Édouard brisa ensuite la seconde jambe de Gersande, dont le répugnant crac sonore fut rapidement enchaîné par les hurlements de douleur de l'intéressée.
Le père de Nicodème n'avait aucune pitié pour quiconque étant lié de près comme de loin à la disparition de son fils.
Effectivement, il avait espéré jusqu'au bout - du moins les premiers jours - que la version donnée par Clarisse soit bel et bien la réalité.
Que Nicodème, un peu trop fougueux il est vrai, s'était tout bonnement éloigné de la surveillance des adultes sous la responsabilité desquels il avait été placé pour les vacances...
Qu'il se trouvait simplement là, quelque part dans la forêt montagneuse, attendant apeuré l'arrivée d'un adulte venant le sauver.
La première nuit, Édouard avait espéré avec force, tout comme lors de la seconde où, effectuant les battus avec l'aide de sa femme et de tout ce village d'hypocrites assassins, il se persuadait avec acharnement que son fils s'était peut-être perdu ou, tel Sophia dans The Walking Dead, caché dans une petite excavation afin d'échapper aux bêtes sauvages.
Mais la troisième, force avait été de constater que nulle trace de Nicodème ne réapparaissait. Même en dehors de la forêt, il semblait que le garçonnet s'était volatilisé.
Finalement, Édouard cessa de faire travailler les muscles de ses bras. Gersande en avait eu assez, non pas qu'elle ne méritait plus qu'on lui inflige la moindre au douleur, bien au contraire.
Toutefois, la suite pouvait maintenant être mise en place. De ce fait, tout en gardant fermement son arme à la main, le père de famille se saisit des clés du véhicule de son grand frère avant de sortir de son domicile.
Entrant dans la Renault Rafale bleu électrique de Clarisse, il ne mis que peu de temps avant de voir au loin, en haut dans la montagne, des flammes qui léchaient généreusement les arbres et herbes alentours.
Étrangement triste pour ces plantes, il ne fut cependant pas le moins du monde pour ceux présents à sa source, ceux-ci ayant dû être drôlement surpris lorsque Diane, sans prévenir, avait mis le feu à leur lieu de rencontre.
A priori, tous avait péri, c'était ce qu'Édouard s'imaginait jusqu'à ce que des cris perçants, fort satisfaisants et poussés par une voix bien connue ne se fassent entendre.
Alors que Diane l'attendait sur le rebord de la route bien sagement, et qu'il la pris ensuite à son bord tel un taxi, celle-ci l'informa que l'une d'entre eux était parvenu à s'échapper sans encombre.
Le mari de celle-ci n'eut pas besoin de lui demander de qui il s'agissait.
Faisant demi-tour, le SUV retourna auprès de la fameuse maison dans laquelle Gersande devait encore geindre.
C'est alors qu'ils la surprirent sortant de la maison telle la blonde amputée dans Asylum.
Froidement, le véhicule fonça vers l'adolescente qui tut bientôt ses exclamations de douleur...
Après quoi, contournant la bicoque, Diane et Édouard rencontrèrent l'autre source de cris d'Ansouis.
À genoux devant les deux petits corps de Glaucon et Pétronille, pendus côte à côte à l'énorme branche du gros séquoia situé juste derrière la maison, Clarisse ne pouvait détacher son regard de leurs petites enveloppes désormais sans vie.
Ceci facilita donc la tâche du conducteur de l'engin de plusieurs tonnes, qui tamponna aussitôt la mère de famille avant que celle-ci ne s'envole dans les airs et vienne s'écraser contre le mur en pierre d'une habitation voisine.
~ Fin ~