Y'a comme un hic [Terminée]

Chapitre 54

         Il est 19 heures. Jenifer se gare devant la maison de Sébastien. Ce dernier arrive en même temps qu’elle. Il quitte rapidement sa voiture et se précipite vers celle de sa belle pour lui ouvrir sa portière.

-        Oh merci, dit-elle.
-        Avec plaisir Mademoiselle, dit-il en l’embrassant. Alors ta journée ?
-        Tu vas être fier de moi ! J’ai gueulé sur mon équipe et je leur ai dit que je ne travaillerai plus avec eux s’ils n’arrêtaient pas leurs embrouilles, dit-elle.
-        Ton équipe ? Mais tu n’étais pas aux Enfoirés aujourd’hui ? demande-il.
-        Si, mais ils ont passé la journée à m’appeler pour que je passe au studio. Du coup en sortant des répètes, j’y suis allée.
-        Ils sont sérieux là ?! Franck il abuse. Il t’envoie aux Enfoirés, il sait très bien que tu es occupée. C’est lui qui gère ton planning. Et il se débrouille quand même pour avoir besoin de toi. Comment il va faire quand tu seras à Nice ? Tu ne vas pas faire l’aller-retour tous les jours parce qu’il lui manque une paille pour boire sa grenadine, s’énerve Seb.
-        Mais non, rit Jen. De toute façon je n’y vais plus tant qu’ils n’ont pas grandi.
-        C’est bien, je suis content que tu les aies engueulés, sourit le beau brun avant d’ouvrir la porte d’entrée.

Alice est dans sa chambre. Elle entend la porte d’en bas s’ouvrir. Elle descend alors rapidement pour aller saluer son père. Seulement, arrivée dans le salon, elle trouve Jenifer, seule, s’installant sur le canapé.

-        Ah, t’es encore là… Comment t’es rentrée ? demande Alice à la jolie brune.
-        C’est moi qui lui ai ouvert, dit Sébastien en sortant de la cuisine.
-        Ah, vous êtes arrivés ensemble ? Tu fais son taxi maintenant ? demande Alice sur un ton provocant.
-        Non je ne suis pas son taxi, on est arrivés en même temps, c’est tout. Et puis si jamais elle avait besoin, je pourrais aller la chercher, je ne vois pas en quoi ça te pose un problème. Tu ne payes pas l’essence à ce que je sache, dit Seb.
-        Non, je ne paye pas l’essence. Mais elle, vu comment elle est riche, déjà qu’elle squatte chez nous, elle ne va pas en plus squatter ta voiture non ? lance Alice.
-        Alice ! crie son père. Je t’interdis de dire des choses comme ça. Elle ne squatte pas chez nous, elle est ici parce que je l’y invite ! Et en plus elle a la gentillesse de faire nos courses. Alors maintenant tu t’excuses.

Sans dire un mot, Alice court dans les escaliers. Elle rejoint sa chambre en claquant la porte histoire de faire savoir son mécontentement.

-        Alice ! hurle son père en bas des escaliers.

Mais rien n’y fait, l’adolescente ne daigne pas redescendre pour s’excuser. Et encore une fois, pour éviter le conflit, Sébastien n’ira pas la chercher. Il rejoint Jenifer, assise sur le canapé, perdue dans ses pensées. Elle a la sensation que rien ne s’arrangera. Plus elle va chez son beau brun, moins elle se sent à son aise. Alice ne cesse de lui faire comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue auprès d’eux, alors la jolie Corse commence sérieusement à se sentir en trop. Si elle n’était pas follement amoureuse de Sébastien, elle serait probablement partie depuis longtemps. Mais elle l’aime. C’est bien le problème. C’est ce qui fait qu’elle est encore là. Seulement, plus le temps passe et plus elle hésite à partir. Alice est en train de se détruire psychologiquement à cause d’elle. Ses crises sont de plus en plus fréquentes et la situation ne peut que s’aggraver. Alors, même si Sébastien répète à la jolie brune que ce n’est que sa crise d’adolescente et que ça va passer, Jenifer a de sérieux doutes sur cette hypothèse. Elle sent bien qu’il y a quelque chose de plus profond là-dessous. Alice n’est pas désagréable avec son père, non, seulement avec la chanteuse. C’est évident que c’est elle qui pose un problème. Peut-être que la petite blonde espérait un retour de sa mère auprès d’eux ? Et donc, que la venue de Jenifer est venue briser tout espoir chez la jeune fille. La jolie brune aimerait en savoir plus, mais Alice est fermée à toute conversation. Alors, la chanteuse n’aura pas de réponse à ses questions. La seule question à laquelle elle a des chances d’avoir une réponse, c’est la sienne. Doit-elle partir ou rester ? En réfléchissant, elle lève le regard vers Sébastien. Installé à ses côtés, il la regarde en souriant. Comme s’il ne s’était rien passé et que tout était normal.
 
-        On passe à table ? demande-il.
-        Mmmh, souffle Jenifer avant de se lever.

La jolie brune met la table en attendant Sébastien, monté chercher Alice pour le repas. Ne le voyant pas redescendre elle s’installe devant son assiette, anxieuse. Son beau brun finit par la rejoindre sans sa fille. Elle ne veut pas manger en présence de la chanteuse. Jenifer le comprend immédiatement et sent sa gorge se serrer. Ils ne formeront jamais une famille.

-        Tu n’as qu’à manger avec Alice, lance la jolie brune à l’intention de Sébastien. Je vais manger vite fait et aller me coucher.

N’ayant plus faim, Jenifer se sert une toute petite assiette de pâtes et les avale en un rien de temps. Elle débarrasse son assiette et monte se doucher pendant que Sébastien va chercher sa fille afin de dîner avec elle. Une fois sa douche terminée, la jolie brune va se coucher. Elle entend des rires qui viennent d’en bas. Ils sont plus heureux sans elle. Si elle avait mangé avec eux, le repas se serait déroulé dans le silence, ou pire, dans les cris. Mais là, sans elle, ils rient. C’est d’ailleurs probablement la première fois qu’elle entend le rire d’Alice. Une larme coule le long de sa joue. Elle l’essuie mais une autre arrive. Elle entend des pas dans les escaliers. Elle reconnait Sébastien. Il ne faut pas qu’il la voit pleurer. Alors elle essuie ses larmes et elle se tourne en faisant semblant de dormir, le visage à moitié caché par ses mains et ses cheveux. Les pas se rapprochent et le beau brun entre dans la chambre.

-        Ça va mon chat ? Désolé pour Alice…

Jenifer ne répond pas. Alors il s’approche doucement et distingue ses yeux fermés, derrière ses cheveux bruns. Il l’embrasse alors délicatement sur le front. Il remonte ensuite la couverture sur ses épaules et va discrètement dans la salle de bain. La jolie Corse en profite pour essuyer correctement son visage. Sébastien revient quelques secondes plus tard. Il voit alors Jenifer, les yeux ouverts, redressée dans le lit.

-        Oh pardon, je t’ai réveillée ? demande-il.
-        Non, non, ne t’inquiète pas.
-        Allez, rendors-toi, dit-il en lui caressant le visage.

Elle se rallonge et ferme les yeux sous le contact si doux de la peau de son homme. Elle finit par tomber dans les bras de Morphée quelques secondes plus tard.