Doucement, Terrence repoussa le tissu doux et épais étendu par-dessus le petit sommier. Un peu lourdement, l'étudiant en licence s'extirpa du dessous du lit en maintenant fermement son couteau à la main. La petite gémit de terreur.
- Tais-toi, lui dit-il d'une voix calme, presque pas autoritaire.
Et c'est ce manque d'autorité, de colère visible qui effraya encore plus sa nièce.Terrence quitta alors la chambre. Au moment d'ouvrir la porte, il avait prévenu la fillette que personne ne devait savoir ce qui venait de se passer, sinon, il ferait à son petit frère, à elle et à ses parents ce dont il avait menacé la petite quelques temps auparavant.
Cette dernière avait acquiescé non sans maintenir sa tête dans la taie d'oreiller. Elle espérait de toutes ses forces que tout ceci n'était qu'un cauchemar, qu'une sorte de rêve lucide dont elle s'extirperait bientôt trempée de sueur avant d'aller courir demander du réconfort auprès de son père et de sa mère.
Seul dans le couloir complètement noir, le très jeune homme à peine sorti de l'adolescence entra dans la pièce d'à côté. Là, un petit blond plongé dans un sommeil profond ne remarqua même pas sa présence.
D'une certaine manière, ce fait arrangeait son oncle. Avec froideur, il marcha lentement, à pas de loup jusqu'à lui, puis enfonça d'un geste rapide et brusque les trois quarts du fer dans la nuque du jeune garçon. Sa mort fut rapide, sans douleur - ou en tout cas sans douleur consciente.
Le sang frais et quasiment noir ruissela sur le petit oreiller lorsque Terrence retira l'outil du minuscule cou. Après quoi, aussi discrètement qu'il était entré, le sociopathe quitta la chambre Pat Patrouille de son adorable neveu avant de se diriger vers celle de Yolanda et son mari.
Il entra sans frapper. Là, les deux corps étendus, chacun vers un côté du lit, ne remarquèrent absolument pas sa présence. La porte toujours ouverte, Terrence se jeta sur son frère qu'il poignarda à de multiples reprises : dans le torse, mais également dans les bras, les cuisses, et enfin la tête et le gorge.
Bientôt, son généreux grand frère se transforma en une sorte de pantin désarticulé, dont le corps laissait échapper à bouillons plus ou moins gros une quantité non négligeable de son liquide vital. Les cris avaient alerté la femme qui dormait à ses côtés.
Ce ne furent pas tant les hurlements de terreur et de douleur, mêlés à de l'incompréhension et de la surprise que les rugissements féroces, sauvages, faisant penser à une bête furieuse, qui avaient sortis cette désormais veuve de son sommeil.
- Qu'est-ce que...
Elle n'acheva pas sa phrase. De haine, son beau-frère habituellement si bienveillant et souriant lui enfonça profondément son couteau dans la carotide.Le sang gicla telle l'eau d'une fontaine devant une mairie. Le visage, les vêtements, les cheveux de Terrence se teintèrent d'un rouge vif. Parfumé d'une nauséeuse odeur de rouille, il abandonna là les deux cadavres avant de retourner dans la petite chambre de sa nièce.
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Vantablack 2
TerrorRecueil d'histoires sombres inspirées de : - contes - faits divers - légendes urbaines - mythes.