Y'a comme un hic [Terminée]

Chapitre 190

        Jenifer est à présent dans son lit aux côtés de Sébastien. Elle a passé presque trois heures dans un bain chaud et ses contractions se sont un peu calmées. Elle se repose depuis plusieurs heures maintenant, comme son homme qui, après tant d’inquiétude, a fini par s’endormir, un peu rassuré. Il est 1h30 du matin quand une contraction se fait ressentir. La jolie brune, sans ouvrir les yeux, se replie sur elle-même et souffle doucement. Quand elle se sent mieux, elle tente de se rendormir mais en vain puisque très rapidement une nouvelle contraction fait son apparition. Elle a envie de pleurer. De douleur, mais surtout d’épuisement. Elle commence vraiment à en avoir marre, elle a la sensation que cela ne se terminera jamais et que, de toute façon, elle n’aura pas assez de force pour expulser ce bébé. Ses contractions lui prennent toute son énergie, et là, elles sont encore plus rapprochées qu’elles ont pu l’être quelques heures auparavant. Mais Jenifer le sait, cela ne veut rien dire. À la maternité ils lui ont dit qu’elle en avait encore peut-être pour plusieurs jours. Alors, à quoi bon se déplacer pour rien ? D’un autre côté, elle a vraiment très mal et elles sont vraiment très rapprochées. Elle n’a pas le temps de se remettre de la précédente que la suivante arrive déjà. Comme la veille, elle ne bouge plus, elle n’en a plus la force. Elle n’a aucune idée du temps qui s’écoule, mais elle a l’impression que cela dure une éternité. Entre deux contractions, elle lève les yeux vers son réveil. Il affiche 2h08. Cela fait plus d’une demi-heure qu’elle n’a pas bougé. Et elle a eu trop de contractions pour pouvoir les compter. Ce n’est pas normal, si ? Elle se retourne difficilement vers son homme. Elle ne sait pas quoi faire, elle se sent horriblement seule et perdue. Sébastien dort encore et elle ne veut pas le réveiller. Elle sait parfaitement comment cela va se passer sinon. Il va l’emmener à la maternité, ils vont lui dire que ce n’est pas pour tout de suite, il va devoir la ramener chez eux, il va s’inquiéter, il ne va pas dormir et il va aller travailler en étant épuisé. Tout cela à cause d’elle. Juste parce qu’elle ne sait pas gérer seule ses douleurs. Alors elle ne le réveille pas et elle souffle une nouvelle fois afin de faire passer une autre contraction. Elle fait tout son possible pour rester discrète. Cela semble fonctionner puisque le beau brun ne bouge pas. Quand elle se sent mieux, la jolie Corse tente de se lever pour quitter la chambre. Elle va finir par réveiller son homme si elle y reste. Elle se redresse alors sur son lit et avant même qu’elle ne soit complètement assise, elle sent que quelque chose ne va pas. Une vague de stress monte en elle et elle se sent encore plus perdue qu’elle ne l’était. Ça y est, elle a perdu les eaux. Cette fois-ci elle n’a plus d’autres choix que de réveiller Sébastien. Elle se tourne alors vers lui et elle lui prend doucement le bras. Il ouvre un peu les yeux avant de se redresser brusquement en voyant sa belle assise sur leur lit.

-        Qu’est-ce qu’il se passe chaton ? Tu as des contractions ? lui demande-t-il un peu paniqué.
-        Aussi oui, souffle-t-elle. Mais j’ai perdu les eaux.

Sébastien saute du lit et court un peu partout dans la chambre, totalement pris par l’émotion.

-        Ok, alors euh… On ne panique pas et euh… Il nous faut quoi ? Euh… Tu veux aller te doucher vite fait ? Oh, Alice ! Il faut la réveiller ! Euh… Ne bouge surtout pas j’arrive, dit-il en quittant la pièce.

Il court vers la chambre de sa fille et, sans même frapper, il ouvre la porte et s’assoit au bord du lit de la petite blonde.

-        Alice ! dit-il en la secouant. Jen a perdu les eaux.

La petite blonde se redresse brutalement dans son lit et elle regarde son père, les yeux écarquillés.

-        C’est vrai ? demande-t-elle surprise.
-        Oui, habille-toi, on va à la maternité.