Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Appriou passa le pouce à travers la surface de sa paume afin d'effleurer sa fameuse bague.
Yuka et Carméla continuèrent d'exprimer leur terreur, jusqu'à ce que la plus grande prenne les devants et tire sa sœur en arrière.
En direction de l'une de ces ruelles que, comme de nombreuses filles, les deux petites évitaient soigneusement.
Heureusement, leurs hurlements furent tels que bientôt, des volets se soulevèrent.
Toutefois, à la grande surprise des petites danoises, aucun vardais ne prit la peine de risquer de blesser la belle reine.
En effet, les nouvelles se propageaient vite dans le royaume, d'autant plus auprès du peuple vivant aussi près du domaine royal...
En conséquence tout ce beau monde savait qu'il était dangereux, car mal vu et même illégal, de venir en aide aux enfants royaux...
Manifestement, le messager du comte n'avait pas fait son boulot...
Quoi qu'il en soit, voilà Yuka et Carméla galopant dans les étroites ruelles elles aussi pavées, frôlant parfois des perrons de maisons solidement verrouillées.
Dans leur dos, une première série de rires à peine étouffés se fit entendre.
Appriou approchait.
À l'image du peuple dans le roman Running Man, la fenêtre d'une maison s'ouvrit alors afin que l'occupante des lieux désigne avec précision la suite des itinéraires probables que les fillettes emprunteraient...
Dans l'hypothèse où elles parviendraient à échapper au monstre qui les traquait, Yuka et Carméla n'auraient en effet pas mille et une possibilités de poursuite de fuite.
En réalité, les pavés gris sombre soigneusement nettoyés chaque semaine n'en disposaient ici que de deux.
Les princesses déchues haletaient comme des bouviers bernois remontant la montagne.
Dans leur dos, Appriou approchait dangereusement.
Effectivement, il agissait de cette manière-là uniquement pour faire durer le suspense et le plaisir.
En leur faisant croire qu'il peinait à les rattraper, ses proies se gorgeaient petit à petit de l'espoir de parvenir à lui filer entre les doigts.
Leur sentiment de déception et de désespoir serait donc d'autant plus grand, lorsque Lénaïc les chasserait pour de bon.
Parce qu'il aimait de plus en plus ce jeu du loup en mode réel, celui-ci se permit de s'arrêter quelques instants.
Dans le noir baigné d'air glacial, l'homme remit rapidement de l'ordre dans le souvenir qu'il avait des derniers événements.
Les bras croisés afin de maintenir sa chaleur corporelle, il attendait simultanément que les bruits de pas rapides s'atténuent.
Ce qui finit bien évidemment par arriver, mais pas de la manière dont il s'y était attendu.
Ne percevant plus une once du son provoqué par leurs foulées, Appriou tendit alors avec attention l'un comme l'autre de ses organes auditifs.
Durant une fraction de seconde, il crut bien avoir perdu leur trace.
L'homme se mit alors à courir dans la direction à sens unique qu'elles avaient pris mais là encore, curieusement, ni Yuka ni Carméla ne pointait le bout de son nez.
Il poursuivit sa route et à un moment, Lénaïc dépassa même la jolie bicoque également noire dans laquelle ses deux proies avaient rapidement été invitées.
Seul dans une ruelle et comprenant qu'un traître se trouvait dans les environs, le prédateur fit alors demi-tour.
