Blanche-Neige ~ Chapitre 26

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Éléonore hurla à pleins poumons en plantant son regard vert dans les yeux biseautés amusés du meurtrier de son chien

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Éléonore hurla à pleins poumons en plantant son regard vert dans les yeux biseautés amusés du meurtrier de son chien.

De le légitime défense, voilà ce qu'il en avait été de son côté.

Il contemplait l'adolescente pour le moment patiemment, conscient qu'il était de loin en position de force et elle de faiblesse.

Mathieu ordonna à la princesse déchue de remonter en voiture, ce qu'elle refusa.

Alors du pied, il laissa tomber le corps dégingandé du dogue allemand désormais sans vie.

Son cadavre tomba comme une masse aux pieds de sa maîtresse, dont les hurlements de haine prirent en conséquence des intonations aiguës en raison de la tristesse.

Il avait tué son chien, la dernière chose douée de sensibilité qu'elle et ses frère et sœurs tenaient encore jusqu'ici de leur mère.

Leur mère qui, si elle était demeurée parmi eux ne les aurait jamais chassés du château royal.

Éteinte du jour au lendemain à cause d'un mystérieux mal...

Quoi qu'il en soit, Éléonore savait bien qu'elle se trouvait en fort mauvaise posture.

L'homme était grand, musclé, vif et visiblement habitué à tuer.

Pas autant que Neven, certes, car la spécialité de ce dernier était de mettre fin à la vie d'autrui, quand celle du premier consistait « uniquement » à leur dérober des biens.

Elle avait peur, mais que faire ?

Sous le coup du stress, son sang gorgé d'adrénaline et de cortisol transporta un fluide bourré de glucides à son cerveau et à ses muscles.

Éléonore avait encore une chance de lui échapper, voilà ce qu'elle pensait.

Le temps qu'il bondisse, déjà, lui ferait gagner une ou deux secondes...

En un instant, la jolie brune agit.

Cette fois-ci, elle ne le fit pas stupidement.

Jetant ses jambes dans les bois, prenant bien garde à soulever ses chevilles afin qu'elles ne se prennent pas dans les branches traînant au sol ou autres buissons un peu trop étendus, l'adolescente courrait à vive allure, tel un lapin commun poursuivi par un chien.

Dans son dos, Mathieu s'échauffait tranquillement en augmentant doucement le rythme de ses pas.

Ses longues jambes, parties extrêmement entraînées d'un corps bien plus sportif, développé et endurant que celui de la jeune fille qu'il traquait n'avaient pas besoin de s'épuiser pour si peu.

En effet, Éléonore n'agit pas cette fois stupidement, mais très stupidement.

Quelques minutes après que Mathieu ait daigné lui accorder un moment d'espoir, de répit, où celle-ci se croyait proche d'une libération certaine, le voleur professionnel au service temporaire de son ignoble bien que très belle belle-mère plaqua sa main gantée contre sa bouche.

Il avait définitivement gagné et elle le savait.

L'adolescente pleurait doucement.

Il était difficile de devenir soudainement fort, endurant, physiquement comme mentalement lorsque jamais de son existence on n'avait eu à l'être...

La vie d'Éléonore avait été un long fleuve tranquille, bordé de joies multiples et dénué de contrariétés.

Jusqu'à l'arrivée de Sloane d'Écosse dans sa vie.

Cette femme amère au physique sucré s'était insidieusement immiscée dans le paradis qu'était son existence, la transformant en véritable enfer.

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