Chapitre 149

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        Il est 21 heures. Tout le monde est installé autour de la table, ils discutent en buvant des chocolats chauds ou des infusions. Ils ont décidé de manger tôt, les trois retraités étant fatigués par le voyage. Jenifer a la tête posée sur l’épaule de son beau brun qui lui caresse le dos. Sous ce contact, ses yeux commencent à se fermer tout seuls, alors elle lutte pour ne pas s’endormir en plein milieu du salon. D’une oreille, elle écoute Alice qui parle du collège. Quand elle a terminé de raconter son anecdote à propos de son professeur de sport, Nicole tourne la tête vers la jolie brune.

-        On va aller se coucher Lili je pense, dit-elle en désignant la chanteuse du regard.
-        Oh, oui tu as raison, sourit Alice.

Sébastien qui ne comprend pas, penche sa tête pour voir sa belle. Il sourit en la voyant à moitié endormie. Il lui caresse doucement la joue et lui embrasse le crâne.

-        Chaton, ce sera plus confortable le lit pour dormir, chuchote-t-il.
-        Mmmh… grogne-t-elle.
-        Tu veux que je te porte jusqu’en haut ?
-        Non, c’est bon je vais marcher, marmonne-t-elle.

Elle relève alors la tête et se frotte doucement les yeux. Sébastien la regarde en souriant avant de se lever. Tout le monde l’imite et ils commencent à débarrasser la table. Jenifer s’empare de sa tasse et quitte sa chaise pour les aider mais son beau brun l’arrête en venant se placer dans son dos.

-        Va te coucher mon chat, on s’en occupe, ne t’inquiète pas, chuchote-t-il près de son oreille.

Il met ensuite une main sur le ventre de sa belle et le caresse doucement. Il finit par lui déposer un baiser dans le cou avant de se rapprocher une nouvelle fois de son oreille.

-        Vas-y, j’arrive dans cinq minutes.

Elle grogne un peu, n’ayant pas envie de quitter les bras chauds de son homme. Mais elle finit tout de même par monter pour aller s’installer dans les draps froids de son lit. En bas, la table est rapidement débarrassée et tout le monde rejoint sa chambre ou la salle de bain. Alice est déjà en pyjama. Assise sur son lit, elle attend que sa grand-mère termine de se préparer. Quand cette dernière finit par entrer dans la chambre, elle sourit à sa petite-fille.

-        J’avais tellement hâte de pouvoir te parler de ce bébé, lance Alice.
-        Ah tu es vraiment contente alors ? sourit Nicole.
-        Non, ce n’est pas vraiment pour ça…
-        Qu’est-ce qu’il se passe ma chérie ? lui demande sa grand-mère en s’installant à ses côtés.
-        Ça ne fait que quelques mois qu’ils se connaissent mamie…
-        Je sais bien, mais c’est comme ça. C’est leur choix, on n’y peut rien.
-        Elle aurait pu avorter, souffle Alice.
-        C’est plus facile à dire qu’à faire Lili. Si elle avait envie de ce bébé, elle a bien fait de le garder.
-        Et s’ils se séparent ? Le bébé n’aura qu’un seul parent. Comme moi.
-        Mais ne dis pas de bêtises ma chérie, la garde alternée, ça existe.
-        Je sais, c’est ce qu’ils m’ont dit aussi.
-        Ah tu leur en as parlé ? C’est bien. Et ils t’ont dit quoi ?
-        Que Jenifer n’était pas comme ma mère et que ce bébé aurait ses deux parents.
-        Bah voilà, pourquoi tu t’inquiètes alors ? demande Nicole.
-        Je ne sais pas, souffle Alice. Je n’arrive pas à avoir totalement confiance en Jenifer. Ce n’est pas contre elle hein, mais j’ai beau essayer, ça ne veut pas.
-        Mmmh… Ça viendra avec le temps, chérie. C’est normal que pour le moment tu aies un peu de mal. Mais au fur et à mesure que tu passeras des moments avec elle, tu auras de plus en plus confiance en elle. Tu sais, la confiance c’est quelque chose qui se construit. Et là, il faut que la construisiez toutes les deux.
-        Oui mais tu sais, je ne la vois pas beaucoup. Elle rentre assez tard le soir et je la vois juste pendant le repas, c’est tout.
-        Pour le moment oui, mais bientôt tu vas être en vacances et elle, elle aura presque terminé son album si j’ai bien compris. Donc tu pourras passer des moments privilégiés avec elle. Et ça te permettra sûrement aussi de t’habituer à cette grossesse. Toi qui voulais tellement un petit frère à une époque, sourit Nicole.
-        J’en veux toujours un… Mais moi ce n’est pas juste un petit frère que je veux. J’avais imaginé que sa mère remplacerait un peu la mienne et qu’on formerait une famille unie, qu’on irait se promener tous les quatre, qu’on ferait des sorties, comme une vraie famille quoi, souffle Alice. Et j’ai peur que là ce ne soit pas le cas.
-        Je ne vais pas te mentir Lili. Oui, c’est possible qu’ils se séparent. Mais ce n’est pas la seule possibilité. Tu sais, ils s’aiment vraiment et je pense qu’ils vont tout faire pour que tout aille bien entre eux. Donc ton rêve, il peut encore se réaliser chérie.
-        Oui je sais, mais je n’ai pas envie d’être déçue, alors je préfère voir comment ça se passe avant de trop espérer.
-        Je comprends, mais ne te prends pas trop la tête avec cette histoire, tu verras bien.
-        Mmmh… On va se coucher ? demande Alice.
-        Oui, tu as raison, bonne nuit ma chérie, sourit Nicole en s’allongeant près de sa petite fille.

De l’autre côté de la cloison, les parents de Jenifer sont couchés et lisent chacun de leur côté. La mère de la jolie brune finit par poser son livre pour se tourner vers son mari.

-        On va être grands-parents ! sourit-elle.
-        Je sais, j’étais là quand ils l’ont annoncé, tu sais ?
-        Si on m’avait dit que Jen aurait un enfant avant son frère…
-        Ne termine pas cette phrase, la coupe son mari.
-        Avoue que c’était mal parti quand même…
-        Je n’avoue rien du tout, ils ont fait chacun différemment. Comme ils en avaient envie, c’est tout.
-        Mmmh… En rentrant il faudra qu’on commence à préparer la chambre du bébé.
-        Alors, que je sache, il ne va pas vivre chez nous. Je ne suis pas sûr que ce soit utile de lui faire une chambre. Si tu veux on achètera un lit mais ce sera suffisant.
-        Si ça se trouve, son mec va la foutre dehors et elle reviendra vivre chez nous, s’enthousiasme la mère de la chanteuse. On pourra profiter du bébé comme ça.
-        Je rêve ou tu es en train d’espérer que Sébastien quitte notre fille ?
-        Quoi ? Non… Mais ce serait bien pour nous, non ?
-        Non ! De toute façon tu sais autant que moi qu’il ne la laissera jamais. Tu vois bien comment il la regarde.
-        Mmmh… Ça peut lui passer, l’amour ça va, ça vient.
-        Tu devrais dormir, parce que là tu commences vraiment à raconter n’importe quoi, souffle son mari.
-        Oh ! J’ai une idée !
-        Tu me la diras demain matin.
-        Non, attends, écoute. On va prendre un appartement tout près d’ici pour pouvoir voir notre petite-fille tous les jours, sourit-elle.
-        Je ne crois pas que Jen ait mentionné le fait que ce soit une fille…
-        Roh, on s’en fiche, c’en est une, je le sens. Alors ? Mon idée ? Tu en penses quoi ?
-        Mmmh… Je pense que tu devrais en parler avec Jen avant de te lancer dans des recherches. Je ne suis pas certain qu’elle saute de joie à l’idée de nous voir débarquer à côté de chez elle.
-        T’as raison, je vais aller lui en parler, dit sa femme en se levant.
-        Non, reste-là. Par pitié, laisse ta fille dormir !

Trop tard, la mère de Jenifer a déjà quitté la chambre. Elle s’approche de celle de sa fille. La porte est entre-ouverte. Elle décide alors d’entrer. Sébastien, qui lisait assis dans son lit, lève les yeux vers elle, un peu surpris. Il la regarde s’approcher de sa belle.

-        Elle dort, chuchote-t-il.
-        Mais il faut que je lui parle.

Elle dépose la main sur la joue de sa fille. Cette dernière grogne avant d’ouvrir les yeux.

-        Maman ? Il y a un problème ? demande-t-elle en se redressant rapidement.
-        Non, pas du tout. J’ai eu une idée et je voulais t’en parler.
-        Je suis fatiguée maman, on en parle demain, souffle Jen en se laissant tomber en arrière.
-        Tu as un oignon ?
-        Quoi ? Pour quoi faire ?
-        Parce que si tu fais bouillir un oignon dans de l’eau ça aide à lutter contre la fatigue. C’est un vieux truc de grand-mère.
-        Ah ouais ? Moi je connais une autre méthode pour ne pas être fatiguée.
-        C’est quoi ? lui demande sa mère en s’asseyant sur le lit.
-        C’est de dormir maman. Tu veux bien sortir de ma chambre maintenant ? souffle Jen.
-        Pff… Ok, ok, mais fais-moi penser demain à te parler.
-        J’y penserai ouais. Allez, bonne nuit maman.

Sa mère finit par quitter sa chambre, déçue de ne pas avoir pu lui parler de son idée. Jenifer souffle et se tourne vers Sébastien.

-        Je t’avais dit qu’elle allait péter un câble avec cette histoire de bébé, râle-t-elle.
-        Je vois ça… Je lui ai dit que tu dormais mais elle n’en avait visiblement rien à faire.
-        J’espère que cette espèce d’euphorie va vite partir, parce que je ne la supporterai pas longtemps.
-        Ne t’inquiète pas, c’est probablement juste le temps qu’elle assimile la nouvelle. Allez, rendors-toi petit chat, dit-il en lui caressant la joue.

Il dépose ensuite son livre sur la table de nuit avant d’éteindre sa lampe de chevet. Il s’allonge aux côtés de sa belle et ouvre ses bras pour qu’elle se blottisse contre lui. La jolie brune vient alors déposer sa tête sur le torse de son homme. Ce dernier lui prend la main et remonte doucement ses doigts jusqu’à son épaule. Elle frissonne sous ce contact et elle commence à se rendormir quand elle lève la tête vers Sébastien.

-        Je t’aime, souffle-t-elle.
-        Moi aussi je t’aime, sourit-il.

Il la serre un peu plus contre lui et ils finissent par s’endormir dans les bras l’un de l’autre, le cœur léger.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant