Chapitre 121

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        Aujourd’hui nous sommes dimanche. Les parents de Jenifer viennent à midi pour manger. Il est 9 heures et tout le monde dort encore. Tout le monde excepté Sébastien, bien trop stressé pour se rendormir. Il ne s’entendait pas spécialement bien avec les parents de son ex-femme et il aimerait que cette fois-ci, ce soit différent. Seulement, les parents de Jenifer ne doivent pas seulement l’accepter lui, il y a Alice aussi. Et si l’adolescente faisait une remarque à sa belle pendant le repas ? Oh non… Il va falloir briefer la petite blonde. À moins que ce soit inutile et que la jolie brune ait déjà tout raconté à ses parents. Dans ce cas, ils le considèrent probablement déjà comme un père et un conjoint exécrable. Un rire le sort de ses pensées.

-        Tu as fini de bouger ? rit Jenifer.
-        Pardon. Je t’ai réveillée ?
-        Non, t’inquiète, dit-elle en l’embrassant. Et arrête de stresser, ils ne vont pas te manger.
-        Comment tu sais que ce sont tes parents qui me stressent ? demande-t-il.
-        Hum… Eh bien il faut croire que je commence à te connaitre, dit-elle avec un sourire malicieux.
-        Je ne sais même pas ce que je vais leur faire à manger, soupire-t-il.
-        Ne t’inquiète pas, je vais t’aider.
-        Jen… commence-t-il.
-        S’il te plait, le coupe-t-elle. Je sais ce qu’ils aiment en plus.
-        Et s’ils arrivent et qu’ils te voient en cuisine ?! Je vais passer pour un macho qui fait travailler sa copine alors qu’elle vient tout juste de se remettre de son accident.
-        N’importe quoi, rit-elle. Et puis ne t’inquiète pas, mes parents me connaissent bien assez pour savoir que je n’écoute pas toujours ce qu’on me dit.
-        Ça, je ne te le fais pas dire… soupire-t-il.
-         Tu vois, vous êtes déjà d’accord sur un point. Vous allez vous adorer, rit-elle avant de disparaitre dans la salle de bain.

Sébastien la regarde partir avant de finir par se lever à son tour. Jenifer a raison. Il n’y a pas de raison pour que cela se passe mal. Il a déjà eu l’occasion de leur parler au téléphone et cela s’est toujours très bien passé. Certes, ce n’étaient pas de grandes discussions, mais quand-même. Depuis son accident, ils appellent la jolie brune tous les jours. Mais il est arrivé assez souvent qu’elle dorme où qu’elle soit à l’étage quand ils téléphonent. Alors le beau brun décroche avant d’apporter le combiné à sa belle ou de leur proposer de rappeler plus tard. Il est même arrivé plusieurs fois que les parents de Jenifer demandent à la belle brune de parler à Sébastien pour avoir un réel avis sur l’état de leur fille, qui leur dit toujours que tout va bien. À chaque fois, ils ont paru très sympathiques. Mais il y a tout de même une différence entre leur parler cinq minutes au téléphone et passer une journée entière avec eux.

-        Tu es prêt ? demande Jenifer en sortant de la salle de bain.
-        Non, je dois aller me doucher. Ils arrivent à quelle heure ?
-        Aux alentours de 12h30 je pense, sourit la jolie brune. Allez, va te doucher, j’ai faim !
-        C’est normal, tu n’as pas mangé hier soir, rit-il.
-        Seb !
-        Oui j’y vais, sourit-il en se dirigeant vers la salle de bain.

Quand il sort de la douche, il rejoint Jenifer et ils descendent lentement les escaliers pour aller prendre leur petit-déjeuner. Une fois prêts, ils peuvent s’attaquer à la préparation du repas. Jenifer s’empare d’un couteau pour couper les légumes mais Sébastien se place derrière elle et le lui retire des mains.

-        Hey ! s’exclame-t-elle en se retournant. Pourquoi tu prends mon couteau ?
-        Tu vas te couper Jen.
-        Hein ?! Non mais là, ça ne va pas… Je sais encore utiliser un couteau, râle-t-elle.

Elle souffle et se dirige vers un placard. Elle en sort une casserole et s’apprête à allumer le gaz quand Sébastien la lui retire également des mains.

-        Non mais quoi encore ?! souffle-t-elle.
-        Tu vas te brûler là.
-        Non mais tu plaisantes là ?! Je ne peux pas couper les légumes, je ne peux pas faire cuire le riz, je fais quoi alors, hein ?!

Sébastien attrape une chaise et la place devant le four. Il prend sa belle par les épaules et la fait asseoir dessus.

-        Toi tu surveilles la cuisson du poulet, sourit-il.
-        Tu te fiches de moi ?
-        Oui, rit-il.
-        Putain ! dit-elle en lui donnant un léger coup dans le bras. Tu m’as fait peur. J’ai cru que tu devenais fou, rit-elle.
-        Ça ne devrait pas tarder, ne t’en fais pas, rit-il.
-        Oh pitié que non. J’aime avoir mon autonomie.

Le beau brun sourit avant de lui rendre son couteau. Jenifer prend alors un oignon pour commencer à le peler quand Sébastien l’arrête une nouvelle fois.

-        Non, laisse, je vais m’occuper des oignons, fais le reste toi.
-        C’est quoi le problème cette fois ? C’est encore une blague ou pas ? demande-t-elle.
-        Non… C’est juste que… les oignons ça fait pleurer. Et je n’ai pas envie que si tes parents arrivent à ce moment-là, ils te trouvent les yeux pleins de larmes.
-        C’est vrai que si c’est toi qui pleures tu vas tout de suite faire meilleure impression, souffle Jen.
-        Bon… On en fait un chacun alors ? demande-t-il.
-        Allez, comme ça, au pire, on pleurera ensemble, rit Jen.

Une fois tous les légumes coupés, Sébastien décide d’aller réveiller sa fille. Il monte et frappe doucement à la porte de sa chambre. Comme elle ne répond pas, il entre, supposant qu’elle dort encore. Il s’assoit sur le bord du lit et lui caresse doucement le visage afin de la tirer délicatement de son sommeil.

-        Lili, réveille-toi. Les parents de Jen vont bientôt arriver.
-        Hein ? demande l’adolescente à moitié réveillée. On ne m’avait pas dit qu’ils venaient.
-        J’ai dû oublier, dit Seb en haussant les épaules.
-        Je vais aller me préparer du coup, souffle-t-elle.
-        Lili, avant qu’ils arrivent je voudrais te demander de ne pas faire de réflexion et de te comporter correctement avec eux et avec Jen. S’il te plait. C’est très important pour moi.
-        Papa, je ne suis pas stupide, souffle la petite blonde. Je ne vais pas insulter Jenifer devant ses parents.
-        Oui, alors si tu pouvais éviter d’insulter Jenifer tout court, ce serait bien aussi.
-        Ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait.
-        Oui et je ne sais pas si je dois te féliciter d’être agréable ou t’engueuler parce que tu ne l’as pas toujours été.
-        Félicite-moi papa, je préfère, rit Alice avant de rejoindre sa salle de bain.

Sébastien souffle en quittant la chambre. Il n’est pas sûr qu’Alice ait bien compris. Elle a l’air de prendre tout cela à la légère. Pourtant, ce n’est pas le cas. Rencontrer les parents de Jenifer, c’est important pour l’adolescente. Longtemps elle a pensé que la jolie brune avait plusieurs hommes voire plusieurs familles. Mais si aujourd’hui ils rencontrent ses parents, cela signifie que ce n’est pas le cas. Elle n’a pas pu présenter tous ses hommes à ses parents en leur expliquant qu’elle les trompait. Non, c’est impossible. Alors cette rencontre officialise un peu plus l’entrée de Sébastien et d’Alice dans la vie de la jeune femme. Et ça, la petite blonde en a pleinement conscience.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant