Chapitre 74

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         Il est 6 heures quand le réveil sonne dans la chambre de Sébastien. Ce dernier ouvre difficilement les yeux. Il faut dire que ça ne fait que très peu de temps qu’il s’est rendormi après cette nuit plus qu’agitée. Jenifer est contre lui, visiblement encore endormie. Il éteint alors rapidement son réveil pour éviter de la déranger dans son sommeil puis il se lève. Pendant qu’il prend ses habits dans son armoire, la belle brune s’avance derrière lui et se blottit contre son dos. Surpris, il se retourne et voit un visage d’ange le regarder dans les yeux en souriant.

-        Coucou mon petit chat, je t’ai réveillée ? demande Seb. Tu peux retourner te coucher, considère que tu es ici chez toi.
-        C’est gentil, mais je vais me lever, dit-elle. J’ai toute la journée pour dormir, mais comme ça au moins je prends le petit-déjeuner avec toi.

En guise de réponse, Sébastien l’embrasse et lui tend des vêtements.

-        Tiens, j’ai ce sweat qui peut t’aller, et peut-être ce jogging, il se resserre au niveau de la taille, essaie-les, dit-il.

Il part se doucher pendant que Jenifer, toujours dans la chambre met les habits de Sébastien. Le sweat est trop grand, mais ce n’est pas dérangeant. Le problème c’est le jogging. Au-delà du fait qu’il soit bien trop long pour elle et qu’elle marche sur le bas, il ne tient pas au niveau de la taille. Si elle le lâche, il tombe. Elle tire sur les cordes pour le serrer mais rien n’y fait. Le beau brun sort de la salle de bain et regarde la chanteuse en riant.

-        C’est vraiment trop grand, rit-il. Approche, je vais essayer d’arranger ça.

Elle va près de lui et il se baisse pour plier le bas de jogging afin d’éviter qu’elle marche dessus et qu’elle trébuche. Puis, il se relève et essaie tant bien que mal de resserrer le pantalon au niveau de la taille. Mais même en tirant au maximum, c’est beaucoup trop grand.

-        Écoute, aujourd’hui tu n’as rien à faire, alors tu manges tout ce qu’il y a de comestible dans la maison, et ce soir, quand tu auras pris une dizaine de kilos, le jogging tiendra, rit Seb.
-        Pff, t’es bête, rit Jen.
-        Non mais plus sérieusement, on va aller emprunter un pantalon à Alice.
-        Euh, non mais sinon ce n’est pas grave. Je ne mets que le sweat, ça me fait une robe, dit-elle.
-        Non mais on est en février Jen, il fait froid. Tu ne vas pas rester comme ça. Allez, viens.

Elle le suit tout en tenant le jogging pour ne pas le perdre en route. Ils s’approchent de la chambre d’Alice. Sébastien frappe mais personne ne répond. Il finit alors par ouvrir la porte et il constate que sa fille n’est pas là. Ils descendent et trouvent l’adolescente, à table, en train de prendre son petit-déjeuner. Elle est dos à eux et ne les voit pas arriver.

-        Coucou Lili, dit Seb.
-        Salut papa, ça va ? demande-t-elle en se tournant vers son père.

Son regard change. Pendant quelques secondes elle semble surprise à la vue de Jenifer. Mais assez rapidement, ce n’est plus la surprise qu’on lit dans ses yeux mais la colère, peut-être même la haine. Son regard est noir et avant même que son père ait le temps de répondre à sa question, elle ajoute :

-        Qu’est-ce qu’elle fait là ?!
-        Je suis allé la chercher cette nuit. Il y a eu un incendie dans son immeuble alors elle va vivre ici quelques temps, dit Seb.
-        Elle ne peut pas aller à l’hôtel ? demande Alice froidement.
-        Non, elle va rester ici, avec nous. Et j’aimerais que tu l’accueilles un peu mieux s’il te plait Lili. D’ailleurs, elle n’a pas d’habits, tu peux lui prêter un pantalon s’il te plait ? demande Sébastien.
-        Papa, dis-moi que tu rigoles ?!
-        Non, tu vois bien qu’elle n’a rien Lili. Elle a essayé mon jogging, mais ça ne lui va pas, regarde, dit-il en montrant le bas de Jen.
-        Ah non mais c’est mort, vous ne prenez pas mes habits, dit Alice agacée. Imagine sa connerie est contagieuse.

Jenifer qui assiste à la scène reste silencieuse. Elle a une folle envie d’écouter Alice et d’aller à l’hôtel. Mais dans tous les cas elle ne peut pas. Elle n’a pas de quoi payer, elle n’a rien. Elle n’a que son téléphone portable. Et puis elle ne peut pas partir comme ça, alors que Sébastien est venu la chercher en pleine nuit. Il a l’air de tenir à ce qu’elle reste. Mais la belle brune ne se sent pas du tout à son aise face à Alice. Et ça, le beau brun semble l’avoir remarqué. Pour la toute première fois, il tient tête à sa fille. Il va même jusqu’à l’engueuler.

