Raphaëlle se mit à crier en comprenant ce qui allait lui arriver. Froidement, l'autre lui saisit les chevilles fermement, se laissa tomber rapidement sur son dos - ce qui lui arracha un hurlement cette fois non de peur mais de douleur - puis entreprit de lui ligoter les pieds.
La brune tenta de frapper Chloé.En réponse, cette dernière lui écrasa les deux mains du bout de ses deux chaussures. Au passage, elle se fit la réflexion que si sa captive avait eu l'intelligence de lui attraper les cheveux au lieu de la frapper, c'est peut-être elle qui aurait terminé les pieds ligotés.
Chloé ne prêta guère attention aux supplications de sa prisonnière. En se levant puis retournant vers le corps étendu sur le sol, elle contempla quelques instants, avec un certain amusement mêlé de rancune, la silhouette rampant telle une limace sur le sol de sa chambre.
Une fois lassée du spectacle, Chloé poussa un soupir - comme si la tâche qui l'attendait la fatiguait d'avance - avant d'avancer de quelques pas. Là, elle saisit à pleine main le brushing lisse et doux comme de la soie de Raphaëlle. Posant un pied chaussé sur le dos de cette dernière de façon à l'immobiliser, elle entendit avec satisfaction le petit gémissement de douleur de sa victime tandis qu'elle décollait lentement sa crinière de son cuir chevelu.
Lorsque Chloé sentit que la nuque de Raphaëlle ne pouvait pas être tiré plus loin - à moins de la tuer trop vite - elle passa ses deux jambes de part et d'autre du corps mince, s'accroupit puis, d'un coup sec et violent, abattit le petit menton légèrement recouvert de fond de teint poudre contre le parquet.
Cette fois-là, les hurlements se firent tels que Chloé faillit se boucher les oreilles tant ils étaient sonores. « Heureusement qu'on est seules dans les alentours », pensa-t-elle.
En effet, aucune maison ne se trouvait à moins d'un quart d'heures à pieds...Allongée par-terre devant quelques dents ayant fui sa cavité buccale sous la brutalité de la rencontre avec le sol, Raphaëlle pleurait pour de bon. Chloé ricana : la scène lui paraissait drôle.
Tenant toujours son petit couteau à la main, la blondinette sortit une deuxième bobine de fil de fer de sa poche.Quelques secondes plus tard - et après que ses tympans aient sérieusement été mis sous pression - elle planta un regard vide dans les grands yeux clairs et globuleux de Raphaëlle, celle-ci gisant à ses pieds sur le dos, les poings et pieds liés.
Ses cris s'étaient enfin stoppés. Du sang coulait encore de sa bouche, dans laquelle deux petites fentes sombres étaient soudainement apparues.
Ses larmes avaient fait dégouliné son fard à paupières beige nacré, ruisselant sur ses joues peinturlurées et ses pommettes rebondies colorées. Quant à lui, son mascara waterproof résistait toujours, bien fixé sur ses longs cils bruns et naturellement recourbés.Chloé posa une main sur le parquet, penchée sur le beau visage de Raphaëlle. Ses grands yeux bleu-vert fixaient avec terreur la lame brillante qu'elle voyait s'approcher dangereusement de ses prunelles.