Pygmalion ~ Chapitre 14

1 0 0
                                    

Yalo n'eut aucun mal à dénicher des vêtements en taille XS pour Galatée. Décidément, ce sous-sol possédait sûrement d'innombrables secrets même pour son propriétaire... Après tout, celui-ci avait traversé des siècles, des générations de membres d'une même famille ultra bourgeoise.

Peut-être la folie meurtrière était-elle contagieuse ? Peut-être que ces murs joliment recouverts de peinture ou de papier peint selon les pièces vous transmettaient une malédiction vous poussant à séquestrer et tuer des êtres humains ?

Quoi qu'il en soit, le chirurgien balança distraitement une pile de vêtements - lingerie simple et vieillotte comprise - à Daniela puis réitéra ses propos.

Il sortait de la pièce et respectait son intimité en fermant la porte, en contrepartie la détenue s'engageait à ne pas tenter de s'échapper. Encore une fois, les deux parties au contrat respectèrent leurs engagements réciproques. La jeune infirmière à la crinière couleur caramel le rejoignit alors simplement puis le laissa la conduire dans ce qui constituait jusqu'ici une chambre pour elle.

C'est alors que Daniela osa l'impossible. Contemplant froidement l'enveloppe au regard vide de celle qui n'avait pas su user de sa belle tête correctement, la jeune femme demanda au psychopathe s'il serait possible qu'elle ait une chambre rien qu'à elle.

En effet, se justifia-t-elle, l'odeur d'urine était atroce. De plus, elle le rassura en ajoutant que s'il le désirait, elle pourrait barricader elle-même la pièce où elle élirait domicile. Bien entendu, Yalo disposerait de la clé de sa chambre lorsqu'elle ne s'y trouverait pas.

Le médecin se frotta le menton d'un air dubitatif. Il était vrai que l'odeur du jus de reins de cette même femme qui lui demandait ce service était puissant. Aussi, en tant que médecin - d'autant plus spécialiste de l'obésité - il était plus que bien placé pour connaître les dégâts de la sédentarité.

In fine, un Yalo tout sourire accéda à la demande de Daniela, qui lui rendit sa constance sympathique. Ignorant soudain le macchabée étendu au sol, il mena son invitée jusqu'à ses tout nouveaux quartiers.

Ayant plus ou moins bien exploré ces endroits souterrains, le médecin ne les connaissait pas tous par cœur. Néanmoins, il retrouva assez facilement l'emplacement d'une grande chambre spacieuse donnant directement sur l'arrière de la maison - là où il était possible de placer des fenêtres...

Subséquemment, il laissa Daniela s'occuper comme elle le pouvait avec ce qu'elle trouverait. Être libre de ses mouvements - et en vie bien sûr - constituait déjà un luxe pour la jeune femme, tout comme le fait d'avoir retrouvé une hygiène descente, cela bien qu'elle n'ait pas pu pour le moment se laver les dents, depuis son enlèvement.

Soudain, son ventre se mit à gargouiller. Dans une pièce tout près, elle entendait le craquement désagréable d'objets que l'on retirait de là où ils étaient enfoncés. Bientôt, un Yalo les mains chargées de lattes sous le bras la retrouva, un marteau et des clous à la main.

Évidemment, bien que leurs rapports se soient améliorés en un éclair, le sociopathe tenait toujours à se protéger...

Vantablack 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant