Chapitre 62

152 12 6
                                    

         Il est 19 heures. Le concert commence dans une heure et c’est la course. Jenifer passe de salle en salle. Entre la coiffure, le maquillage, et les enfants à surveiller, c’est compliqué. Elle vient de se faire maquiller et est actuellement entre les mains de Thierry, le coiffeur des Enfoirés. Robin et Adèle sont assis sur ses genoux et restent sages.

-        Jen, j’ai envie de faire pipi, dit Adèle.
-        Viens, je t’accompagne, répond Jen.

Elle se lève et se tourne vers Thierry.

-        Je reviens, dit-elle en partant.

Elle sort de la pièce avec les deux petits et elle court vers les toilettes. Les enfants la suivent.

-        Pourquoi on court ? demande Robin.
-        Parce que Thierry n’a pas fini de me coiffer et qu’il ne faut pas qu’il perde trop de temps. Il doit coiffer d’autres personnes aussi, dit Jen.

Une fois qu’Adèle a été aux toilettes, ils repartent en courant. Ils traversent les couloirs. Les artistes et les techniciens rient. Elle a passé sa journée à courir partout. On dirait une tornade. Avec ses deux petits bouts qui la suivent partout. Cela amuse beaucoup les équipes. Au début, ils ont eu peur. Deux enfants au milieu d’une salle si grande, ça peut vite se transformer en drame. Mais, Adèle et Robin sont très sages et suivent leur idole partout. Finalement, ils sont devenus la distraction de cette journée. Nos trois boules d’énergie sont enfin de retour auprès de Thierry. Jenifer s’assoit et les petits reprennent place sur ses genoux.

-        On a fait au plus vite, dit Jen à Thierry.
-        Ne t’inquiète pas, on a le temps encore, sourit-il.

Il termine de la coiffer et elle rejoint la loge des filles. Elle décide d’attendre le dernier moment pour enfiler sa première tenue. Avec deux enfants dans les parages, ça peut vite être tâché ou déchiré. Encore une fois, ils sont seuls dans la loge. Évidemment. Tout le monde se prépare pour le spectacle. Sauf la jolie brune, qui joue les nounous. Les enfants ont étalé leurs jouets par terre et jouent calmement. Jenifer profite de cet instant pour appeler Sébastien. Après quelques secondes, il décroche.

-        Coucou mon chat, dit-il.
-        Coucou, ça va ? demande Jen.
-        Oui tu me manques mais ça va. Et toi ? Pas trop dur les répètes ?
-        Non ça va. C’est sportif, mais ça va, rit Jen.

Derrière elle, les enfants commencent à se disputer.

-        Tu as retrouvé tes amis artistes ? demande Seb.
-        Oh, euh… J’étais dans le train avec eux, mais là je n’ai pas vraiment eu le temps de les revoir.
-        Comment ça se fait ?
-        Oh ben, tu sais… On est beaucoup alors, on ne se croise pas forcément.
-        Il n’y a pas de problème au moins Jen ? demande Seb entendant qu’elle lui cache quelque chose.
-        Non, non, aucun vraiment, ne t’inquiète pas. Tu me manques, c’est tout, dit-elle.
-        Jen, qui est-ce qui crie derrière toi depuis tout à l’heure ?
-        Oh, euh… bah c’est… bégaie Jen.
-        Il y a des enfants avec toi ?
-        Euh… un peu.
-        Mais c’est qui ? Ils ont à qui ? demande Seb.
-        Eh bien, ils sont à Amélie et Éric.
-        Attends, tu as Robin et Adèle avec toi ? Mais Amélie et Éric sont là aussi ?
-        Pas vraiment.
-        Tu peux m’expliquer Jen s’il te plait, j’en ai marre de jouer aux devinettes, dit Seb en soufflant.
-        Mais tu vas t’énerver…
-        Je la sens mal ton histoire, raconte !
-        Ils m’ont laissé les deux petits pour la semaine. Ils sont en vacances ici et Robin et Adèle restent avec moi jusqu’à lundi soir.
-        Et toi, évidemment tu as accepté ? demande Seb agacé.
-        Je n’ai pas eu le choix. Ils me les ont laissés devant la salle avec leurs valises, se défend Jen.
-        Avec leurs valises ? Parce qu’en plus ils dorment avec toi ?!
-        Apparemment.

Elle entend Seb souffler. Il est en colère. Elle ne comprend pas bien pourquoi mais elle sait qu’il est énervé. Une boule commence à se former dans son ventre. Ils ne se sont jamais disputés encore. Et elle n’a vraiment pas envie de se prendre la tête avec lui, maintenant. Au téléphone. Juste avant le concert. Et en plus, devant les enfants. Sa gorge se resserre avant que Sébastien ne reprenne la parole.

-        Jen, vraiment, ce n’est pas possible là. On va parler à ton retour mais franchement, c’est n’importe quoi, dit-il.

Sa gorge se serre davantage. Elle sait ce que ça veut dire quand un mec dit qu’il faut qu’ils aient une discussion. Il va la quitter, c’est sûr. Elle sent des sanglots monter. Elle n’arrive pas à lui articuler une réponse.

-        Mmmh, souffle-t-elle.
-        Jen ? Ça va ? demande Seb.
-        Mmmh, répond-t-elle en retenant ses larmes.
-        Non mais Jen, attends. Je ne suis pas énervé contre toi. Si je veux qu’on parle c’est à propos d’Amélie et Éric. Il va falloir faire quelque chose. Tu n’es pas à leur disposition. Là tu vas garder leurs enfants une semaine alors que c’est déjà une semaine très chargée. Eux ils n’ont rien à faire et ils te les laissent. Je suis désolé mais ce n’est pas possible. Il va falloir que tu apprennes à leur dire non.

Jenifer souffle. Elle est plutôt soulagée de savoir que Sébastien ne lui en veut pas à elle. Elle est même d’accord avec lui.

-        Hey mon chat, je sens que tu stresses, mais pas de panique ok ? Vraiment, je ne suis pas du tout énervé après toi, poursuit Seb. Bon, je vais te laisser te préparer. Je t’aime. Et fais attention à toi. Si jamais tu n’en peux plus tu appelles Amélie et Éric, ils viendront récupérer leurs gosses.
-        Oui d’accord, dit Jen. T’inquiète. Bisous, je t’aime.

Ils raccrochent et Amel passe la tête dans la loge pour voir s’il y a quelqu’un. Elle ne voit que Jenifer alors elle fait signe à Christophe qu’il peut entrer. Elle ouvre alors la porte en grand et ils s’arrêtent net en voyant Robin et Adèle.

-        Dis donc Jen, vous avez eu vite fait avec Sébastien, rit Amel en regardant les petits.
-        Non, mais ce sont les enfants de mes amis. Je dois les garder cette semaine, dit Jen.
-        Tu rigoles ? demande Christophe. La semaine n’est pas assez sportive pour toi ? Tu voulais te rejouter un challenge ?
-        Non, mais ça va, ils sont mignons, dit Jen. Je les ai depuis qu’on est arrivés ici et on ne les a pas entendus.
-        Eh ben bon courage, rit Amel.
-        Je crois que ça va bientôt commencer, on devrait y aller, dit Christophe.

Jenifer s’accroupit et commence à ranger les jouets des enfants.

-        Ça va commencer, vous venez avec moi, on se rapproche un peu, dit Jenifer.

Les enfants rangent et partent avec les trois chanteurs, à proximité de la scène.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant