Les cloches de Plougastel ~ Chapitre 1

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Sur toute la presqu'île bretonne, on n'avait de cesse de s'interroger : mais où sont donc passées les cloches de l'église ?

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Sur toute la presqu'île bretonne, on n'avait de cesse de s'interroger : mais où sont donc passées les cloches de l'église ?

Bien entendu, la plupart des Plougastels se doutaient bien que leur retrait était survenu dans un but de sécurité publique : en effet, il n'était pas impossible que l'un de ces quatre énormes corps de bronze ne se détache puis dégringole au sol et blesse – ou pire – un ou plusieurs passants.

Cependant, le mystère quant au lieu où elles avaient été entreposées n'avait toujours pas été élucidé.

Au vu de cela, deux sœurs prénommées respectivement Clémence et Élodie avaient choisi d'occuper leur été à découvrir ce qu'il en était.

Après avoir interrogé le curé et quelques uns des plus fidèles paroissiens, elles décidèrent de se rendre au petit village de Kéramenez.

Effectivement, selon la vieille Mme Prigent, elle aurait aperçu – de loin – ce qui pouvait bien être des grosses cloches en ce lieu.

Toutes excitées, les deux très jeunes femmes marchèrent donc joyeusement jusqu'à apercevoir de très loin une énorme grotte qu'elles n'avaient pas le souvenir d'avoir déjà vu.

Natives de Plougastel, elles s'interrogèrent du regard puis, d'un commun accord tacite, orientèrent leurs pas vers le colossal amas rocheux.

Soudain, Clémence – la sœur cadette – questionna son aînée quant à la possibilité que les cloches y soient entreposées.

Mettant de côté les doutes de la retraitée à moitié sourde et aveugle, la jeune femme aux longs cheveux blonds légèrement éclaircis par le soleil argumenta à peu près correctement ses propos.

La cavité était visiblement assez grande pour abriter de pareils instruments, disait-elle.

Nonobstant le fait évident que ni le maire ni qui que ce soit n'aurait un quelconque intérêt à cacher au fond d'une grotte les cloches récemment enlevées de l'église communale, Clémence transforme de plus en plus ce qui aurait presque pu être une hypothèse vraisemblable en ce qui se termina par des élucubrations plus proches d'un récit de fiction que de la réalité.

Tout en l'écoutant avec attention, sa grande sœur hochait la tête.

Après tout, personne a priori ne savait – hormis peut-être la vieille fidèle – où pouvaient bien être ces cloches.

Le maire étant en vacances durant trois semaines, il leur était impossible de le rencontrer : elles lui avaient donc écrit un courrier.

Concernant les autres employés communaux, aucun d'eux n'avaient souhaité échanger à ce sujet.

Les cloches avaient été retirées et déplacées ailleurs, voilà tout.

Nul intérêt de partir à la recherche de ces cloches...

Les deux sœurs ne pouvaient donc compter que sur elles-mêmes et, selon elles, la grotte offrait le lieu parfait à ces quatre objets encombrants.

Pourquoi donc aurait-il fallu les cacher ?

À cette question, ni Clémence ni Élodie ne pouvait donner d'explication sensée.

Cependant, leur instinct en était désormais persuadée : la mystérieuse cavité minérale n'avait pas été construite là par hasard.

Comme elles ne voyaient pas d'autre raison que celle qu'elles prenaient automatiquement pour vrai d'entreposer ici-même ce genre de structure, elles accélérèrent alors la vitesse de leurs pas en direction de la caverne démesurée.

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