Chapitre 183

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        Nous sommes aujourd’hui le mercredi 20 octobre. Cela fait deux semaines que Jenifer est alitée et elle commence vraiment à trouver le temps long. Il est 15 heures et elle vient de finir pour la troisième fois le livre qu’elle avait acheté pour préparer son accouchement. Elle ferait d’ailleurs mieux de le reposer parce qu’elle va finir par angoisser. Elle n’est pas certaine d’avoir réussi à retenir toutes les informations importantes et elle commence à avoir peur de ne jamais réussir à faire sortir ce bébé. Elle décide alors de déposer le livre sur sa table de nuit et de trouver une autre occupation pour le reste de l’après-midi. Son regard se porte sur sa fenêtre, il a l’air de faire plutôt beau dehors, elle aurait pu aller marcher un peu, mais malheureusement, elle n’en a pas le droit. Pourtant ça lui aurait fait du bien, parce qu’à force de rester allongée elle commence à avoir mal au dos et aux jambes. Elle soupire et elle se penche un peu au bord de son lit pour trouver autre chose à lire. La totalité de ses lectures récentes a un rapport avec sa grossesse et, elle aimerait bien trouver un roman pour penser à autre chose qu’à son accouchement. Mais sa recherche est interrompue puisque quelqu’un frappe à la porte de sa chambre.

-        Oui ?

Alice entre dans la pièce avec une tasse à la main.

-        Tiens, je t’ai préparé une infusion, sourit l’adolescente.
-        Oh merci, c’est adorable, dit Jen en se remettant correctement dans son lit.
-        Tu cherchais quelque chose ?
-        Oui, je voulais un roman ou un truc à lire.
-        Attends, je vais t’aider.

La petite blonde s’accroupit alors près du lit de sa belle-mère et inspecte la pile de livre que son père a déposé au sol il y a quelques jours.

-        Papa m’a dit qu’il t’en avait mis, il doit bien y en avoir un quelque part…
-        Il me l’a dit aussi, mais je ne le trouve pas, souffle Jen.
-        Ah ! Il y en a un là, sourit Alice en tendant un roman à sa belle-mère.
-        Merci.
-        Tu ne veux pas que je te monte la télé ?
-        Non, ne t’embête pas Alice, c’est gentil mais ça va aller, sourit la jolie brune.
-        Tu veux faire quelque chose cet après-midi ?
-        Non, je vais lire, comme d’habitude, rit Jen. Tu devrais aller faire tes devoirs toi.
-        Ouais, j’y vais. Quand j’aurais terminé je reviendrai te voir, on trouvera quelque chose pour t’occuper si tu veux.
-        Merci.

La petite blonde sourit à sa belle-mère avant de retourner dans sa chambre pour faire ses devoirs. Jenifer la regarde partir et elle finit par saisir le roman, posé sur son ventre. Elle lit les premières pages sans grand enthousiasme. La manière d’écrire de l’auteur ne lui plait pas et elle n’est plus vraiment attentive aux mots qui défilent sous ses yeux. Son cerveau est ailleurs. Probablement dehors en train de prendre l’air. L’automne c’est comme le printemps, il fait plutôt bon et c’est agréable de sortir à ces périodes de l’année. Mais la jolie brune ne pourra pas sortir cet automne, comme elle n’a pas pu sortir au printemps. Elle commence à en avoir vraiment marre qu’on lui interdise de bouger. La première fois, à la limite, c’est vrai qu’elle avait quelques difficultés à se déplacer et que l’accident avait fortement limité ses mouvements, mais cette fois, elle est en pleine forme et on l’empêche quand même de se lever. Elle n’a fait que la moitié de son alitement et pourtant, elle commence déjà à avoir mal partout à force de ne rien faire. Elle pourrait peut-être se lever un peu pour faire quelques pas ? Après tout, personne n’en saura rien et ce ne sont pas les quelques mètres qu’elle va parcourir qui vont déclencher l’accouchement. C’est simplement pour faire circuler le sang correctement dans ses jambes. La jolie brune sourit à cette idée. Alice fait ses devoirs, c’est le moment idéal pour en profiter. Elle se redresse alors dans son lit et elle s’assoit un instant. Ses membres sont engourdis à force de ne pas bouger alors elle les laisse se réveiller un peu avant de finir par se lever complètement. Une fois sur ses deux jambes, elle sourit. Elle va enfin permettre à son corps de parcourir une distance supérieure aux trois malheureux pas qui la séparent de sa salle de bain. Alors, doucement, elle ouvre la porte de sa chambre et elle marche un peu dans le couloir. Les escaliers sont juste à côté d’elle. Elle pourrait les descendre et les remonter, ça lui dégourdirait les jambes, c’est sûr. Elle s’accroche alors à la rampe afin de rejoindre le rez-de-chaussée. Après deux semaines sans bouger et un ventre qui ne cesse de prendre du volume, la jolie brune sent que son équilibre n’est pas assez stable pour s’aventurer dans les escaliers sans s’appuyer sur quelque chose. C’est donc les mains agrippées à la rampe qu’elle s’apprête à poser un pied sur la première marche. Mais elle n’a pas le temps d’aller plus loin puisqu’Alice quitte sa chambre à ce moment-là.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant