Blanche-Neige ~ Chapitre 92

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La reine contempla quelques instants et avec froideur cet ennemi presque digne d'attention

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La reine contempla quelques instants et avec froideur cet ennemi presque digne d'attention.

Là comme ça, d'autant plus en connaissant sa position de grand privilégié du royaume, et ce pour nulle autre raison que la chance de sa naissance, quelqu'un d'autre n'aurait vu en lui qu'un quinquagénaire subissant le port d'une calvitie et disposant de profondes rides, notamment au front et au niveau des sillons nasogéniens.

Néanmoins, la belle mère de substitution temporaire des enfants de son époux voyait surtout un pigeon, un énorme naïf, mais fort loyal.

Dans une autre existence, nul doute qu'elle aurait aimé, du moins un temps l'avoir sous ses ordres.

Einar attendait comme la coutume l'exigeait que la tête couronnée prononce un premier mot.

Ou bien lui autorise par un signe de tête à prendre la parole.

À démarrer ces certainement difficiles négociations.

Dans sa tête, le comte de Varde énumérait une à une chacune des exigences qu'elle risquait de lui imposer.

Peut-être lui demanderait-elle de quitter le royaume ?

Ou bien qu'il lui prête allégeance à elle ?

Son regard fixe, glacial et imperturbable l'empêchait de convenablement calculer ses projets.

Dans son dos, une multitude de nouvelles jambes d'hommes, brutales et régulières secouèrent ses tympans.

Par précaution, non pas par crainte, mais par désir de calmer les potentielles ardeurs à venir de la souveraine, Einar calma sa curiosité et prit sur lui pour ne pas tourner la tête vers eux.

Étrangement, le regard de la belle-mère malgré elle changea.

Sa gestuelle aussi, son langage corporel se fit plus vivant.

Doucement mais de façon intéressée, comme si elle étudiait juste sous son nez une espèce particulièrement rare de spécimen, Sloane d'Écosse posa son poing contre sa joue à la peau encore lisse et dénuée de la moindre ridule.

Ses yeux allèrent des individus dans son dos à l'homme qu'elle avait le devoir de juger.

Puis s'arrêta sur ce dernier.

C'est alors qu'elle comprit.

Son enfance et son adolescence auraient été plus tendres, probablement que le dragon britannique aurait été pris de pitié.

Au lieu de ça, elle éclata d'un grand rire presque masculin, grave et dénué d'envie de le partager avec sa source.

Manifestement, le preux comte vardais n'avait aucune idée de ce qui l'attendait.

Eux si, les hommes situés quelques mètres derrière lui.

Impassibles, ils avaient compris que l'Écossaise abhorrait les grands élans expressifs de ses sbires.

La reine décroisa alors ses longues jambes, camouflées sous une longue robe noire de style victorien.

Les yeux braqués sur le premier vassal xynthien à être châtié par ses soins, Sloane continuait de faire durer le suspense.

Quant à lui, son adversaire, l'intrus ayant osé fouler le sol de sa terre royale sans aucune autorisation, qui plus est pour donner un coup de couteau dans le dos au titulaire initial de son trône, ne cessait de la regarder fixement.

Sloane pensa soudain qu'il était bientôt temps pour elle d'aller se coucher.

De ce fait, à l'instar de l'injonction de la Reine Rouge dans Alice au Pays des Merveilles, celle d'Écosse et du Danemark ordonna alors cette simple phrase :

- Coupez lui la tête.

Le chef de Brieuc, sous l'œil de connivence de ses quelques hommes encore en vie, s'exécuta alors.

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