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- Tu veux vraiment passer en premier ? demanda l'ainée relative à Panpan.
Celui-ci acquiesça.
Il avait besoin en urgence de savoir ce qu'il était advenu de ses famille et amis.
Évidemment tout ceci était tout ou presque aussi angoissant et triste pour les enfants.
Alvine constituait une sorte de maman secondaire pour eux, et ce d'autant plus depuis que la reine Xynthia les avait quittés.
Traversant la brume encore épaisse là où leurs disparus du sous-sol se trouvaient initialement, avant l'explosion, le quatuor hurlait à pleins poumons les noms des présents.
D'après les dires du lapin de garenne, en toute logique bouleversé mais également en proie à l'espoir d'où en découlait une forme de déni, sa famille se trouvait là en train de préparer le repas du midi - composé entre autres de fruits à coque comme l'espérait Yuka - lorsque par l'un des autres accès au terrier, cachés et connus uniquement des habitants et invités de ces derniers, une curieuse boîte avait été déposée soudainement dans la cavité.
Suite aux appels de Blanche survenus l'instant d'après, la communauté forestière avait naturellement cru que l'objet s'avérait être un cadeau offert par celle-ci.
Quelle ne fut pas la surprise des animaux lorsque la boîte en bois s'était soudain mise à exploser !
Hélas, il n'en restait plus un seul en vie pour témoigner, et encore moins pour leur expliquer en quoi cette caisse chargée de dynamite discrètement reliée à un fil invisible plaqué contre la roche avait soudainement transformé cette joyeuse myriade d'habitants de la forêt en barbecue.
Effectivement, à l'orée de la scène de crime, on pouvait en effet distinguer les quelques « chanceux » ayant eu la chance de périr carbonisés.
Leurs cadavres gisaient là, noirs comme le charbon en temps habituel usité par certains hommes afin de les dévorer...
Panpan refusa de reconnaître la réalité, tout comme ses compagnons de recherche.
Ignorant donc les preuves matérielles situées juste sous leurs yeux, action facilitée par la brume qui, il est vrai néanmoins, commençait à un peu trop bien s'estomper...
Enfin, on arriva au centre du carnage.
Neven et Mathieu en bons professionnels avaient si bien exécutés leur coup qu'hormis des cendres, pas une trace du crime commis n'était flagrante.
- Où est-ce qu'ils se sont enfuis ? murmura alors Panpan, toujours si peu enclin à accepter son statut de dernier membre vivant - hors humain - de sa communauté.
Le lagomorphe au pelage gris et blanc refusait tout bonnement de croire qu'en si peu de temps, ce qui lui était le plus cher avait pu disparaître, s'évaporer, exploser tel un pétard le soir du 14 juillet à cause d'on ne sait quel désaxé.
Carméla enchaina donc les éternuements - toute cette fumée agressait méchamment ses sensibles muqueuses nasales - tandis que tout le groupe traversait le terrier.
- Où est-ce qu'on va ? demanda Yuka d'une petite voix.
Elle rêvait d'un bon repas et d'une longue sieste jusqu'aux récents événements...
- Loin d'ici, lui répondit Panpan d'un ton ferme.
Le petit lapin ne supportait plus cette abominable odeur de fumé...