-        Bon Alice ça suffit ! C’est toi qui dis des conneries en l’occurrence là ! Je te demande d’aller chercher un pantalon pour Jen, donc tu y vas tout de suite, est-ce que c’est clair ? hurle Seb.

La jeune fille se lève et monte dans sa chambre.

-        Et elle restera aussi longtemps qu’elle le voudra, je te préviens. Ici c’est chez elle à partir de maintenant, ajoute Sébastien en criant.

Jenifer est surprise. Mais agréablement. Il a pris sa défense. Il faut dire qu’il a eu tellement peur pour elle cette nuit, qu’il vaut mieux éviter de s’en prendre à sa belle aujourd’hui. Peu de temps après, Alice redescend avec un pantalon dans la main. Elle le jette au visage de Jenifer et part au collège en claquant la porte. Sébastien souffle.

-        Je suis désolé, dit-il.

Jenifer ne répond pas et enfile le pantalon. Alice est plus grande qu’elle alors c’est encore un peu trop long et large, mais ça va déjà mieux.

-        Viens, rit Seb.

Il plie de nouveau le bas du pantalon et le lui resserre à la taille.

-        Là, c’est déjà mieux, rit-il. Bon si j’ai bien compris, quand je vais t’acheter des vêtements ce soir je te prends du 10 ans, c’est ça ?

Jenifer lui tire la langue et ils rient tous les deux. Ils se mettent ensuite à table et prennent tranquillement leur petit-déjeuner avant que Sébastien aille travailler. Une fois seule, la brune s’installe sur le canapé. Elle s’apprête à s’endormir quand elle reçoit un appel. C’est David. Elle l’avait complètement oublié.

-        Allo ? dit-elle en décrochant.
-        Oui Jen, comment ça va ? C’était bien les Enfoirés ? demande David.
-        Ça va et toi ? Eh bien écoute, oui, c’était sportif, mais c’était bien, rit-elle.
-        Ok tant mieux. Bon je t’appelle parce que tu peux revenir en studio. J’ai passé toute la semaine dernière à parler avec Thibaut et Laurent. Ça devrait aller mieux entre eux. Hier ils ont travaillé ensemble toute la journée dans le calme. Alors, je me suis dit que tu pouvais revenir, dit-il. J’ai failli t’appeler hier, mais je t’ai laissée te reposer un peu.
-        Merci, c’est gentil. Du coup vous avez besoin de moi quand ? demande Jen.
-        Sachant que c’est toi la chanteuse, tout le temps, rit David. Non plus sérieusement si tu peux venir aujourd’hui, ce serait cool.
-        Euh, oui, alors comment dire, là ça va être compliqué, dit Jen. Je ne peux pas venir et je ne sais pas quand je pourrai parce que je n’ai plus vraiment de voiture actuellement.
-        Ah mince, bah je peux venir te chercher si tu veux, dit-il.
-        C’est gentil, mais je ne suis pas chez moi et puis, je n’ai pas de vêtements. Enfin si mais ce ne sont pas les miens et ils sont trop grands. Je ne peux pas sortir comme ça, rit Jen.
-        Euh, alors, soit j’ai manqué un truc, soit je ne comprends pas. Comment ça tu n’es pas chez toi et tu n’as pas d’habits ? Tu es où là ? demande David légèrement inquiet.
-        Je suis chez Sébastien.
-        Et tu y es allée sans habits ?!
-        Non, enfin j’étais en nuisette, rit Jen.
-        Mais pourquoi ?
-        Parce qu’il y a eu un incendie cette nuit dans mon immeuble et que je n’ai pas pu prendre d’affaires.
-        Quoi ?! Mais tu vas bien ? s’affole David.
-        Mais oui, rit-elle. Sébastien est venu me chercher et je reste chez lui, le temps que mon appartement soit de nouveau habitable. Sauf que je n’ai rien du tout, alors il va aller me chercher des affaires ce soir.
-        Donc on pourra avoir l’honneur de ta présence demain ? demande David.
-        Eh bien je ne sais pas, puisque je n’ai pas de moyen de locomotion. Je ne peux même pas prendre un taxi, je n’ai pas mon argent, rit Jen.
-        Envoie-moi l’adresse, je viendrai te chercher, dit David.
-        Oh merci, alors je serai là.
-        Parfait, je vais te laisser, parce que les trois autres m’ont entendu te parler et ils commencent à s’inquiéter pour toi. Donc je vais aller leur expliquer, rit-il.
-        Merci, embrasse-les de ma part, à demain.
-        À demain, dit David avant de raccrocher.

Y'a comme un hic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant