Chapitre 124

223 10 1
                                    

        Il est 8h30. Dans la maison de la jolie Corse, tout le monde dort encore. Mais ça ne va pas durer. Ce matin, Jenifer se réveille avec des maux de ventre. Elle se replie sur elle-même pour faire passer la douleur, mais cela ne fonctionne pas. Elle tente d’autres positions, toutes aussi inefficaces que la première. Elle ne sait même pas si elle a pensé à emporter des médicaments pour cela. En même temps, c’est Sébastien qui s’est occupé d’une grande partie de leurs affaires. Il a bien dû mettre des cachets, c’est typiquement le genre de choses qu’il n’oublie pas, lui. Le tout est maintenant de savoir où il les a mis. La chanteuse, toujours dans son lit, n’a pas très envie de se lever pour les chercher. D’un autre côté elle a vraiment mal, et elle ne va pas réveiller son homme pour lui demander l’emplacement des médicaments. Il est déjà assez inquiet comme cela, il n’a pas besoin de tout savoir. Alors qu’elle réfléchit, elle sent une soudaine envie de vomir monter en elle. Elle n’a plus le choix. Elle se lève précipitamment et court vers la salle de bain qui se trouve dans leur chambre. Sentant des secousses sur son lit causées par la jolie brune, Sébastien se réveille. Il entend sa belle courir comme elle le peut vers les toilettes puis vomir quelques secondes après. Il n’a plus qu’à se lever… Si pour la plupart des personnes, voir quelqu’un vomir leur donne envie de faire pareil, pour le beau brun il n’en est rien. En tant que médecin, il a vu tellement de patients le faire devant lui que ça ne le dégoûte même plus. Il rejoint alors rapidement sa belle dans la salle de bain. Il lui tient les cheveux et lui caresse doucement le dos pendant qu’elle termine. La jolie brune finit par se relever. Elle adresse un sourire de remerciement à son homme avant de se laver les dents. Ce dernier se tourne quelques secondes afin d’attraper une trousse de secours qu’il avait soigneusement préparée et placée dans un placard. Il en sort une boîte de médicaments qu’il tend à sa belle. C’était donc là qu’ils étaient !

-        Non merci, je me sens mieux maintenant, sourit-elle.
-        Tu devrais en prendre un, ça va t’éviter de revomir dans cinq minutes, insiste Seb.
-        Non mais je t’assure, ce n’est pas la peine. Je pense que je n’ai juste pas digéré tout ce gras hier soir, rit-elle.

Sébastien, plus que dubitatif quant à cette hypothèse, s’approche de sa belle et pose une main sur son front. Elle semble avoir une température correcte.

-        Tu as mal quelque part ? lui demande-t-il.
-        Non, j’avais mal au ventre tout à l’heure, mais c’est passé. Ne t’inquiète pas, sourit-elle avant de quitter la salle de bain.

Le beau brun la suit dans leur chambre et la regarde sortir des vêtements de leur armoire pour s’habiller.

-        Tu te souviens que cet après-midi on va chez mon cousin ? demande Jen.
-        On ferait mieux d’annuler mon chat. On le verra à un autre moment. Tu devrais te reposer aujourd’hui.
-        Oh non Seb ! En plus aujourd’hui il y a tous mes amis chez lui. C’est vraiment l’occasion de te présenter tout le monde. Et puis, je t’ai dit que je me sentais mieux, râle-t-elle.
-        Jen, c’est peut-être l’occasion, mais la santé passe avant tout, souffle-t-il.
-        Justement. La santé mentale aussi c’est important. Et tu vas me rendre folle à force de me surprotéger, s’agace-t-elle.
-        Je ne te surprotège pas. Je fais attention à toi, ce n’est pas pareil. Tu n’as peut-être pas l’habitude, mais c’est comme ça qu’on agit quand on aime les gens.
-        Mais Seb, tu ne t’en rends probablement pas compte, mais tu ne me laisses plus rien faire toute seule. C’est extrêmement infantilisant.
-        Je… commence-t-il désarmé. C’est vrai que j’aime bien pouvoir veiller sur toi. Mais comprends-moi aussi. La dernière fois que tu as fait quelque chose toute seule tu t’es fait renverser par une voiture.
-        Mais ce n’était pas ma faute, souffle Jen.
-        Je sais mon chat, je n’ai jamais dit le contraire…
-        Tu ne l’as pas dit, mais le fait que tu ne me laisses rien faire, ça me donne l’impression que tu n’as pas confiance en moi. Ce n’est pas moi qui me suis blessée Seb. C’est le chauffeur qui m’a blessée, c’est lui qu’il faut surveiller. Pas moi.
-        Jen, je ne te surveille pas et j’ai entièrement confiance en toi. Mais tu n’as plus de plâtre depuis seulement une semaine, tu n’as pas retrouvé l’entière mobilité de ta jambe et de ton épaule. Alors, oui, c’est vrai que je préfère être là quand tu fais quelque chose, mais ce n’est pas pour te surveiller. C’est juste pour pouvoir t’aider si cela ne se passe pas bien, c’est tout.
-        Et ça va durer encore longtemps ? demande Jen légèrement agacée. Parce que j’en ai marre.
-        Écoute mon chat, je sais que tu en marre. Et crois-moi, je préfèrerais te laisser faire ce que tu veux et que tu n’aies jamais eu cet accident. Mais ce n’est pas le cas. C’est la dernière ligne droite Jen. Tu es en train de récupérer ton autonomie petit à petit. Dans quelques semaines tout sera quasiment comme avant.

La jolie brune souffle. Elle prend les vêtements qu’elle avait sortis et les jette dans son armoire. Sébastien s’approche d’elle et la prend dans ses bras pour calmer sa colère. Après tout, elle a probablement raison, si elle ne se sentait pas bien ce matin, c’est sûrement à cause de son repas d’hier soir. Autant de gras d’un coup, ça a dû avoir du mal à passer.

-        Pour cet après-midi, si tu veux on y va, dit-il. Mais seulement si tu me promets que tu te sens bien.
-        Promis, sourit-elle.

Il l’embrasse sur le front et regarde l’heure. 9h30.

-        Comme il est encore assez tôt, tu ne veux pas te reposer un peu quand-même ? demande Seb.

La jolie brune ne répond pas tout de suite. Elle semble réfléchir. Après plusieurs secondes elle finit par se lancer.

-        Si je me repose, tu me laisses descendre et monter les escaliers sans toi ?
-        C’est du chantage Mademoiselle ou je me trompe ? demande Seb en relevant le menton de sa belle.
-        Non… C’est plutôt… disons, un échange de bons procédés, sourit-elle.
-        Si tu veux, soupire-t-il.

La jolie brune sourit de toutes ses dents, fière de gagner encore un peu d’indépendance. Elle se hisse ensuite sur la pointe des pieds pour venir déposer un baiser sur la joue de son beau brun.

-        Mais tu te reposes on a dit. Hein ? lui rappelle-t-il.
-        Oui, oui, souffle-t-elle.

Sébastien, toujours avec sa belle dans les bras, se dirige doucement vers le lit et il s’y assoit. Il fait signe à la jolie brune de s’installer à ses côtés. Une fois qu’elle est auprès de lui, il se lève et disparait dans la salle de bain. Il revient quelques secondes plus tard avec un verre d’eau.

-        Tiens, bois ça. Ça te fera du bien, sourit-il.

La jolie Corse souffle mais s’exécute. Sébastien repose ensuite le verre avant de se diriger vers le couloir pour laisser Jenifer tranquille.

-        Tu vas où ? demande-t-elle.
-        Je te laisse te reposer.
-        Reste avec moi, s’il te plait… Je vais m’ennuyer toute seule, souffle-t-elle.
-        Non, non, tu ne vas pas t’ennuyer puisque tu vas te reposer, dit-il en faisant les gros yeux.
-        Mais je peux me reposer avec toi… s’il te plait…

Sébastien finit par céder face au visage si attendrissant de sa compagne. Il fait donc demi-tour et s’allonge près d’elle. Elle vient alors déposer sa tête sur l’épaule de son homme en lui caressant doucement le torse. Ils restent plusieurs heures à profiter des bras l’un de l’autre. Ce moment de repos se sera finalement transformé en joli moment de tendresse.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant