Chapitre 70

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         Il est 5h30 quand Jenifer se fait réveiller par quelqu’un qui frappe à sa porte. Elle se lève difficilement. Sa tête lui fait mal. Elle ne sait pas si c’est le manque de sommeil, ou l’alcool qu’elle a bu hier soir, mais en tous cas, les coups saccadés que donne la personne derrière la porte n’arrangent en rien sa douleur. Elle ouvre la porte et tombe nez à nez avec Kad. Elle le regarde. Ses yeux l’interrogent sur sa présence ici en pleine nuit.

-        Je me venge, rit-il.

Ah, ça y est. Les souvenirs lui reviennent. Le rouge lui monte aux joues.

-        Oh, je suis vraiment désolée pour cette nuit, dit-elle en mettant ses mains sur son visage.
-        Ce n’est pas grave t’inquiète. Mais par contre sérieusement, prépare-toi, tu vas être en retard, dit Kad.
-        Pour aller où ? demande-t-elle.
-        À la gare. On part de l’hôtel dans une demi-heure. Ça fait une demi-heure qu’on est tous debout, mais on a voulu te laisser dormir encore un peu.
-        Merci, souffle-t-elle.
-        Allez, file te préparer, lui dit Kad avant de la laisser.

Et mince. La gare. Le train. Le départ. Ça lui était complètement sorti de la tête. Heureusement qu’ils ont pensé à la réveiller, parce qu’avec tout l’alcool qu’elle avait dans le sang hier soir, elle n’a pas eu l’idée de mettre un réveil. Elle fouille dans son armoire à la recherche de vêtements confortables pour le trajet. De toute évidence, elle va dormir dans le train. Donc autant s’habiller confortablement. Elle trouve un sweat trop grand pour elle et assez chaud avec un jean. Ça fera l’affaire. De toute façon elle n’a pas toute la journée pour se décider. Elle sort ses vêtements de l’armoire et court jusqu’à la salle de bain. Elle prend une douche rapide et froide, histoire de bien éliminer les dernières gouttes d’alcool probablement encore dans son sang et de se rafraichir les idées. Elle enfile rapidement sa tenue et se coiffe comme elle peut. Elle jette ses affaires dans ses valises et les ferment tant bien que mal. Elle fait le tour de la chambre en vérifiant qu’elle n’ait rien oublié, puis, elle sort. Avec ses deux valises et son sac, elle prendra l’ascenseur. Elle appuie sur le bouton et attend qu’il arrive. Garou arrive près d’elle avec ses affaires.

-        Ça y est ? Mademoiselle est réveillée ? demande-t-il en riant.
-        Oui, j’avais un peu bu hier soir, rit-elle.
-        Je sais bien, je t’ai raccompagnée Jen, rit le québécois.
-        Ah purée, c’est vrai, dit Jen honteuse.
-        Et puis il parait que tu es allée chercher des hommes cette nuit, rit Garou.

Oh non. Apparemment les nouvelles vont vite. Plus jamais elle ne boira avec eux. C’était la dernière fois. Ça finit toujours pareil. Comme si c’était toujours elle la plus bourrée… Garou voit que la jolie brune est gênée.

-        T’inquiète, je disais ça pour rire. Je sais très bien que tu cherchais Amel, dit-il en montant avec elle dans l’ascenseur.
-        Mais je ne comprends pas, j’étais la seule à avoir bu ou quoi ? demande-t-elle.
-        Non. On avait tous un peu bu. Mais tu es bourrée plus rapidement que nous, c’est tout, rit Garou.
-        Super… Tu penses que j’ai le temps d’aller prendre mon petit déjeuner ? demande Jen.

Garou regarde sa montre. Il reste 5 minutes avant que le bus ne parte.

-        Si tu te dépêches, on part dans 5 minutes, dit-il.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et Jenifer court en direction de la salle de restauration. Garou n’a même pas le temps de lui proposer de prendre ses valises. Elle est déjà partie. Elle boit rapidement un café. Il est chaud et elle se brûle la langue et l’œsophage, mais tant pis. Elle repose sa tasse et elle court, valises en main jusqu’au bus. Tous les artistes sont déjà à l’intérieur. Seul le chauffeur est dehors. Il se met à applaudir.

-        Je pense qu’on peut applaudir mademoiselle Bartoli. Premier jour où elle est à l’heure, ça se félicite, rit-il.

