En conséquence, la mère et la fille hurlèrent d'horreur en chœur.
La créature traversa enfin la pièce, puis s'approcha doucement d'elles non sans maintenir son regard assassin.
Figées de terreur, elles se voyaient déjà mâchonnées de toute part par ce loup humanoïde.
À leur grande surprise, un homme passant par là jeta une lampe contre le dos chevelu du loup-garou.
Étonné et en colère, la bête modifia alors sa prochaine cible et, dans un grognement féroce, se tourna alors vers l'impudent ayant osé l'attaquer.
La petite trentaine, vêtu d'un ensemble blanc immaculé et portant une paire de lunettes aux verres brillantes à travers desquelles deux yeux bleus étincelaient, l'un des médecins à bord tenait à la main ce qui ressemblait à un morceau de poutre long et fin.
La lampe roula sur le sol au moment où le monstre se jeta d'un bond contre l'homme.
Violette étouffa un cri tandis que Laodice imita son sauveur.
Saisissant la lampe de chevet posée sur la table de chevet collé au lit de sa mère, elle la balança violemment contre le dos du monstre.
La gueule de ce dernier frôlait la gorge du docteur lorsque son dos fut une nouvelle fois secoué par un choc imprévu.
Grognant de rage, le lycanthrope se retourna encore, sous l'œil terrifié de l'homme allongé au sol.
La bave de l'animal, mélangée au sang de ses précédentes victimes - qui jonchait également le sol et les murs du couloir - avait plus que souillé sa blouse immaculée.
Lorsque la bête se tourna vers les deux femmes, il ramassa son morceau de poutre - brisé par cette même bestiole - puis l'abattit d'un coup brusque et puissant contre les pattes arrière de la chose.
Cette dernière gémit de douleur, avant de se laisser tomber sur le sol.
Laodice et une Violette toute retournée sortirent alors précipitamment de la cabine au mur plus que défoncé.
Elles remercièrent l'inconnu, mais à leur grande surprise, il refusa de les accompagner.
Visiblement, le jeune médecin désirait d'abord en finir avec la bête tueuse et anthropophage.
C'est alors qu'elles découvrirent l'horreur des lieux.
Même dans leurs pires cauchemars, jamais leur esprit n'aurait pu imaginer pire tableau.
Étendus contre le sol ou assis contre le mur, une ribambelle de corps massacrés coloraient le couloir aux murs recouverts d'une peinture crème.
Le blanc légèrement jaune des cloisons était éclaboussé d'une substance écarlate dont la provenance ne faisait aucun doute.
Les yeux grands ouverts dans une expression de terreur absolue, une femme d'âge mur fixait d'un œil vitreux un point non loin de la coiffeuse et de sa mère.
Attrapant la main de l'autre, Violette et Laodice traversèrent en courant le couloir reliant l'un des quartiers abritant des cabines.
Sans savoir avec précision où elles allaient, elles décidèrent enfin de se rendre à l'air libre, le plus proche possible de la mer.
Comme si se rapprocher de l'océan empêcherait une quelconque créature plus ou moins cannibale de leur faire connaitre le même sort que celui des innombrables corps morts qui jonchaient les alentours de leur chambre.