Chapitre 103

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         Il est 8h30 quand Sébastien ouvre les yeux. Il regarde sa belle. Ce n’était malheureusement pas un cauchemar. Elle a toujours son plâtre et tout ce qui va avec. Elle se tourne vers son homme et lui sourit.

-        Ah enfin ! J’ai cru que tu allais dormir toute la journée, rit-elle.
-        Mais Jen, il est que 8h30…
-        Bah d’habitude tu te réveilles plus tôt, dit-elle.
-        Oui mais d’habitude je ne reçois pas des coups de plâtre en pleine nuit…

Elle rit avant de reprendre son sérieux.

-        Je suis désolée Seb.
-        Non, mais t’inquiète, j’exagère un peu. En vrai tu m’en as donné qu’un, rit-il.

Elle sourit puis se redresse tant bien que mal dans le lit. Ne pouvant pas forcer de tout son côté droit, la tâche s’avère complexe. Elle grimace, mais elle y parvient, sous le regard à moitié amusé, à moitié inquiet de son homme. Ce dernier se lève et cherche quelque chose dans son placard. Jenifer le regarde intriguée, avant de le voir se retourner avec son matériel médical entre les mains.

-        Je te rappelle qu’on est dimanche. Tu ne travailles pas aujourd’hui, rit-elle.
-        Je ne vais pas travailler, je vais t’ausculter.
-        Et c’est quoi la différence ? Rappelle-moi ce que tu fais toute la journée déjà ? rit-elle.
-        J’ausculte des patients. Mais toi tu n’es pas ma patiente. Ça fait toute la différence.
-        Je ne vois pas quelle différence ça fait, soupire-t-elle.
-        Toi je t’aime et je suis bien plus inquiet pour toi que pour mes patients. Puis, avec Alice, vous êtes les deux personnes que je veux voir bien et en bonne santé.
-        Donc après tu vas ausculter Alice ?
-        Jen, n’essaie pas de gagner du temps. Tu sais très bien pourquoi je t’examine. Allez allonge-toi.
-        Oh non, après je n’arriverai plus à me redresser ! Je peux rester assise, s’il te plait ?
-        Si tu veux.

Il s’assoit près d’elle et pose son stéthoscope sur la poitrine de sa belle. Cette dernière le regarde et approche lentement son visage de celui de son homme. Elle dépose doucement ses lèvres sur celles du beau brun et l’embrasse tendrement. Il finit par se reculer.

-        Jen !
-        Quoi ? Tu ne m’aimes plus c’est ça ?
-        Si je t’aime, c’est pour ça que je veux t’ausculter. Mais je te connais. Tu n’as pas envie, alors tu cherches des stratagèmes pour que je te laisse tranquille. Dommage pour toi, ça ne marchera pas avec moi. Alors laisse-toi faire et tu seras plus vite débarrassée de moi.

Elle souffle et le laisse terminer. Il range ses affaires pendant qu’elle le regarde en souriant.

-        Tu vois, je vais bien ! Alors on fait quoi aujourd’hui ?
-        Non Jen, tu as encore de la fièvre et ta gorge est enflammée. Tu n’as presque plus de voix, ne me fais pas croire que tu vas bien.
-        Tu n’as pas répondu à ma question. On fait quoi aujourd’hui ?
-        Toi rien ! dit-il.
-        Mais, tu avais dit qu’on allait faire des activités tous les trois ce week-end, souffle-t-elle.
-        Oui, j’ai dit ça avant de savoir que tu allais avoir un accident et que ma fille allait me mentir, s’agace-t-il.
-        Désolée, dit Jen.
-        Désolée de quoi ?
-        Je ne sais pas mais tu es énervé. Alors désolée. J’ai gâché notre week-end tous les trois.
-        Mais non mon chat. On le fera plus tard. Quand tu iras mieux et qu’Alice sera de nouveau agréable.

Elle sourit et le regarde se lever. Il se dirige vers la porte quand elle l’interpelle.

-        Seb !
-        Quoi ? Tu veux quelque chose chaton ?
-        Est-ce que je peux au moins venir en bas avec vous s’il te plait ?

Le voyant hésiter, elle décide de lui donner des arguments.

-        Je m’ennuie toute seule ici. Puis, comme ça au moins je serai avec toi. Je ne vais pas rester ici toute seule toute la journée… s’il te plait ? En plus, tu pourras mieux me surveiller, dit-elle pour le convaincre.
-        Mais tu dois te reposer…
-        J’ai dormi toute la nuit et tout hier. Je suis reposée déjà. Puis, si je suis fatiguée, je peux me reposer en bas aussi.
-        Tu es sûre de vouloir descendre ? Je peux rester ici avec toi si tu veux.
-        Non, s’il te plait Seb…
-        Bon d’accord, mais si tu veux remonter tu me le dis, ok ?
-        Oui, merci ! dit-elle toute contente.

Il sourit et la soulève pour l’emmener au rez-de-chaussée.

-        Tu fais quoi là ? demande-t-elle.
-        Bah tu m’as dit que tu voulais descendre…
-        Mais je peux le faire toute seule, tu n’es pas obligé de me porter, souffle-t-elle.
-        Non, tu ne peux pas Jen.
-        Et demain, je vais faire comment au studio ? Tu crois que les mecs vont me porter à chaque fois pour me déplacer ?! Bien sûr que non !
-        Non, mais je crois que tu n’as pas compris. Tu ne vas pas travailler demain toi. Je t’ai fait un arrêt de travail. Pour au moins un mois.
-        Quoi ?! Mais je dois y aller, je dois enregistrer ma voix. Ils ne peuvent pas le faire à ma place. En plus Franck va m’engueuler, il trouve déjà que je ne viens pas assez souvent… S’il te plait, laisse-moi y aller !
-        Non, ce n’est pas négociable Jen.

Elle souffle. Elle va vraiment devoir rester seule ici pendant un mois ? Elle en a déjà marre. Sébastien l’installe confortablement sur le canapé et se dirige vers la cuisine. Il revient quelques minutes plus tard avec un petit-déjeuner assez copieux.

-        Et voilà mademoiselle.
-        Oh merci. T’es adorable. Par contre, ça fait beaucoup non ?
-        Mange ce que tu veux, dit-il.

Elle boit alors son café et mange un demi croissant. Sébastien la regarde discrètement. Depuis hier, son appétit diminue. Peut-être à cause du stress ?

-        C’est tout ? Tu ne veux pas manger autre chose ? demande-t-il.
-        Non, ça va. Puis, j’ai mon assiette de paëlla qui m’attend pour ce midi. Il faut que je la mange, sinon Alice va être déçue.
-        Mais ne te force pas non plus. Tu sais, elle est de mauvaise humeur, ce n’est pas grave, ne fais pas attention.

Jenifer acquiesce et se place contre le torse de son homme. Il lui caresse doucement les cheveux et lance un film. Ils n’ont que ça à faire de toute façon.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant