Il est 17 heures quand Sébastien arrive chez lui. Il a téléphoné à Jenifer toutes les heures pour vérifier qu’elle était bien seule et qu’elle allait bien. Elle espère de tout cœur qu’il ne va pas lui faire ça tous les jours. C’est insupportable. Mais le beau brun se sent plus rassuré de l’avoir eu au téléphone régulièrement. Alors évidemment il n’a pas de preuve qu’elle lui disait la vérité. Elle pouvait lui assurer qu’elle était seule alors qu’ils étaient douze derrière elle. Mais il lui fait confiance. La veille elle ne lui a pas menti. Elle lui a plutôt caché la vérité. Puis elle semble avoir retenu la leçon. Au moment d’ouvrir la porte, Sébastien ressent un léger pic de stress. Il espère tellement qu’il va trouver Jenifer sur le canapé. Il entre doucement, au cas où sa belle dorme et il dépose ses affaires avant d’aller dans le salon.
- Coucou toi, dit Jen en se redressant autant qu’elle le peut. C’était bien ta journée ?
- Oui, c’était une journée de travail comme les autres tu sais. Et toi ?
- Bah moi je n’ai rien fait, soupire-t-elle. Mais il y a quelqu’un qui devait s’ennuyer parce qu’il n’a pas cessé de me téléphoner.Sébastien sourit en comprenant qu’elle parle de lui.
- Je ne pense pas qu’il s’ennuyait. Je crois qu’il s’inquiétait tout simplement.
- Rassure-moi, tu ne vas pas me faire ça tous les jours ? demande-t-elle sérieusement.
- Je ne sais pas, ça dépend de toi.
- Non, mais tu veux qu’il m’arrive quoi ? Que je tombe du canapé en dormant ?!
- Je n’y avais pas pensé mais ça pourrait arriver. Et ce serait embêtant parce que tu n’arriveras jamais à te relever, dit-il de manière très sérieuse.
- Non, mais je t’en supplie arrête de me téléphoner toutes les heures. En plus tu m’as réveillée au moins trois fois. Ce n’est pas toi qui voulais que je me repose ?
- Ok, tu as gagné. Je te laisserai tranquille. Par contre je t’appelle toujours le midi, ce n’est pas négociable.
- Ok, ça me va.Il tape dans la main qu’elle lui tendait et se penche pour l’embrasser.
- Au fait, comme je n’avais rien de mieux à faire aujourd’hui, j’ai réfléchi et tu avais raison… commence Jenifer.
- J’ai toujours raison, la coupe-t-il.
- Ça ce n’est pas vrai, rit-elle.
- Cite-moi une fois où j’ai eu tort ?
- Quand on a dû changer de frigo. Je t’avais dit que celui-là était trop petit pour nous trois et tu ne m’as pas écoutée, tu l’as acheté quand-même. Et maintenant tu regrettes parce qu’on ne peut rien passer dedans.
- C’est faux, tout passe très bien si on le range.
- Arrête ! La dernière fois tu as laissé tous les desserts sur le rebord de la fenêtre parce qu’ils ne rentraient pas dedans, rit-elle.
- Ça c’est parce que tu fais exprès d’acheter pleins de trucs quand tu vas faire les courses pour que tout ne passe pas dedans, rit-il à son tour.
- N’importe quoi. Déjà ta fille boit trois Actimel par jour, alors il en faut un sacré paquet pour tenir au moins une semaine.
- Tu fais comme moi, tu ne lui en achètes pas et tu lui fais croire que tu les as oubliés.
- Non parce que quand tu fais ça, je suis obligée de retourner faire les courses pour aller lui en chercher. Sinon elle ne prend pas de dessert.
- Ce n’est pas la fin du monde, soupire-t-il.
- Oui, enfin de toute manière ce n’était pas de ça dont je voulais te parler. Je vais téléphoner à mes parents je pense. Pour tout leur expliquer.
- Ah je suis content mon chat. Mais si tu peux éviter qu’ils viennent ici pendant un mois, ça m’arrangerait. Je ne les ai jamais rencontrés et j’aimerais bien le faire dans d’autres conditions.
- Ne t’inquiète pas. Je les adore, mais je ne les supporterai pas un mois, rit-elle.Il l’embrasse sur le front et sourit avant de lui tendre le téléphone pour qu’elle les appelle. Elle compose le numéro de ses parents en regardant Sébastien. Elle semble de moins en moins sûre que ce soit une bonne idée. Il lui lance un regard de soutien et rejoint la cuisine afin de la laisser tranquille.
- Allo ? dit la mère de Jenifer en décrochant.
- Allo maman, c’est moi. Tu vas bien ?
- Ah Jen, ça va et toi ? Ça faisait un moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles. Tu as changé de numéro ? Ton nom ne s’est pas affiché sur l’écran de mon portable.
- C’est parce que j’ai déménagé. Je vis avec quelqu’un. Il s’appelle Sébastien.
- Quoi ? Mais depuis quand ? demande-t-elle.
- Depuis un peu plus d’un mois maintenant.
- Tu ne nous l’as pas dit quand on t’a appelée la dernière fois…
- Non, j’ai dû oublier. Puis ça faisait longtemps que je n’avais plus personne dans ma vie, alors je voulais être sûre que ce soit le bon avant d’en parler, dit-elle.
- Et maintenant tu es sûre ? lui demande sa mère.
- Oui, j’en suis sûre.
- Tant mieux alors.
- Maman, je voulais te dire quelque chose. Mais promets-moi de ne pas paniquer.
- Tu me fais peur là Jen.
- J’ai eu un accident vendredi soir. Une voiture m’a renversée.
- Quoi ? Mais tu vas bien ? s’inquiète sa mère.
- Oui, ne t’inquiète pas, je n’ai rien de grave. Je voulais juste vous en parler avant que vous ne le voyiez dans les journaux.
- Là on est en vacances au Maroc, c’est sûrement pour ça qu’on n’en a pas entendu parler. Mais c’est bizarre que ton frère n’ait rien vu à ce sujet.
- Oh, tu sais, il est probablement occupé, il ne doit pas regarder ce genre d’actualités, rit-elle.
- Je vais quand-même l’appeler pour le prévenir. Il va s’inquiéter s’il l’apprend.
- Comme tu veux maman, soupire Jen.
- Tu veux qu’on rentre pour venir t’aider ? demande sa mère. On peut prendre le premier avion avec ton père.
- Non, c’est bon. Je t’assure, je n’ai rien. Puis Seb est médecin, il s’occupe très bien de moi.
- J’espère bien. C’est quand même rassurant de savoir que tu as un médecin à domicile. Mais si jamais tu as le moindre souci, tu m’appelles chérie, on vient tout de suite avec ton père.
- Promis maman. Mais ne t’inquiète pas, je te le répète, tout va bien.
- Je m’inquièterai toujours pour ton frère et toi. Tu comprendras quand tu auras des enfants.
- Sûrement, soupire Jen.
- Je vais te laisser ma chérie. Je te rappelle demain. Fais attention à toi. Et envoie le bonjour à Sébastien de notre part, il nous tarde de le rencontrer.
- Oui, bisous à vous deux, dit Jen avant de raccrocher.Elle pose le téléphone et souffle. Sébastien, l’ayant entendue terminer sa conversation, retourne auprès d’elle.
- Alors ? demande-t-il.
- Elle va m’appeler tous les jours, souffle-t-elle. Et en plus elle va prévenir mon frère…
- Au moins ils ne viennent pas, rit Seb.
- Parce qu’ils sont au Maroc, sinon, crois-moi, ils seraient déjà là…
- Mais c’est normal Jen. Tu es leur fille… Ils s’inquiètent…
- Oui je sais, je comprendrai quand j’aurai des enfants, dit-elle en levant les yeux au ciel.
- Normalement oui, sourit Seb. Ce n’est pas le cas de tout le monde, Sandrine par exemple, ce n’était pas son cas, mais toi je suis sûr que tu t’inquièteras pour tes enfants.Jenifer ne répond pas. Elle a très envie d’avoir des enfants et cette conversation ne fait que lui rappeler que ce n’est pas le cas. Et que ce n’est pas demain qu’elle en aura. En tous cas ce qui est sûr, c’est qu’elle aimerait que ce soit Sébastien le père. Mais ce n’est pas certain que cette envie soit réciproque.
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Y'a comme un hic [Terminée]
FanfictionJenifer, jeune et jolie chanteuse, n'est plus à la recherche du grand amour. Pourtant elle ne l'a pas trouvé. Et si un imprévu qui pourrait gâcher son Noël, venait finalement lui rendre la vie meilleure ? Ou pas... Tous les jours sera posté un chapi...