Inunaki ~ Chapitre 14

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L'accès à l'autre entrée était confectionnée de la même manière que la première. Bien cachée sous un buisson épais, la plaque de fer cachait efficacement l'entrée de leur repaire.

On y traina donc les deux corps légèrement abîmés un à un, puis Botan referma la cachette.

Il était content de la nouvelle : celle-ci semblait s'être accoutumée bien plus vite que la moyenne à ce curieux mode de vie. En même temps, sans lui pas de survie...

Tamponner des agresseurs cannibales faisant rôtir une femme sur un feu de camp, partir se cacher avec des inconnus dans une cachette souterraine, voir deux sauvages se faire abattre et maintenant...

Maintenant on allait réellement passer aux choses sérieuses. Botan le sentait à l'allure de Kaito, il sentait la nouvelle prête à accomplir les tâches inhérentes à n'importe quel membre de la tribu.

- On va préparer la viande, annonça le chef des survivants.

Eri n'eut pas la stupidité - que Sona avait elle eu lorsqu'elle s'était trouvée à cette étape de son intégration - de l'interroger quant à la signification de cette phrase énigmatique.

De manière à la distancer de l'acte en question, Kaito avait délibérément qualifié ces anciennes personnes de viande. « On va vider puis dépecer les humains qu'on vient d'assassiner » sonnait nettement moins bien.

Les autres n'étant curieusement toujours pas venus, on s'installa dans un boyau un peu à part de l'entrée. C'est que ces galeries étaient organisées !

- On a vraiment eu de la chance de croiser personne aujourd'hui, remarqua le désormais expérimenté Botan.

Kaito déposa le corps de l'homme aux côtés de celui de la femme avant de plisser son visage l'air dubitatif.

- C'est peut-être pas une bonne chose, observa-t-il froidement.

Botan et Eri levèrent vers lui leurs yeux intrigués.

- On verra ça plus tard, lâcha comme simple réponse leur interlocuteur l'air pressé.

C'est qu'effectuer ce travail prenait littéralement des heures !

Contrairement à la viande des réserves, on ne pouvait conserver celle-ci en raison du manque de sel et de chambre froide...

Les survivants se contentaient donc de sélectionner leurs morceaux préférés, soit les côtes et les muscles...

La première étape de leur besogne fort désagréable à la vue comme au toucher et bien entendu à l'odorat consistait à vider ces enveloppes de leurs entrailles.

Lorsqu'Eri demanda où on les cachait, Botan l'informa que la terre sur laquelle elle se trouvait accroupie était nourrie des cellules et bactéries ayant un jour fait corps avec de nombreux sauvages...

L'ancienne prothésiste ongulaire commençait à si bien s'habituer à sa nouvelle situation que ceci ne la surprit même pas. Elle acquiesça comme si elle lui avait demandé où se trouvait le beurre de cacahuètes et que Botan lui avait désigné le placard le plus élevé de la cuisine.

- Bon... reprit Botan. Passe-moi une machette.

Eri les tenait toujours toutes deux dans ses mains, sans plus y prêter attention depuis un long moment. Elle tendit celle ayant touché légèrement le dos de Botan quelques temps plus tôt, avant que Kaito s'en serve pour trancher la tête de son propriétaire initial.

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