Blanche-Neige ~ Chapitre 77

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La hache striait la terre foulée par Skander, toujours en compagnie de son répugnant baluchon

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La hache striait la terre foulée par Skander, toujours en compagnie de son répugnant baluchon.

Il aimait cette sensation, celle qui annonçait l'accomplissement d'une tâche, d'un travail bien fait.

Rendre justice aux victimes par ricochet de ce déchet ne l'émouvait pas le moins du monde.

Néanmoins, ces dernières et sa personne se retrouvaient sur l'objectif final.

L'Albanais y gagnerait tranquillité, popularité et prospects, sans compter évidemment la prime offerte par la plus riche des mères éplorées.

Datila tuait bêtement, sauvagement, à l'aveugle.

En véritable bête féroce, c'était le sang pur qui activait ses prises de décision.

Le problème en la circonstance était que ledit sang appartenait bien à un homme, une femme, un adolescent ou un enfant.

Et qu'à la Décharge, la tradition voulait que l'on se fasse justice soi-même.

En l'occurrence, Jamarcus Datila n'était vraiment pas n'importe quel spécimen.

Il était si cruel, si violent, si infect qu'il avait réussi l'exploit d'être haï de la quasi entièreté de ce pays rejeté par la société auquel à la base il appartenait...

Skander sifflotait donc gaiement.

Calypso était fort riche, elle qui exploitait les hommes comme les femmes au cœur même du duché dépourvu de duc.

Cette drôle de femme à la tresse sombre et épaisse avait réussi l'exploit de dépasser l'âge du surprotégé Einar de Varde.

Contrairement à lui, la dame de fer n'avait jamais eu à prêter la moindre allégeance à quiconque, pour s'élever et devenir fortunée.

Sa particularité était ailleurs : ses nombreux filles et fils n'avaient eu de cesse d'accroître son pouvoir.

Actuellement, elle était certainement la figure la plus proche d'une autorité organisée, au sein de la Décharge.

Elle-même n'avait jamais travaillé au sens propre du terme, excepté pour diriger le clan qu'elle avait en assez bonne partie formé.

Cependant, le sort subi par l'une de ses filles la liait malgré elle à Datila.

Subséquemment à la fin violente et barbare qu'elle avait sans raison aucune - pas même l'argent - connu, l'activité de chasseurs de prime de sa famille n'avait eu de cesse de se développer.

Toutefois, parmi tous les déchets retrouvés par leurs soins, et livrés aux proches des tués - contre d'épaisses liasses évidemment- l'homme dont la tête trainait sur l'épaule de Skander était bien l'un des rares sur lesquels jamais ils n'avaient réussi à mettre la main.

Là, l'albanais y voyait un moyen de dénicher un complice exemplaire pour sa seconde quête.

Peut-être ne se donnerait-il même pas la peine d'essayer de vendre son trophée à un autre clan, potentiellement encore plus offrant.

Son esprit l'encourageait à se diriger vers Calypso, lui qui ne désirait que s'enrichir rapidement n'avait pas énormément d'intérêt à aller promener un bien aussi sensible dans toute la contrée...

Ses pas s'accélérèrent soudain.

Maintenant qu'il sentait concrètement l'odeur de l'argent qui l'attendait, le meurtrier invétéré ne cherchait plus qu'à se précipiter.

Voler une calèche ou un cheval ?

Trop risqué, bien qu'expérimenté Skander préférait limiter les risques de se faire attraper.

Car en son pays, sa tête à lui aussi était férocement réclamée.

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