Neven venait de contourner la ruelle lorsqu'il entendit les pleurs d'un jeune enfant.
S'approchant de l'arrière du véhicule, il comprit que sa tâche allait s'avérer plus compliquée que prévu.
En effet, bien que relativement froid, insensible aux douleurs physiques comme morales qu'il avait pour habitude d'infliger à autrui dans l'exercice de ses fonctions, le tueur à gages évitait autant qu'il le pouvait de s'en prendre à des enfants...
Bien souvent par la passé, il avait eu l'occasion de créer une ribambelle d'orphelins, régulièrement abandonnés à leur sort et, quand la chance leur souriait, récupérés par un étranger aux bonnes intentions.
Neven se dit un instant que ce dernier point s'appliquerait probablement à celui-là.
Heureusement, l'entrée du véhicule se faisait par-derrière comme par-devant, cette dernière face s'avérant camouflée à la fois par des rideaux mais également par le laquais prêt à fouetter le dos des chevaux afin de repartir sur la route.
Le grand blond décida de laisser la vie sauve à l'enfant un temps.
Effectivement, même s'il y avait de fortes chances pour qu'il abatte ses parents de sang-froid, il tenait à conserver une garantie de la tranquillité prochaine de son voyage...
Si ses père et mère étaient de ces nobles ou gens de ville fortunés et capables de se venger en menant sur ses traces certains de ses ennemis ?
Neven était le meilleur, mais loin d'être le seul dans son domaine.
De ce fait, l'homme entra vélocement dans le voiture, après avoir délicatement ouvert la portière du fiacre qui s'ouvrit quasiment sans un bruit.
Étrangement, il s'était attendu à ce qu'elle produise un grincement nonobstant le fait qu'il s'agissait là de la voiture d'un riche.
De son véhicule personnel, pas même d'une location.
Comme il s'y était attendu, l'enfant se tut à sa vue.
C'était généralement l'effet que Neven leur faisait.
Peut-être le trouvaient-il fascinant, ou bien même terrifiant quoi qu'il en soit les progénitures de ses victimes avaient cette agréable tendance à se taire au moment où la cause de leur très prochaine situation d'orphelin apparaissait sous leurs yeux généralement mouillés.
Doucement, le grand homme au long carré blond referma la porte.
Après quoi, il marcha tout doucement vers l'avant de la voiture en tenant fermement une lame courte mais fine et aiguisée dans une main.
Toujours encapuchonné et vêtu d'une longue cape sombre, il posa le dernier pas botté avant d'entrouvrir la portière qui donnait directement sur l'emplacement du domestique.
Très discrètement, il enfonça vivement et profondément son arme dans la nuque de l'homme, en espérant pour les villageois affamés qui trainaient çà et là que pas un seul n'ait aperçu la modification du changement de l'expression faciale du conducteur.
Dégageant un peu plus de visibilité, Neven se rendit compte avec joie que pas un seul passant ne se trouvait là.
Il ramena donc le cadavre à l'arrière, la nuque toujours ornée d'une lame bien plantée dans la chair, auprès du garçonnet puis prit la place du laquais décédé.
La main légèrement ensanglantée ordonna à Árvakr de se ruer, qui obéit en étant imité par Alsvinnr.