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Approchant de abords de la demeure l'ayant vu naître et grandir, Stelyos eu soudain une excellente idée.
Et si en plus d'un cheval, il emmenait avec lui l'un des chiens utilisés principalement pour la garde ?
Ceux-ci le connaissaient bien et, bien qu'ils le considéraient moins comme leur maitre que Géryon du fait du manque de proximité de leur relation, il n'en demeurait pas moins qu'a priori, Stelyos n'aurait pas de mal à se faire obéir de l'un d'entre eux.
De ce fait, le garçon n'aurait plus l'obligation d'attendre une durée indéterminée aux alentours du terrier de Panpan : le limier se chargerait de retrouver ses sœurs.
À moins que seules leurs empreintes ne suffisent à remonter la piste ?
Stelyos en doutait, car si même les pas d'Éléonore avaient été mêlés à d'autres, rien n'empêchait ceux d'Arabella, Blanche et Cléophée de connaître le même sort.
Bien camouflé derrière de hauts buissons vert sombre et touffus, le petit prince réfléchissait.
Comme il s'y attendait, les gardes tournaient en rond, une baïonnette à la main.
Certains étaient accompagnés d'un chien, d'autres pas, et bien que paradoxalement Stelyos soit leur maître, il craignait plus que ceux-ci le repèrent que les hommes casqués.
Le frère de Blanche savait qu'il devait agir, et vite.
De ce fait, il attendit que plus aucun gardien ne regarde dans sa direction pour se précipiter vers l'arrière du château.
Là, personne ne le surprit.
Ayant encore été un habitant des lieux officiel quelques heures en arrière, les chiens ne s'étaient même pas donnés la peine de signaler sa présence.
Il connaissait l'emplacement de leur réserve mais tout d'abord, Stelyos se ruait vers les écuries où il l'espérait aucun domestique équestre ne se trouvait.
Néanmoins, il pouvait espérer que même s'il en croisait un, celui-ci ne lui pose aucun souci.
Peut-être que sa marâtre attendait le retour de son père pour annoncer publiquement que ses beaux-enfants n'appartenaient plus à la famille royale.
Qu'inventerait-elle pour justifier ceci ?
Qu'ils s'étaient noyés dans la rivière ?
Que Géryon, rendu fou par l'âge s'était attaqué à eux après qu'on ait découvert qu'il était également atteint de la rage ?
La reine était en effet aussi belle que rusée.
Perfide, elle était manifestement prête à toutes les bassesses possibles pour assurer son ascendant.
Car selon les lois du royaume, en cas de décès du monarque, son enfant légitime le plus âgé montait sur son trône.
Corollairement, la belle Sloane retournerait donc dans son Écosse natale bien moins riche et étendue que la Scandinavie d'Helori V si ce dernier venait à casser sa pipe notamment comme Charles VIII...
Et ça, il en était hors de question pour cette femme vaniteuse, ambitieuse et opportuniste.
Concernant Stelyos, l'enfant atteignit enfin l'entrée des écuries.
Avec un soulagement qu'il exprima par un long soupir de satisfaction, il trouva les lieux vides.
Pas un cheval n'était prêt à être monté, ce qui démontrait bien l'absence de présence d'un garçon d'écurie.
Stelyos était suffisamment malin pour préparer sa monture de manière succincte.
Passant un simple collier autour de l'animal, il sauta alors sur son large dos non sans manquer de se blesser, juste avant que le son d'une paire de bottes faisant son entrée dans les lieux ne le raidisse.