Il lui prend ses valises et les range auprès des autres avant de la laisser monter. Elle s’installe seule et s’appuie contre la vitre pour reposer ses yeux. Quelques minutes plus tard, Amel lui secoue le bras.

-        Jen ! Réveille-toi, on est à la gare.
-        Hum, râle-t-elle.

Elle se lève et va récupérer ses valises. Pour une fois, le train est à l’heure, alors ils n’attendent pas trop longtemps avant de repartir. Jenifer s’installe avec Amel et Christophe Willem et se rendort presque aussitôt. Les deux chanteurs, installés en face de la jolie brune prennent un malin plaisir à la photographier pendant son sommeil. Il faut bien occuper leurs six heures de train. Mais ils ne tardent pas non plus à tomber dans les bras de Morphée. Après la semaine qu’ils ont passée, un peu de repos leur fait du bien.

         Quand Jenifer ouvre les yeux, ils ne sont plus très loin de la gare de Paris. Elle se frotte le visage et réveille Amel et Christophe. Le wagon est étrangement calme. Intriguée par ce silence, elle se lève et remarque que tout le monde dort. Elle passe alors dans les rangs pour réveiller ses collègues. Arrivée devant Kad celui-ci rigole.

-        Encore toi ?! Ce n’est pas possible, tu remplaces mon réveil ou comment ça se passe ? rit-il.

Elle rit et continue son petit tour. Une fois tout le monde plus ou moins réveillé, le train arrive en gare. Jenifer récupère ses affaires et descend. Ses collègues semblent tous retrouver leurs proches, alors qu’elle ne voit personne. Il faut dire qu’avec sa petite taille, elle ne voit pas grand-chose. Elle s’engouffre dans la foule, cherchant désespérément Sébastien du regard. Elle l’aperçoit un peu plus loin, seul, attendant sa belle. Elle se faufile aussi rapidement que possible entre les gens et se jette dans ses bras.

-        Mon petit chat, tu m’as manqué, dit Seb en la soulevant légèrement.
-        Toi aussi, dit-elle en l’embrassant dans le cou.

Sébastien repose doucement sa belle au sol pour qu’elle salue le reste du groupe. Une fois les au revoir terminés, les amoureux se dirigent vers la voiture du beau brun. Il a pris les affaires de Jenifer et les range dans son coffre. En route vers son appartement, la jolie corse se tourne vers Sébastien et le regarde.

-        Merci d’être venu me chercher, dit-elle.
-        Oh avec plaisir, j’avais envie de te revoir, dit-il. Tu as l’air fatiguée, ça s’est bien passé le trajet ?
-        Oui, j’ai fait une petite sieste, rit-elle. Mais on a fait la fête hier soir, alors je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit, j’avais un peu bu.
-        Oh, mais euh… Tu étais avec qui ? s’inquiète Seb.
-        Avec un peu tout le monde. Mais ne t’inquiète pas, je n’ai pas fait de bêtises si c’est ça ta question.
-        Je te fais confiance mon chat, mais… avec l’alcool, puis les mecs autour… commence Seb.
-        Mais ne t’inquiète pas. Je suis fidèle. Garou, Kad et Patrick ont dû me raccompagner jusqu’à mon lit, mais c’est tout ne t’inquiète pas.
-        Ils se sont mis à trois pour t’accompagner ? Tu étais tant bourrée que ça ? s’étonne Sébastien.
-        Oh, non. En fait Garou m’a d’abord raccompagnée seul. Mais ensuite je n’arrivais pas à dormir alors je suis allée frapper à la porte de Kad en pensant que c’était Amel. Là Patrick est arrivé et ils m’ont raccompagnée pour me faire boire, dit Jen.
-        Je n’ai rien compris à ton histoire, dit Seb. Ils t’ont raccompagnée pour te faire boire ? Tu n’avais pas déjà assez bu ?
-        Non, pour me faire boire de l’eau, rit-elle. Mais je te promets qu’ils m’ont simplement raccompagnée.
-        Je te crois mon chat, je te fais confiance.

Ils arrivent enfin chez Jenifer. Ils montent les six étages avec les deux valises, le sac et le panier repas que Sébastien a prévu pour ce midi. Arrivés en haut, épuisés, ils entrent dans l’appartement et mangent en tête à tête, avant que le beau brun ne reparte travailler. Il laisse alors sa belle faire une longue sieste qui durera toute la journée.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant