À bord ~ Chapitre 4

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Le cœur de Violette battait à tout rompre, tant et si bien qu'elle crut de longues minutes qu'elle allait succomber

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Le cœur de Violette battait à tout rompre, tant et si bien qu'elle crut de longues minutes qu'elle allait succomber.

Elle se pensait dans un mauvais rêve, même lorsqu'elle se pinça méchamment la peau de l'avant-bras.

Laodice se colla à sa mère pour se réconforter.

Celle-ci lui caressa affectueusement les cheveux, de longs instants.

Elles contemplaient l'immensité de l'océan, ses vagues légères qui ondulaient à la surface tandis que non loin d'elles, une bête meurtrière saccageait peut-être leur dernier espoir de quitter ce navire en vie.

Leurs chaussures aux semelles salies par le sang frais pouvaient mené quiconque disposant d'une vue et d'une intelligence un minimum opérationnels jusqu'à elles.

Avec un peu de chance, le jeune médecin s'en était tiré - ou encore mieux, avait abattu la créature - et en ce moment même se dirigeait vers les deux rescapées.

Sans se retourner, Violette comme Laodice prêtaient une oreille distraite vers l'arrière.

Elles espéraient l'arrivée de cet inconnu autant qu'elles craignaient sa mort.

Laodice eut soudain un frisson.

Et si le loup-garou n'était pas seul ?

Si d'autres immondices de ce genre, mi-humaines mi-canidées se trouvaient à bord ?

La jeune femme n'osa pas évoquer son soupçon à voix haute.

Sa mère ne s'était sûrement pas - tout comme sa fille - remis de l'attaque dans la cabine, d'autant plus alors que quelques minutes avant, celle-ci était profondément endormie.

Et que dire du spectacle du couloir ?

Jamais elles ne pourraient oublier le regard atroce de la femme aux yeux vitreux ni la vision de tous ces autres cadavres.

Soudain, un bruit discret leur parvint.

Leur ouïe se concentra afin de le percevoir avec plus de netteté, de deviner sa localisation ainsi que la source physique de sa provenance.

Quelqu'un approchait bel et bien.

Des pas lents et peu bruyants, peut-être ceux d'une femme blessée s'approchait à petits pas des deux autres traumatisées.

Laodice se tourna alors vers l'entrée de l'intérieur du bateau, qui donnait en premier lieu sur un agréable salon faisant office de café.

Une ombre se mouvait lentement vers l'extérieur, mais de là où elle était, la coiffeuse était bien incapable de se prononcer quant à l'identité même approximative de l'individu.

Violette ordonna à sa fille cadette de se retourner.

Tout comme cette dernière quelques temps plus tôt contre cette même rambarde - mais seule - un très mauvais pressentiment l'avait saisie.

S'il le fallait, pensait-elle, toutes deux plongeraient en mer.

Après tout, la mer et ses monstres marins étaient-ils plus dangereux qu'un dangereux tueur en série transformé en loup ?

Mais peut-être que ces pas appartenaient à un être humain, voire même au médecin.

Violette était de nature si pessimiste.

Ou encore mieux, peut-être que - elle ignora la vilaine trace rouge sur son bras en se disant ça - tout ceci n'était qu'un ridicule cauchemar un brin trop réaliste...

Laodice n'obéit pas à sa mère.

Devant ses yeux, la silhouette svelte du médecin, toujours vêtu de sa blouse répugnante s'approchait doucement mais sûrement des deux jeunes femmes.

Mais à la place du beau visage ovale et des yeux azur et pleins de vie, deux billes jaunes et menaçantes ornaient ses prunelles plantées dans une tête rappelant affreusement celle d'un canidé habitué des montagnes alpines.

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