Blanche-Neige ~ Chapitre 65

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Seul le bruit des sabots des chevaux résonnait dans la nuit, tandis que Judicaël réfléchissait à toute vitesse

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Seul le bruit des sabots des chevaux résonnait dans la nuit, tandis que Judicaël réfléchissait à toute vitesse.

Évidemment qu'au bout du chemin, ce n'était pas Éléonore que ce comte allait revoir.

Dans le meilleur des cas lui et Stelyos pleureraient l'un et l'autre le même membre de leur famille...

Pour l'heure, le faux petit garçon n'avait qu'à diriger la troupe de gardes de Varde en direction de ceux généreusement confiés par Helori V à sa femme.

Qui, évidemment, en faisait fort bon usage...

Là par exemple, ceux-là allaient bientôt savoir ce qu'il advenait lorsque la royauté reprenait la main sur l'un de ses fiefs.

Effectivement, la belle Sloane d'Écosse abhorrait l'idée que ses sujets aient à répondre d'un autre chef que de sa personne.

Heureusement que son puissant roi n'avait que peu de caractère...

En attendant, son petit serviteur menait à bien l'une des missions les plus importantes qu'il ait jamais eu à effectuer.

Née fille - et évidemment se considérant intérieurement comme telle -, Judicaëlle avait tôt fait de découvrir comme il était dangereux pour un être humain de naitre féminin.

D'autant plus quand son environnement n'était d'autre lieu que la Décharge.

Depuis ses trois ans, l'enfant avait par sécurité appris, sur conseil d'une certaine Fany, qu'il valait mieux que le moins de personnes possibles sachent qu'il était en réalité une fille.

Même pour un si petit individu la différence avait suite à ce changement été flagrante et depuis, jamais l'idée de dévoiler à nouveau sa véritable identité ne lui était venue à l'esprit.

De toute manière, comme tout déchet, il n'en possédait stricto sensu pas au sens juridique du terme.

Son existence n'était inscrite nulle part, dans les registres du palais.

Et sa renommée était bien trop faible à ses débuts pour que quiconque se souvienne de la petite fille permettant de détourner l'attention d'une victime en vue de son enlèvement.

Tout comme personne ou presque à la Décharge ne se rappelait de la mominette ayant permis à maintes reprises à de fieffés gredins de filer entre les doigts d'une justice populaire possédant ses propres règles.

En effet, bien que nul gendarme, juge ni policier formels n'existent au sein de la Décharge, ce rôle était en partie porté par les chasseurs de prime.

Les sœurs Ciarati disposaient toujours d'un certain espoir lorsqu'elles découvraient un jeune déchet en proie à la misère, qui finalement débarrassé des ailes faussement protectrices d'un criminel sans vergogne s'ouvrait légèrement à elles.

Néanmoins, à chaque fois que l'un de ces profiteurs périssait, un autre mettait la main sur cette denrée rare, mettant à mal leurs efforts de remise dans le juste chemin.

En effet, de nombreux enfants ne dépassaient pas la première année, dans pareille jungle de saletés.

Judicaël avait lui réussi avec succès à s'extirper pour le moment partiellement de son trou.

Il bénéficiait en effet de la protection indirecte de Sloane d'Écosse, qui l'avait embauché peu de temps après son mariage avec le roi du Danemark aussi duc de Bretagne.

La descendante directe du roi d'Écosse, lui aussi remarié savait pertinemment que personne ne se méfierait avant un bon bout de temps de pareil sucre d'orge.

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