Chapitre 116

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        Aujourd’hui nous sommes le vendredi 26 Mars. Cela fait deux semaines que l’accident a eu lieu. Jenifer passe toutes ses journées seule et ne peut toujours pas bouger puisqu’elle a toujours ses attèles et son plâtre. Elle s’ennuie à mourir. Elle trouve de temps en temps de quoi s’occuper quelques jours, mais rien qui la fasse tenir un mois. Alice quant à elle, n’a toujours pas retrouvé son côté désagréable. Ce qui est plutôt plaisant pour la chanteuse. C’est peut-être le seul point positif de cet accident. Certes, la jeune fille garde ses distances avec sa belle-mère, mais c’est déjà mieux qu’avant. Son père et elle se sont expliqués et leur relation va de mieux en mieux. Ce matin ils sont même partis avec une idée en tête puisqu’ils ont prévenu Jenifer qu’elle aurait droit à une surprise quand ils rentreraient. Elle a vraiment hâte de voir ça. Il est 19 heures et ils ne devraient plus tarder à revenir maintenant. En tous cas, elle l’espère parce qu’elle commence à s’impatienter seule, allongée sur le canapé. Un bruit de porte se fait entendre et la jolie Corse se redresse instantanément. Enfin les voilà !

-        Coucou mon chat ! Ça va ?
-        Oui et toi ? Qu’est-ce qui vous a pris autant de temps ?
-        Ta surprise ! Tu es prête ? demande Seb débordant d’enthousiasme.
-        Oui ! crie-t-elle.

Alice sort de la maison et revient en poussant un fauteuil roulant. Jenifer les regarde, déroutée par cette surprise.

-        Euh… merci…
-        Cache ta joie… souffle Seb déçu.
-        Excuse-moi de ne pas sauter de joie à l’idée qu’on me mette dans ce truc, comme une vieille.
-        Mais comme ça on peut aller se promener Jen, dit-il.
-        Je ne peux même pas m’en servir seule. Je ne peux pas le faire avancer. Donc on ne va pas aller se promener. Vous allez me promener. Et je n’ai pas envie qu’on me promène comme un vulgaire chien qu’on sort de temps en temps. Moi j’ai envie de marcher, de courir, de bouger. Pas d’être assise dans ce truc et de me faire pousser, dit-elle les larmes aux yeux.
-        Ne dis pas n’importe quoi mon chat. On ne va pas te promener comme un chien. On a juste pensé que c’était une bonne méthode pour te permettre de prendre l’air. Mais si tu ne veux pas, on ne le fait pas. On n’est pas obligés de l’utiliser. On l’a loué pour te faire plaisir, c’est tout, dit Seb en lui caressant les cheveux.
-        Merci… Mais je ne sais pas…
-        Ce n’est pas grave, tu y réfléchis et puis on verra demain. Ou dimanche. Ce n’est pas pressé. Tu sais quoi ? On va aller manger !
-        Ah bah quand même ! J’ai super faim moi ! s’exclame Jen.
-        Tant mieux parce qu’il y a tous les restes de cette semaine à finir !
-        Super… souffle Alice.
-        Arrête de râler, je n’ai pas eu le temps d’aller faire les courses, alors il n’y a que ça, dit Seb.
-        On passe à table ? Ou je dois encore attendre une demi-heure ? râle Jen.
-        Oui, allez viens, dit-il en la portant jusqu’à sa chaise.

Alice vide le frigo et dépose tous les plats sur la table. Chacun se sert, le repas peut commencer.

-        Attends Jen, je vais te couper ta viande, dit Seb en se plaçant à côté d’elle.
-        Merci…
-        Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-il en riant face à la mine de sa compagne.
-        On dirait que je suis un bébé, ça m’énerve.
-        Profites-en ! Ne crois pas que je serai encore attentionné dans quelques mois, rit-il.
-        Dans quelques mois je te quitterai pour un kiné puisque j’en aurai besoin pour ma rééducation, dit-elle en lui tirant la langue.
-        Mange au lieu de raconter des conneries ! Ça va être froid, dit-il en riant.

Ils terminent leur repas dans la joie et la bonne humeur. Jenifer est tellement heureuse que ce soit le week-end. Elle va enfin avoir de la compagnie. Elle a attendu ça toute la semaine. Quand ils terminent de manger, Alice débarrasse la table pendant que Sébastien aide la jolie brune à se laver. Quelques heures après, tout le monde est au lit et dort profondément. Il est aux environs d’une heure et demie du matin quand Jenifer se réveille en sursaut. Toujours ce même cauchemar qui revient. Elle commence à avoir l’habitude. Cela fait deux semaines qu’elle le fait. Alors, sans bruit, elle se lève et se dirige vers la salle de bain qui se trouve dans le couloir. Elle pousse la porte et s’assoit sur le rebord de la baignoire en veillant à ne pas tomber cette fois. Elle sent peu à peu son souffle se raccourcir et ses respirations devenir plus rapides. Elle se met à trembler et des larmes coulent le long de ses joues sans qu’elle n’y prête réellement attention. Elle met le peu de concentration dont elle dispose à une heure pareille, sur sa respiration. Elle tente de la calmer, mais ce n’est pas chose aisée.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant