Blanche-Neige ~ Chapitre 34

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Éléonore et le petit mangèrent leur morceau de viande en silence

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Éléonore et le petit mangèrent leur morceau de viande en silence.

Devant eux, le feu crépitait doucement dans cette nuit noire et froide d'hiver.

Géryon, Panpan et ses sœurs lui manquaient et en même temps, elle craignait les conséquences de l'explosion causée par ses deux rapteurs.

Et s'il y avait eu des morts parmi les animaux des bois ?

Et si ses frères et sœurs, bien que visiblement assez éloignés de l'attaque, avaient eux aussi été blessés ?

Soudainement la viande suintante de sang du beau cheval qui la promenait quelques heures plus tôt lui parut bien fade.

« Aimablement » - en réalité accompagné d'un sourire narquois - Mathieu lui proposa de saler cette belle pièce qu'elle avait discrètement observée être retirée de l'animal puis jetée sur les flammes allumées par le toujours bilieux Neven.

Éléonore commençait à comprendre qu'il s'agissait là de l'humeur habituelle de ce sombre personnage aux cheveux et aux yeux clairs.

À la manière d'un aigle cherchant à repérer une proie, l'assassin multirécidiviste surveillait les alentours.

Le petit le mettait en danger presque autant qu'il lui assurait un conséquent pactole s'ils parvenaient tous les deux en vie jusqu'à la Décharge.

De près il le protégeait, car le bambin lui faisait d'une certaine manière office d'otage, mais de loin ?

Après tout, Neven n'était qu'un humain.

Mathieu lui ne se préoccupait pas plus que ça du petit bourgeois.

Lui et son complice avaient tout de même mis la main sur un bien de fort haute valeur.

Cela suffisait à le garder de bonne humeur, bien que celle-ci refusa de saler sa viande d'une simple omission de réponse.

Pour le nouveau venu le voleur avait pris la peine, tel Kaaris avec son bifteck, de trancher à l'épée de minuscules morceaux que ses petites quenottes pourraient sans trop de difficulté mâcher et préparer à la digestion pour leur propriétaire.

Il ne manquerait plus que ça, qu'il meure d'une façon aussi stupide qu'un étouffement lors d'une prise alimentaire !

Mathieu sentait Neven d'humeur peu loquace, de ce fait il attendit un peu avant de s'organiser avec lui au sujet de la surveillance des deux petits.

Pendant ce temps-là il s'affaira donc à saler la viande.

Évidemment la chose dura un certain temps, puis Neven le remplaça et Mathieu reprit le gardiennage des enfants.

Dans d'autres circonstances le voleur aurait probablement réclamé une simple rançon aux parents d'Éleonore, il l'avait déjà fait maintes et maintes fois avec d'innombrables enfants privilégiés peu important leur âge ou leur sexe.

Dans la quasi totalité des cas, les riches parents payaient la totalité de la somme réclamée, leur précieux descendant leur était rétribué puis Mathieu allait gaspiller le montant faramineux avant de se retrouver ruiné et de recommencer.

Parmi ses acolytes, Neven était loin d'être le seul.

Dans la Décharge, le crime était une manière si habituelle de gagner - ou de perdre - sa vie que des annonces similaires à des propositions de partenariats fleurissaient un peu partout dans le pays.

On recherchait tantôt une jolie femme pour servir d'appât, tantôt un enfant pour éteindre la suspicion - à la manière de Monique Olivier -, tantôt un partenaire afin de commettre un ou plusieurs délits ou crimes plus ou moins graves et risqués.

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