Chapitre 106

182 7 4
                                    

         Il est maintenant 8 heures. Sébastien et Alice ont quitté la maison depuis environ une heure. Jenifer s’est endormie peu de temps après, sur le canapé. Il faut dire qu’à cette heure-ci à la télévision il y a des dessins animés et télé-achats. Donc, aucun programme capable de maintenir l’attention de la jolie brune. La sonnerie de son téléphone la tire de son sommeil. À tous les coups c’est Sébastien pour savoir si elle va bien. Elle espère qu’il ne va pas l’appeler toutes les heures, parce que ça va vite l’agacer. Elle prend son téléphone et constate que ce n’est pas le beau brun mais Amélie. Qu’est-ce qu’elle lui veut ?

-        Allo ? dit Jen en décochant.
-        Allo Jen, je t’appelle parce qu’on a un petit problème avec Robin et Adèle. Leur école est en grève et ils ne veulent pas me les prendre. Est-ce que tu pourrais les garder ?
-        Oh, euh… oui, d’accord. Par contre je suis désolée mais je ne vais pas pouvoir venir les chercher. J’ai… un problème de voiture.
-        Ok, je te les emmène alors. À tout de suite, dit-elle en raccrochant.

Et merde… Comment elle va expliquer ça à Sébastien maintenant ? Avec un peu de chance, quand il rentrera ce soir les enfants seront déjà partis et il n’en saura jamais rien. Puis, de toute façon, Robin et Adèle sont sages. Ils lui tiendront compagnie. C’est tout. Quelques minutes plus tard, quelqu’un sonne à la porte. Ça ne peut pas être Amélie. Elle n’a pas pu venir de Melun jusqu’ici en quelques minutes. À moins que quand elle l’ait appelée elle était déjà sur la route ? Et elle aurait appelé plus pour prévenir de leur arrivée que pour réellement demander si c’était possible de garder les enfants ? Jenifer se lève du canapé. Elle a quelques difficultés mais elle essaie d’oublier la douleur provoquée par les mouvements. Elle doit faire vite, Amélie travaille. Alors elle prend la béquille que Sébastien lui a posée sur le canapé et elle se dirige, aussi vite que son corps le lui permet, vers la porte d’entrée. Elle l’ouvre et Robin et Adèle courent vers elle pour se jeter dans ses bras, mais ils s’arrêtent net juste avant.

-        Qu’est-ce que tu as ? demande Adèle.
-        J’ai… Je me suis fait mal, dit Jen.
-        Bon, à ce soir, dit Amélie en partant.

Les enfants entrent et ils se dirigent tous les trois vers le canapé. Jenifer a vraiment du mal à marcher. Les deux petits s’assoient et regardent la chanteuse tenter tant bien que mal d’en faire de même.

-        T’as mal où ? demande Robin.
-        Oh, euh, je… à la jambe, dit-elle.
-        Et pourquoi tu as des trucs sur le bras ? demande Adèle.
-        Parce que j’ai aussi un peu mal au bras.
-        C’est grave ? demande-t-elle.
-        Non, ne t’inquiète pas, ce n’est rien du tout. Ça ne fait presque pas mal, ment-elle.
-        T’as la voix bizarre, remarque Adèle.
-        Oh, euh… oui, ce n’est rien ça, sourit Jen.
-        On va faire quoi alors aujourd’hui ? demande Robin.
-        Ce que vous voulez.
-        On peut dessiner ? demande Adèle.
-        Oui, il faut juste que j’aille chercher les feuilles et les crayons en haut.
-        Non mais on va y aller Jen. Sinon on en a pour trois heures, rit Robin.

Les deux enfants montent chercher ce dont ils ont besoin. Ils reviennent quelques minutes plus tard et s’installent sur la table basse pour dessiner. Jenifer pousse tout ce que Sébastien lui a mis dessus pour leur faire de la place. Quand cette activité commence à les lasser, les enfants lèvent la tête vers la jolie brune.

-        On pourrait aller jouer au foot dehors ? demande Adèle.
-        Non, tu vois bien que Jen elle ne peut pas jouer, avec son plâtre elle ne pourra rien faire, dit Robin.
-        Justement, peut-être que cette fois elle ne gagnera pas, rit Adèle.
-        Non mais de toute façon il fait trop froid pour le moment ma puce, sourit Jen. Cet après-midi s’il fait meilleur.

Robin la dévisage. Même lui a compris que ce n’était pas une bonne idée que Jenifer joue au football. Mais devant la petite bouille d’Adèle, elle n’a pas pu refuser.

-        Je vais aller préparer le repas pour midi, dit Jen.
-        Tu es sûre ? demande Robin.
-        Oui, il faut bien qu’on mange, rit-elle.
-        Mais il y a une salade de pâtes là, dit-il.
-        Oui, mais il n’y en aura pas assez pour nous trois.
-        On va t’aider alors ! dit Robin.
-        Ne vous sentez pas obligés, vous pouvez jouer.
-        Non, mais on aime bien t’aider, dit Adèle.

La jolie brune sourit et se relève difficilement. Elle grimace même un peu. Robin et Adèle la regardent bizarrement. Comme s’ils avaient peur.

-        Eh ben, c’est quoi ces têtes ?
-        Tu vas guérir bientôt ? demande Adèle.
-        Mais oui, très bientôt.

La petite fille sourit, mais son frère lui, semble perplexe. Ils se dirigent tous vers la cuisine. C’est là que tout se complique. Entre la béquille dans la main gauche et le bras droit en écharpe, ça commence à devenir difficile de faire quoi que ce soit. Alors, elle pose la béquille et retire son écharpe. Juste pour couper les légumes. Ce sera rapide. Ce n’est pas dramatique. Les deux petits l’aident. Elle fait tout cuire et remue de la main gauche. Elle a fini par remettre son bras droit en écharpe, la douleur commençait à se faire ressentir. Une fois que tout est prêt, Robin et Adèle mettent la table. Ils s’apprêtent à manger quand le téléphone de Jenifer sonne. C’est Sébastien. Elle demande aux enfants de ne pas faire de bruit et décroche.

-        Allo ? dit-elle.
-        Coucou mon chat, tout va bien ?
-        Oui, c’est parfait.
-        Tu as dû te lever ?
-        Oh… Presque pas, ment-elle.
-        Tu ne t’es pas fait mal ?
-        Non, non, ne t’inquiète pas, tout va bien.
-        J’espère. Tu ne t’ennuies pas trop ? demande-t-il.
-        Oh non, j’ai trouvé de quoi m’occuper…
-        Ah oui ? Tu fais quoi ? Pas de conneries j’espère. Tu sais que tu ne dois pas bouger Jen. Je ne rigole pas.
-        Oh oui, oui, ne t’inquiète pas. Je ne bouge pas. Je… Je regarde la télé. Puis je me repose. C’est tout.
-        J’espère. Bon je te laisse alors. J’essaierai de ne pas rentrer trop tard ce soir.
-        Non mais, tu peux rentrer tard, ce n’est pas grave. Tu sais, je gère. Puis, il y aura Alice, je ne serai pas seule.
-        Justement, il y aura Alice. Bon, je dois vraiment te laisser mon chat. Bisous, je t’aime à ce soir. Et fais attention à toi, dit-il en raccrochant.

Ouf ! Elle a cru qu’il allait lui faire passer un véritable interrogatoire. Elle déteste lui mentir. Mais en même temps, elle ne peut pas lui dire la vérité. Il la tuerait. Puis il risquerait que s’en prendre à Amélie et Éric. Alors que ce n’est pas leur faute s’il y a grève et que personne ne peut leur garder les enfants.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant