nouvelle lui a mis sur les épaules. Tout le stress, l’angoisse, la panique que cela engendre. C’est tout cela qui l’a épuisée. Mais il n’en sait rien. Et il n’en saura peut-être jamais rien. Tout dépend de ce que choisit Jenifer. Il va falloir qu’elle y réfléchisse sérieusement. Sa décision va tout de même impacter quatre vies. Elle doit choisir seule de l’ajout ou non d’une personne supplémentaire dans la vie de Sébastien, d’Alice et d’elle-même. Un petit bébé dont il faudra s’occuper, qu’il faudra aimer et ce, jusqu’à la fin de leurs jours. Puis, cette décision lui donne un pouvoir de vie ou de mort sur le petit être qui grandit en elle. Quoi qu’elle fasse, cela va fortement impacter leurs vies. Ce choix n’est pas à prendre à la légère. Pourtant, il va falloir le faire rapidement, elle est déjà à six semaines de grossesse et il ne lui reste plus beaucoup de temps pour avorter.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant