Chapitre 105

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         Il est 6 heures quand le réveil sonne. Aujourd’hui nous sommes lundi matin. Sébastien doit aller travailler. Il éteint rapidement le bruit aigu et strident qui lui casse les oreilles et il se lève doucement pour ne pas réveiller sa belle. Raté, elle l’est déjà. Elle se tourne vers lui en souriant.

-        Coucou toi, dit-elle.
-        Salut. Tu vas bien ?
-        Oui et toi ?
-        Bah moi oui. En même temps ce n’est pas moi qui ai eu un accident…

Ok… Il est de mauvaise humeur ou c’est une impression ? Peut-être qu’il est juste stressé. Jenifer a remarqué que depuis samedi il semble moins joyeux. Elle aimerait bien qu’il retrouve le sourire.

-        T’es énervé ? demande-t-elle.
-        Non, je réfléchis.
-        Tu réfléchis à quoi ?
-        Tu es bien curieuse toi de bon matin, sourit-il.

Bon, il sourit un peu. Au moins il ne lui fait pas la gueule. Mais elle ne saura probablement pas de sitôt ce qui le préoccupe. Elle le regarde ouvrir leur armoire.

-        Dis-moi, est-ce que je pourrais aller en bas aujourd’hui ? demande-t-elle pendant qu’il prend ses vêtements.
-        Ouais, mais on verra. Attends, je vais me doucher, dit-il pensif.

Il entre dans la salle de bain et en ressort quelques minutes plus tard.

-        T’es beau habillé comme ça, sourit-elle.
-        Merci mon ange. Allez, à toi, dit-il en la soulevant.

Il la dépose dans la salle de bain et lui apporte un jogging et un sweat. Il pose les vêtements sur les genoux de sa belle. Elle lève les yeux vers lui et le dévisage.

-        Sérieusement ? Encore un jogging ? Je ne peux pas mettre une robe plutôt ?
-        Une robe ? Mais tu as vu le temps qu’il fait dehors ? demande Seb.
-        Ça tombe bien, tu m’as interdit de sortir… souffle-t-elle.
-        Oui, c’est vrai, rit-il. Bon, je vais te chercher ça alors, je reviens.

Il dépose un doux baiser sur le front de sa belle et retourne dans la chambre. Il revient avec une robe rouge fleurie. Elle arrive aux pieds de Jenifer et a des manches longues.

-        Parfait, sourit-elle. En plus, je me sens moins serrée avec mon plâtre.
-        Tant mieux alors. C’est vrai que ce sera probablement plus pratique pour toi si tu es toute seule.

Il termine de la préparer et la porte pour l’emmener en bas. Alice est à table. Elle prend son petit-déjeuner.

-        Coucou Lili, tu as cours jusqu’à quelle heure ? demande Seb.

L’adolescente sourit. Son père ne l’avait pas appelée par son surnom depuis l’accident. Il commence à lui pardonner alors ?

-        Salut, je finis à 17 heures, pourquoi ?
-        Non, c’était pour savoir si vous alliez devoir rester longtemps toutes les deux ce soir ou pas. Mais du coup c’est parfait, tu devrais arriver peu de temps avant moi.

Ah… Bon, finalement il ne lui a peut-être pas pardonné tant que ça. Il a si peu confiance en elle qu’il ne veut pas la laisser seule avec Jenifer ? Il pense qu’elle va faire quoi ? La tuer ? Cette idée peine Alice. Mais bon, elle l’a cherché. Et elle le sait. Son père s’assoit face à elle et recommence à réfléchir.

-        Je crois que je ne vais pas aller travailler, lance-t-il.
-        Quoi ?! demandent les filles en chœur.
-        Mais pourquoi ? demande Jen.
-        Parce que je ne veux pas te laisser seule ici. Tu ne peux pas te déplacer. Tu vas faire comment ?
-        Si tu me laisses dans le salon, j’ai tout à proximité. Je n’aurais qu’à faire quelques pas pour aller aux toilettes ou dans la cuisine.
-        Mmmh… Si tu dois te lever, prends une béquille dans ta main gauche et appuie-toi dessus ok ? Ne prends pas les deux, tu vas te faire mal. Mais prends-en une quand-même, sinon tu risques aussi de te refaire mal à la jambe.
-        Oui, ne t’inquiète pas, sourit-elle.

Il termine son petit-déjeuner en quelques secondes et court dans la cuisine. Les filles ne comprennent pas ce qu’il fait. Il revient une vingtaine de minutes plus tard, un plat à la main avec des couverts. Il pose le tout sur la table basse et sourit.

-        Alors, je t’ai fait une salade de pâtes pour midi. Tu n’auras pas à te lever. Je t’ai mis tout ce dont tu auras besoin sur la table basse. Je vais te mettre sur le canapé et t’allumer la télé. Mais surtout tu m’appelles au moindre problème, ok ?
-        Oui, ne t’inquiète pas, dit-elle.
-        Je t’appellerai à midi pour savoir si tu vas bien.
-        Calme-toi, ok ? Je peux très bien me débrouiller, sourit-elle.
-        Non, justement, c’est ça le problème. Tu penses que tu peux te débrouiller alors que tu ne peux pas. Ce n’est pas du tout une bonne idée de te laisser seule comme ça. Je vais rester.
-        Je croyais que tu ne pouvais pas annuler tous tes rendez-vous au dernier moment ?
-        Non, mais pour toi je peux.
-        Seb, il faut que tu y ailles. Tu ne vas pas pouvoir rester avec moi pendant un mois. Tu vas bien devoir me laisser à un moment.
-        Oui, mais aujourd’hui c’est trop tôt. Tu es fatiguée, tu as encore de la fièvre et des douleurs importantes.
-        Justement, je vais pouvoir me reposer tranquillement pendant que tu travailleras, sourit-elle.
-        Non, je dois te surveiller. Si tu as un problème et que tu es seule, tu vas faire comment ?
-        Quel genre de problème veux-tu que j’aie ? Je ne peux pas bouger.
-        Ton épaule pourrait se redéboîter…
-        Oh… C’est vrai ? grimace-t-elle en repensant à la douleur.
-        Oui, ça peut arriver si tu fais un faux-mouvement. Tu vois, il vaut mieux que je reste.
-        Non Seb. Si ça arrive j’appellerai les pompiers. Dans tous les cas tu ne vas pas me la remboiter toi-même. Je t’assure que tout va bien se passer. Tu n’as aucun souci à te faire.
-        Tu me promets de m’appeler au moindre problème ? Même si tu penses que ce n’est pas grave. Si tu as mal tu m’appelles ok ? Même en plein milieu de la journée, je peux venir te rejoindre.
-        Je te le promets. Allez, file, tu vas être en retard, dit-elle en l’embrassant.

Il souffle et l’installe comme prévu sur le canapé. Il lui allume la télévision, l’embrasse une nouvelle fois et sort de la maison avec Alice. Avant de fermer la porte, il jette un dernier coup d’œil sur sa belle en espérant qu’elle a raison et que tout va bien se passer.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant